Nous voulons toujours enregistrer de meilleurs albums que le précédent. Le titre de l'album, pour moi, est très symptomatique du TREAT d’aujourd’hui, concernant la sincérité et l'histoire du groupe. Mais aussi la lutte pour survivre en tant que groupe comme des frères d'armes, à travers toutes ces années de hauts et de bas, de larmes et de rires. Plus sérieusement, nous avons grandi ensemble dans les années 80, apprenant à créer notre propre version d’un Hard Rock Mélodique, et nous continuons toujours à travailler aussi dur encore aujourd'hui. Nous sommes aussi proches qu'une famille et nous avons la chance de pouvoir encore monter sur le ring et d'être au top.
Cette assertion du guitariste Anders Wikstrom en dit long sur la volonté de TREAT de perpétrer sa propre tradition, mais aussi celle d’un label de qualité suédois qui exige l’excellence. Et Dieu sait que depuis sa création, le groupe a tenté d’approcher la perfection à chaque tentative, faisant de certains de ses albums des classiques ayant traversé le temps sans encombre.
TREAT, ce sont évidemment des albums du passé, incontournables pour comprendre l’univers du groupe, un hat-trick de cinq longue-durée impeccables entre 1985 et 1992, avant la séparation et les retrouvailles dans les années 2000. Permettez à l’auteur de cette chronique de se souvenir avec tendresse de The Pleasure Principle, d’Organized Crime, et d’en avoir fait des trophées mélodiques de choix dans sa discothèque. Mais si ces souvenirs sont toujours touchants, ils ne doivent pas occulter la réalité des faits d’un quintet qui depuis son retour, a encore accumulé les réussites. Et quatre ans après l’excellent Tunguska, la bande revient encore une fois sous la bannière Frontiers avec une poignée de nouveaux morceaux aussi compétitifs et séduisants que les anciens.
Produit, enregistré et mixé par le sixième membre du groupe, Peter Mansson, The Endgame est donc encore une fois une affaire de famille. Des démos enregistrées dans divers studios personnels, et un collectif retrouvé au moment d’assembler le puzzle. Et après quelques rapides écoutes de l’objet en question, on comprend que l’unité de TREAT est encore des plus solides. Toujours attachés à ce Hard mélodique qui a fait leur réputation à jamais, Robert Ernlund (chant), Anders ”Gary” Wikström (guitare/chœurs), Jamie Borger (batterie), Patrick Appelgren (claviers/chœurs) et le fraichement revenu au bercail Nalle Påhlsson (basse, qu’on trouvait déjà sur l’album Coup de Grace) nous délivrent donc un message clair : la route est encore longue, et les étapes doivent être négociées avec passion et patience.
De fait, comme nombre de ses prédécesseurs, The Endgame joue le jeu dangereux de la perfection, avec un timing étiré de près d’une heure, et y parvient par le seul talent naturel de ses concepteurs. On retrouve donc avec toujours autant de plaisir cette facilité mélodique endurcie d’une guitare affamée, ces lignes de chant en couches de miel, et cette aisance à jouer sur la frontière séparant le Hard Rock des années 80 d’un AOR contemporain, tendance coutumière chez les poulains Frontiers les plus sensibles.
Mais même en tournant les arguments dans tous les sens, même en prenant le problème à bras le corps ou en jouant les avocats du diable, il n’y a rien à faire. Ces nouvelles chansons sont magnifiques, propulsées par une énergie juvénile incroyable, constellées d’arrangements toujours aussi fins, et enrichies d’harmonies à se pâmer d’émotion. Entre nostalgie assumée d’une période qu’il a connu de près, et exigences modernes à respecter, TREAT louvoie, se rapproche parfois des voisins de PRETTY MAIDS ou même du dernier album solo de Ronnie Atkins, tout en se montrant plus qu’allusif à la scène FM des années 90.
Encore une fois, le complice Peter Mansson a troussé à ses amis un son classe A. Les basses sont girondes, la rythmique est puissante, la guitare au premier plan, et les claviers suffisamment polis pour se taire au bon moment. Certes, les morceaux sont formels, mais ils possèdent tous ce charme unique que l‘on aime tant, à l’image de l’entame explosive et débridée de « Freudian Slip ». En un seul titre le quintet prouve qu’il est toujours aussi en forme, et apte à défier la jeune génération sur son propre terrain. Après tout, les suédois étaient là avant bon nombre d’autres suédois, et pas question de laisser son trône vacant cinq minutes pour que de jeunes minets en goguette ne s’assoient dessus.
Alors, « Rabbit Hole » qui nous ramène à la fin des eighties avec son riff tranchant, « Both Ends Burning », sa longue évolution fascinante et ses allusions synth-pomp bien senties, « Wake Me When It’s Over » et sa dualité tendresse/force, « Jesus From Hollywood », et son mid tempo enivré d’une harmonie parfaite, ou encore « Carolina Reaper » et ses percussions tonitruantes sur fond de riff Heavy à la TNT.
Un passage en revue, un relevage des compteurs, pour un album qui s’inscrit dans la logique d’évolution du groupe depuis son comeback. Des tubes à la pelle, un sourire musical sincère, des ambitions toujours présentes (« Dark To Light », lourd et oppressant, mais s’intégrant parfaitement à la légèreté globale), et un sentiment d’achevé pour un groupe qui est loin d’en avoir fini avec sa propre histoire.
Il est toujours difficile de reproduire une recette vieille de trente ans et de retrouver de sensations de jeunesse. Mais avec The Endgame, TREAT nous propose un décor ancien relifté pour l’occasion, et s’affirme par la même tour-guide le plus crédible de sa génération. Un tour-guide qui n’a rien perdu de sa connaissance du principe du plaisir.
Titres de l’album :
01. Freudian Slip
02. Rabbit Hole
03. Sinbiosis
04. Home Of The Brave
05. Both Ends Burning
06. My Parade
07. Wake Me When It’s Over
08. Jesus From Hollywood
09. Magic
10. Carolina Reaper
11. Dark To Light
12. To The End Of Love
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