Vous vous souvenez certainement, chers quinquagénaires et +, de cette époque où l’extrême naissant brisait les tabous et piétinait les frontières, au point que les fanzines et magazines peinaient à coller une étiquette aux groupes naissant. Je me souviens évidemment du triumvirat BATHORY/SODOM/HELLHAMMER, qu’on qualifiait de Black Metal, de Death Metal, sans vraiment savoir de quoi on parlait, mais aussi de la vague sud-américaine menée de front par un SEPULTURA encore brouillon. Eh bien, réjouissez-vous, puisque du Costa Rica vient d’émerger une bête immonde, au propos blasphématoire, et à l’attitude bravache.
Néanmoins, depuis la première moitié des années 80, de nombreux termes sont venus nous aider à classifier les parias, s’épanouissant dans la soue d’un barouf indescriptible, et pourtant intelligible. Le Black est devenu depuis fort longtemps une institution, à tel point qu’on le colle à toutes les sauces. Blackened Heavy, Blackened Speed, Blackened Death, Blackened Lars Ulrich, tout y passe, avec plus ou moins de bonheur. Alors, pour faire simple, déterminons le champ d’action d’un concept qui fricote avec tout ce qui est louche et qui mouille. BATMIEST joue une forme très primaire de Black Metal, aussi influencé par les 80’s que par les longues nuits norvégiennes des années 90.
Fomenté dans son coin mal rangé par Daniel Varela, BATMIEST anciennement GENOCIDE, pratiquait au départ un Thrash solitaire et véhément, avant d’être rejoint par des camarades partageant ses vues. Glissement du Thrash bestial au Black fatal, intégration de nouveaux membres, et roule ma boule, un premier EP dans les bagages, très sobrement baptisé The Divine Madness of Dark Pleasure. Mais alors, ces plaisirs sombres relèvent-ils de la folie pure ? Pas vraiment, puisque les cinq morceaux proposés par cet EP sont classiques, carrés et certainement pas aussi branques que les délires de la fange Raw Black.
Non, nous parlons ici de musique, et non de chaos insondable. En ayant recours à des recettes éprouvées, le trio (Aeroth - batterie, Mystt - chant/guitare/basse et Vat Dastanas - même chose) reste dans un champ d’action relativement limité, et balisé avec précision. En comparant ce premier format moyen à un BATHORY soudainement traîné dans les ruines par un IMMORTAL à peine pubère, on obtient une évaluation assez crédible, les guitares tournoyant comme des toupies en agrément d’une batterie qui a du mal à s’imposer dans le mix.
C’est évidemment aussi novateur qu’un nouvel album de DARKTHRONE, mais c’est solide, sournois, bien sombre, et légèrement burlesque sur les bords. Le chant raclé s’accommode fort bien d’un instrumental formel, qui cumule les poncifs, entre passages stridents et aigris qui vrillent les esgourdes, et ralentissements soudains qui vénèrent le grand cornu un dimanche matin.
Je dois reconnaître que le tout est plaisant. Les compositions, quoi que manquant légèrement d’audace prennent de la place, et déroulent des ambitions presque progressives, dans la droite lignée des meneurs de fronde nordiques. S’il est assez complexe de placer un morceau plus en avant des autres, je concède une petite préférence pour le congelé « Northwinter » qui parvient à singer l’attitude norvégienne des années 92/93, et qui traîne ses raquettes dans la neige à la recherche du meilleur spot pour prendre quelques photos.
Aussi à l’aise dans le froid que dans la rigueur musicale, les costariciens troquent leur soleil contre une lune fatiguée, leur exotisme contre un ascétisme hivernal, et leurs syncopes contre des blasts en bonne et due forme. Le résultat est donc entre le premier LP à compte d‘auteur et la démo élaborée, et respire donc un air bien connu, très pur par moments, vicié au printemps, lorsque la nature reprend ses droits et décongèle les cadavres d’animaux entassées sous les feuilles mortes.
Un maximum d’écho, une réverb’ intraitable, une production sèche comme un coup de trique, The Divine Madness of Dark Pleasure est un plaisir old-school simple qui nous renvoie aux fondamentaux. Pas de quoi se relever la nuit, mais de quoi argumenter lors d’une discussion entre gens éduqués se rappelant des premiers émois d’une cacophonie indéfinissable.
Titres de l’album:
01. The Divine Madness of Dark Pleasure
02. Cataclysmic Death Cult
03. Northwinter
04. Luciferian Eternal Victory
05. Evoked Beneath Black Spells
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41