The Cycle

Masskill

01/10/2020

Autoproduction

A Brazilian Thrash Metal band from SP. Since 2014. The speed of Old School Thrash and the technique of New Wave.  

En gros, vous l’aurez compris, nos amis de Sao Paulo du jour combinent la férocité old-school à la fluidité et l’ampleur moderne. En résulte un mélange intéressant de Thrash flirtant avec le Groove Metal des années 90, le tout agrémenté de quelques breakdowns bien méchants qui vous tassent la nuque. Fondé en 2014, le combo s’est montré assez discret jusqu’à lors, ne publiant en six ans qu’une poignée de singles numériques et un EP en 2017, Biological Hazard. Et alors que nous étions en droit d’attendre un longue-durée en bonne et due forme, le quatuor nous offre encore un format court, qui atteint quand même la demi-heure de jeu. Une demi-heure qui permet d’ailleurs largement de juger de leur potentiel de brutes intelligentes, utilisant la violence à bon escient, et plaçant la basse très en avant pour se la jouer un peu Core sur les bords. C’est d’ailleurs ce qu’on remarque en écoutant cet EP à la bonne fréquence, ces graves maniés par Hugo Ferraz, dernier arrivé dans la bande en 2019, mais qui n’hésite pas à s’imposer comme l’instrumentiste leader de cette réalisation, conférant à l’ensemble une patine abyssale qui relègue les guitares au second plan. Parlons donc du mixage de The Cycle, un peu étrange pour un album de Thrash, avec deux riffeurs placés en arrière (Rafael Oliveira et Giovanni di Genova qui en profite aussi pour grogner), et un chant clairement trop en avant, d’autant que le timbre de Giovanni est assez singulier aussi, un peu éraillé, légèrement Hardcore par moments, et certainement plus symptomatique d’un Metal à tendance Grunge des nineties.

Globalement, le tout est très bien fait, et s’accommode très bien d’un SEPULTURA musclé confronté aux règles de la Bay-Area des années 80. Acceptant toute influence pouvant lui être utile en termes de composition, MASSKILL ne prône donc pas des théories de tuerie de masse à la brésilienne, évitant les travers d’un Bestial Thrash un peu trop présent de nos jours. Ici, on sent du PANTERA, du METALLICA, mais aussi du TESTAMENT et du HEATHEN lorsque l’ambiance se tamise et se mélodise. Mais pas d’inquiétude, cette dite ambiance reste la plupart du temps survoltée, basée sur des riffs simples mais efficaces, seulement, lorsque la double grosse caisse rentre en action en totale connivence avec la basse, le reste de l’instrumentation se voit réduit à la portion congrue, et il faut parfois tendre l’oreille pour percevoir clairement les riffs. Dommage, d’autant que les deux guitaristes n’hésitent pas à émailler leur jeu de quelques finesses, avec des saccades moins prévisibles que celles de leurs confrères vintage, et lorsque les quatre musiciens poussent sur la pression, nous avons droit à des charges plus que puissantes (« Down Society »). Dommage aussi que le son de batterie sonne aussi synthétique, et que les chœurs « stade de foot » se lâchent un peu trop souvent, car en arrière-plan, on sent une capacité à synthétiser le Thrash old-school et moderne, comme l’annonce leur bio.

« Blurry Visions » présente donc les qualités individuelles, s’autorisant un break harmonieux et ciselé, tandis que le long et travaillé « Drink It Up » joue sur les nuances entre ombre et lumière, avec son évolution féroce et son humeur hargneuse. On pense parfois à la scène Crossover hispanique, celle du Mexique et de Colombie, surtout lorsque les voix entrent en collision. L’impression n’est pas désagréable, et l’énergie dispensée clairement palpable, mais il manque encore quelque chose aux brésiliens pour se faire vraiment remarquer. Certes, j’en conviens, ils sont handicapés par ce son qui rappelle une démo pas forcément bien produite, mais les titres sont aussi encore un trop peu hésitant au niveau de leur direction artistique pour pleinement convaincre. Lorsque MASSKILL s’inspire de SLAYER, la pilule passe plus facilement (« Fighting to Be Set Free »), et d’ailleurs, les deux derniers morceaux, plus francs et radicaux, mettent les envies d’originalité au placard, mais offrent plus d’efficacité dans la simplicité. Sans être vraiment anecdotique, ce second EP des originaires de Sao Paulo reste encore un peu trop fluctuant (le son part d’ailleurs en vrille à la fin), l’inspiration trop diffuse, et le son vraiment trop mal équilibré. Heureusement, parfois, tout s’emboîte avec plus de fluidité, et lorsque « Into Darkness » résonne, on pense au TESTAMENT de Practice What You Preach en celebrity deathmatch avec les BIOHAZARD, et on oublie pour quelques minutes tous les griefs formulés.

Bien, mais peut mieux faire, car les moyens techniques sont là. Reste à canaliser l’inspiration et à mixer le son, pour obtenir un résultat plus homogène et convaincant. A dans deux ans ?                                                             

Titres de l’album:

01. Empty Messy Black Hole           

02. Blurry Visions

03. Down Society

04. Into Darkness

05. Drink It Up

06. Fighting to Be Set Free

07. Scream in Vain


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par mortne2001 le 12/09/2022 à 19:32
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