Le type même d’album peu alléchant sur le papier et qui se révèle dans toute sa richesse une fois glissé entre les tympans. Projet américain pur jus, ECHOSOUL se fait justement l’écho d’un Heavy Metal racé de tradition, à l’orée d’un Power surpuissant symptomatique de l’école eighties de JUDAS PRIEST et tous ses suiveurs. Formé par un seul homme, Guy Hinton, en 2019, ECHOSOUL repose donc sur la passion d’un musicien pour une approche claire et franche, et développe de beaux arguments mélodiques et puissants. Visiblement affilié au créneau du White Metal, avec des textes relatifs à la religion et le christianisme, comme à la grande époque de BELIEVER, STRYPER, et autres WHITECROSS, The End of Darkness se propose d’illuminer notre vie de riffs majestueux et d’arrangements ne l’étant pas moins. Mais Guy Hinton se veut plus qu’un simple prêcheur agitant ses mains dans le vide lors de messes célébrées à la gloire du tout puissant, et pose les jalons d’un Metal à la limite du Thrash parfois, ce qui a le don de rendre son message beaucoup plus persuasif. Le but de l’opération était de réunir autour d’un leader unique quelques musiciens connus et d’autres plus novices sur la scène, et d’offrir à l’auditeur potentiel une sorte de all-star-cast au service de morceaux brillants, convaincants, et suffisamment variés pour fédérer. On retrouve donc au casting de ce premier album une liste impressionnante d’instrumentistes, dont Tim “Ripper” Owens venu mettre ses cordes vocales à contribution sur deux morceaux, mais aussi Samus Paulicelli (batterie), Rob Lundgren (chant, sur la plupart des titres), Garrett Peters (guitare solo), Nik Nokturnal (guitare) Giampiero Presilli (guitare solo), Artem Lefimov (basse, guitare), et Dmitry Lisenko (basse). Pour le reste, Guy s’est chargé d’à peu près tout, notamment de la composition et de l’enregistrement, des textes, laissant le travail de mixage et de production à Noah Hirschy et Artem Lefimov aux Red Ghost Studios. Complétant son œuvre d’un artwork signé Van Williams, Guy nous offre donc aujourd’hui une sortie de ténèbres qui laisse augurer d’une carrière fort intéressante…
Du classique, encore du classique, rien que du classique. En admettant des accointances claires avec le PRIEST, mais aussi RIOT, AVANTASIA, PRIMAL FEAR, et pourquoi pas TOURNIQUET ou IRON MAIDEN, ANGRA, ECHOSOUL se fait le chantre d’un Heavy très musclé et mélodique. Basé sur un festival de guitares déchaînées, ce premier album est un catalogue de riffs tous plus percutants les uns que les autres, soutenus par une rythmique infatigable qui cavale de tempi affolés en beats appuyés, se permettant souvent quelques accélérations bienvenues. Produit fini très peaufiné, dramatique juste ce qu’il faut, emphatique comme un sermon cathartique, The End of Darkness est l’archétype de l’album misant tout sur l’efficacité et non l’originalité, se replongeant dans le passé pour prédire l’avenir, mais restant suffisamment touffu pour ne pas être deviné dès la première lecture. On prend note de quelques ambitions progressives, manifestes dès le titre d’ouverture « Where Echoes Go », qui accumule les plans sans risquer l’overdose, avec une batterie qui s’active méchamment en arrière-plan pour propulser des lignes de chant opératiques. On pense immanquablement à CRIMSON GLORY, ICED EARTH, METAL CHURCH, et même à KING DIAMOND, SANCTUARY, soit la crème d’un Heavy Metal précieux et violent qui sait user d’harmonies sans édulcorer son propos viril. Le tout est brillant d’un panache incontestable, avec une bonne bordée de licks à la MAIDEN traités façon HELLOWEEN, le tout faisant preuve d’une dextérité incroyable dans le rendu faisant monter l’intensité d’un cran. Les chœurs sont notables et efficaces, toujours placés au bon endroit, et l’énergie globale démente permet de transformer les titres en ballets tournoyant comme des derviches.
Du beau travail, qui en quarante minutes à peine convainc de la pertinence du concept. Assez concis dans sa façon d’agencer ses morceaux, Guy étonne de sa créativité dans le classicisme, et de sa soif de puissance, transformant le moindre riff mid tempo en déclaration d’intention, et truffant ses chansons d’arrangements grandiloquents. Ainsi, « Crucible of War » ne nous laisse jamais reprendre notre souffle, entre ces lignes de chant emphatiques et ces chœurs évanescents, ces changements de cap qui ne nuisent pas à la cohésion, et le spectre du QUEENSRYCHE de début de carrière qui revient faire traîner ses chaînes dans le paysage. Il n’est pas non plus incongru de penser aussi à une version sous stéroïdes de FATES WARNING, lorsque déroule la majesté Heavy de « Elemental », mais plus qu’une simple accommodation de restes, The End of Darkness est une sublimation de recettes anciennes remises au goût du jour, et la synthèse de plusieurs courants qui ont toujours cohabité avec plaisir. D’ailleurs, l’auteur-compositeur n’hésite pas à afficher ses prétentions sur un long final hypnotique et évolutif, avec « Hangman (A Roman and the Cross) » qui n’hésite pas à franchir la barre des dix minutes. Entre efficacité immédiate et lecture sur plusieurs niveaux, ce morceau est sans doute la quintessence de l’art de l’américain pour fusionner le Heavy classique, le Power échevelé, et le Progressif humble, pour accoucher d’un travail titanesque et précis. On aurait pu craindre une certaine disparité au vu de la liste des musiciens externes impliqués, mais c’est l’impression inverse qui domine et le tout fait preuve d’une gigantesque cohésion. La principale qualité de ce premier jet est d’avoir su rester raisonnable et de ne pas nous avoir assommés d’un tracklisting trop fourni. Il est ainsi beaucoup plus facile d’encaisser le choc sans se lasser des coups portés, d’autant plus qu’ils sont souvent d’une violence à la lisière du Power/Thrash (« The Alchemist (Man of Madness) »).
Belle démonstration de savoir-faire donc que nous livre ECHOSOUL, avec force tierces, soli incandescents, prestation vocale au-dessus de tout soupçon, énergie de tous les diables (sic), et harmonies enchanteresses au service d’une violence parfaitement tangible. Jolie révélation qui nous extirpe des ténèbres prévisibles de la production actuelle.
Titres de l’album :
01. Where Echoes Go
02. Crucible of War
03. Elemental
04. Melody of Misery
05. The Alchemist (Man of Madness)
06. Cobwebs of the Mind
07. Hangman (A Roman and the Cross)
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36