En lisant la bio de ce groupe canadien, on comprend immédiatement que son champ d’influence n’est pas délimité par une clôture électrique infranchissable. L’inspiration va et vient donc de l’extérieur librement, et c’est sans étonnement que l’on prend note de termes et noms comme « Black Metal », « Pirate Metal », ALESTROM, « Symphonique », « Death Metal », « blasts beats », FINNTROLL, « piano intro », « epic tale », « beer », « sorcière », « boucle temporelle », BLACK DAHLIA MURDER, etc…Un gigantesque melting-pot, voire un mash-up de dizaines d’influences, pour parvenir à créer une première œuvre digne de ce nom.
Dans les faits, FALL OF STASIS existe depuis 2014, mais ne doit sa réputation embryonnaire qu’à une seule démo, publiée en 2017 et sans baptême. C’est peu, très peu même, d’autant que l’objet en question accuse aujourd’hui les cinq ans d’existence, laps de temps largement suffisant pour perdre son impulsion ou changer de style. Mais visiblement, le sextet a des idées bien définies, une ambition concrète, et ce premier album autoproduit tombe à point nommé pour les replacer sur l’échiquier de l’underground.
Jessica Dupré (chant), Gabriel Bernier (guitare/chœurs), Tristan Bergeron-Boucher (guitare), Mathieu Groulx (basse), Sergei Lecours (batterie) et Mélissa Bissonnette (claviers), nous proposent donc via The Chronophagist un premier longue-durée de proportions très honnêtes, bourré de références et de clins d‘œil, mais difficile à ancrer dans une réalité artistique précise. Voguant d’humeurs en ambiances, le navire The Chronophagist essuie donc des gros grains, des tempêtes de tous les diables, mais profite aussi parfois d’une mer calme pur se montrer sous un jour plus sensible, osant de fait la variété de voyage que tout amateur d’inédit est en droit d’attendre d’un jeune groupe en devenir.
Techniquement très capables, les musiciens jouent donc de leur facilité et de leurs capacités de caméléons pour nous embarquer dans un voyage étrange, entre Black Metal accessible, Folk Metal light et Metal extrême plus générique, comme le démontrent les premiers titres, aussi versatiles qu’une drama-queen en pleine représentation publique sur les réseaux sociaux.
Impeccablement produit, sonnant très moderne, ce premier album est donc une affaire très sérieuse, qui rappelle parfois un affrontement cinématographique entre CHTHONIC, FINNTROLL et CRADLE OF FILTH, soit la quintessence d’un Metal poussé à ses extrêmes, et spectaculaire. Beaucoup d’effets, de riffs génériques pour assurer le background, des vocaux multiples qui accentuent la sensation de paranoïa, une ambition papable, et des chansons délirantes dignes d’un spectacle de Broadway à l’attention des enfants pas sages.
Le sens du sensationnel est donc le leitmotiv principal de FALL OF STASIS qui se classe de lui-même au rayon des sensations modernes exemptes de limites et ignorant le sens du mot modération. S’il est ardu de classer les canadiens sur les étagères du style, il est à l’inverse très aisé d’apprécier leur musique totalement décomplexée. A tel point que l’intro « Wilted Forests » fait office de morceau à part entière, avec son atmosphère de film d’aventures et sa pénombre travaillée.
Catchy, dramatique, opératique, bombastic, quel que soit l’épithète accolé, il conviendra du moment qu’il suggère la grandeur et la décadence. Si les textes abordent des histoires fantaisistes qui s’appliquent pourtant à notre époque anxiogène (sorcières, tortures, pirates, déluge, démons, culte païen, carnaval, boucle temporelle, etc…), la musique elle, déborde d’énergie, mais aussi de références au Folklore et à son expression musicale la plus ancrée dans la conscience collective, références rapidement explosées par des attaques BM incroyablement puissantes, à l’image du tonitruant « Twilight Carnival ».
Point fort de la réalisation : sa capacité à transposer en musique des images très précises, comme de mini-scénarii qui prennent vie sous vos tympans, alimentant votre imagination de personnages tous plus fantasques les uns que les autres. Les FALL OF STASIS n’ont donc eu aucun mal à se construire un monde à part, à base de violence BM et de chœurs Heavy, le tout épicé de quelques fantaisies instrumentales au piano et à l’accordéon, et de quelques poussées de brutalité Death.
Des hymnes (« Baron »), de la sensibilité mélodique (« The Last Waltz »), un épilogue opératique qui termine l’histoire sur un moment fort et lyrique à la DIABLO SWING ORCHESTRA passé de l’autre côté du miroir (« The Chronophagist »), The Chronophagist est en effet chronophage, mais dans le bon sens du terme. Il est un album qui bouffe le temps à pleines bouchées mais qui ne vous fait pas perdre le vôtre. Les canadiens de FALL OF STASIS assurent donc leur réputation avec ce premier album totalement excentrique, mais valide musicalement.
Titres de l’album:
01. Wilted Forests
02. Fall of Stasis
03. Drunken Howl
04. Baal Arise
05. The Cult
06. Twilight Carnival
07. Baron
08. The Last Waltz
09. Swarm Of Casualties
10. The Chronophagist (Feat. Viky Boyer)
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