Réduire le duo WHITE-MILES au concept de groupe qui a fait la première partie de qui vous savez, dans la salle que vous connaissez, le fameux soir où, serait d’une injustice rare pour les situer sur la mappemonde musicale contemporaine.
Oui, ils étaient là, oui ils avaient fini de jouer, salué des mecs, et étaient partis manger un bout, mais l’histoire, c’est l’histoire, et la musique, c’est de l’art.
Je ne sais pas si la leur en est vraiment, plutôt un genre de gros Rock aux colorations Garage et Stoner, un truc qui sort des tripes et qui prend les vôtres, à grands coups de riffs patauds et gluants, d’interventions vocales investies et subtilement Soul/Rock et surtout, de simplicité, comme si les choses n’avaient pas vraiment évolué depuis les TROGGS ou les STOOGES.
Mais…
Ce deuxième album, largement aussi bon voire supérieur au premier mérite mieux qu’un contexte funeste pour être situé. Car il est vie, espoir, et surtout, talent qui émerge du noir pour deux musiciens un peu en marge, qui font leur truc dans leur coin sans se poser trop de question sur le lendemain.
WHITE-MILES, ce sont d’abord deux musiciens complices, un genre de WHITE STRIPES de l’underground Stoner et Southern Rock, un peu sludgy parfois, mais avec des arrangements dignes de la Stax, version un peu cheap.
A la guitare et au chant, la féline et mordante Medina, qui malmène ses cordes vocales et ses cordes de guitare, mais qui sait aussi se montrer sensuelle et fatale, lorsque les lumières baissent d’intensité pour laisser filtrer l’émotion et la pudeur (« Insane To The Bone », genre de faux Blues un peu nocturne, pour dérives en solo, que Josh Homme aurait pu composer un soir de trop)
A la batterie, aux chœurs et quelques autres trucs, Loki, l’homme qui a vu l’homme qui a vu le beat plombé ou enjoué, celui qui assure les arrières et cogne ses toms et cymbales comme si c’était la dernière. Ensemble, sur The Duel, ils s’affrontent par instrument interposé, se complètent, se jaugent, et finalement, jouent l’osmose sans chercher à se mettre en avant.
Un peu redondant parfois, mais tellement naturel qu’on y croit, surtout lorsqu’on tombe pas tout à fait par hasard sur ce « Sickly Nerves », qui débute Soul/Blues pour mieux imposer un énorme riff massif, qui sait se faire tout petit devant la poupée, qui hurle, module, feule comme une Janis Joplin revenue de l’enfer chercher la rédemption…
Vous le savez, je le sais, les WHITE-MILES, aussi Autrichiens soient-ils, piochent dans l’héritage de l’Amérique pour proposer leur propre voyage, initié par Job : Genius, Diagnose : Madness !!! et son titre un peu bizarre sur les bords. Depuis, ils ont fait de la route, partagé les scènes avec quelques pointures, affiné leur démarche pour devenir les plus compétitifs et brulants dans leur créneau, et The Duel prouve maintenant que le road-trip est bien rodé et ne manque pas d’huile, comme le démontre l’explosif « In The Mirror » et son riff épais comme de l’asphalte qui fond en été et qui tutoie les QOTSA et les TIN-TINGS, dans une charge impressionnante de dualité jeunesse/maturité, et débordant de cette cowbell qui rebondit sur des saccades démoniaques.
Du Rock donc, un peu Metal, un peu Garage, un peu Soul, un peu tout ce qui traîne à leur portée, et une grosse bordée d’hymnes, qui joué à deux font plus de barouf qu’un power trio.
Alors on multiplie les allusions et les images, « Crazy Horse » qui s’il n’aurait pas forcément pu être lâché par Neil Young sonne bien Punk sur les bords et aurait certainement plu au Loner, « A Good Pennyworth » qui surfe sur la nostalgie Garage des girls-bands des 70’s, RUNAWAYS en tête avec ce groove hypnotique et à peine pubère, ou le plus intimiste « Coke On A Jetplane », et ses accents un peu arabisants sur l’intro, pour rappeler quand même que le ZEP et K.T Tunstall auraient pu cohabiter dans deux chambres voisines au Continental Hyatt…
Mais comme il faut bien prêter serment, au bruit, et à la fureur de l’instant, « A(n) Garde » débride un peu le moteur et se permet des emprunts à Bolan, à SOUNDGARDEN, à Homme une fois de plus, mais tente le coup du chaloupé qui tue avec un Loki qui cogne comme cent hommes, et une Medina qui se la joue sur du velours tout en débridant les watts sur une progression sensuelle et rituelle.
Certes, c’est classique, Rock, Metal si vous voulez, mais surtout, diablement inspiré, avec ces percussions qui sont autant de sous-vêtements qui glissent sur des sentiments du petit matin naissant.
« Heid », calme le Rock pour lui imposer une nanny Blues, et se colle sur une poignée de notes, parcimonieuses, sur lesquelles la voix de Loki traîne son spleen de bout de comptoir, avant de soliloquer économe et fatigué sur une brève minute…
Mais ne comptez pas sur eux pour finir sur un truc aussi facile, et c’est la longueur qui franchit la ligne en premier, celle qui mène au café que l’on avale d’un trait après une nuit qui n’a pas reposé. « Keep Your Trippin’ Wild », ambiance DOORS/Jon SPENCER, et un gros Rock fatigué, qui portant fini par retrouver sa jeunesse alternative pour un final en montée d’acide qui semble pleurer pour qu’un orgue allumé vienne l’en extirper.
Tout ça laisse un peu sur le flanc, mais reste franc, et droit sur ses amplis….
WHITE-MILES, il va falloir retenir ce nom, mais pour les bonnes raisons. Oublier qu’ils étaient là, au mauvais endroit au mauvais moment pour crier qu’ils sont les bons moments au meilleur endroit, même la tête à l’envers dans des souvenirs d’effroi.
Un Rock pas forcément carré mais libre, blindé d’influences assumées, mais libre quand même. Et qui prouve une fois encore qu’à quatre, cinq, ou deux, lorsqu’on joue les bonnes chansons, peu importe la configuration. Des chansons, rien de plus, et du Rock qui pulse pour un Hard-Rock qui survole toutes les époques. Et un duel duquel tout le monde sort vainqueur…
Titres de l'album:
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