Il me semble qu’on en parlait il y a peu, de la prévisibilité de certains groupes et de leur absence de culot…Du fait que certains artistes se complaisent dans un style qui a fait leur renommée, sans se demander s’ils sont encore capable d’innover alors même qu’ils font depuis longtemps partie des références citées par d’autres musiciens plus jeunes. On peut en mettre un paquet sur la liste, même en se recentrant sur les musiques méchamment amplifiées, des RAMONES à MOTORHEAD, en passant par DIO, AC/DC, et finalement, les plus contemporains AIRBOURNE. Mais sincèrement, lorsque vous ouvrez une canette de bière, vous espérez vraiment que la recette aura été changée et qu’elle ait le goût d’un Montrachet ? Ben non, vous la buvez parce que vous aimez la bière, parce qu’elle vous désaltère, et puis macash…Alors, attendre des WOLFBRIGADE qu’ils jouent autre chose que du WOLFBRIGADE c’est un peu stupide non, puisque ce qu’on aime chez eux, c’est justement qu’ils soient fidèles à cette approche qu’ils ont développé il y a vingt-cinq ans maintenant, et qui culmine à des hauteurs de perfection aujourd’hui, au moment de sortir ce dixième LP qui a de sérieux airs d’anniversaire…Oui, dix LP, trois sous le nom de WOLFPACK, sept sous le nom actuel, ça impose le respect, et surtout les boules Quies, parce que les mecs sont les rois des acouphènes et n’ont aucune pitié pour vos tympans…Avec tout au long de leur histoire une fidélité sans faille à un Punk Hardcore assombri, tirant sur le Death et piétinant le Crust, un line-up ayant compté dans ses rangs des membres de ASTA KASK, TO WHAT END?, TODAY'S OVERDOSE, COSA NOSTRA, ANTI CIMEX, OBSCURE INFINITY et HARLEQUIN, des tournées à en cracher ses poumons, et une fanbase toujours grandissante, les résidents de Stockholm peuvent aujourd’hui regarder en arrière avec un sentiment de fierté, une fierté plutôt high volume, ce que The Enemy : Reality confirme de ses énormes riffs et de son humeur revancharde.
Alors, j’en conviens, lorsqu’on s’attaque à la chronique d’un nouveau WOLFBRIGADE, on sait déjà plus ou moins ce qu’on va dire. Puisque finalement, ce dixième volet ressemble pas mal à Run with the Hunted, publié en 2017, et qu’il ne s’en démarque que de sa minute supplémentaire, j’aurais presque pu si j’avais été malhonnête reprendre mon laïus précédent, en changeant quelques mots et le titre. Mais cette solution de facilité aurait été une insulte rare à la ferveur d’un groupe qui a toujours voué sa carrière aux gémonies d’un Hardcore sale, bruyant, viril et méchant, et qui en 2019 continue son chemin en pissant de l’acide sur les bas-côtés. Alors oui, The Enemy : Reality ne contredit aucunement l’équation que j’avais posée il y a deux ans, sans inconnue, à savoir DISCHARGE+ENTOMBED+MOTORHEAD= WOLFBRIGADE. Et si le père Lemmy vous manque - mais comment pourrait-il en être autrement - jetez une oreille sur le diablement Rock n’Roll « Hammer to the Skull », et les souvenirs apaiseront votre peine. On y retrouve les mêmes guitares plaquées et franches, une rythmique en mid tempo, une voix rauque qui ne dévie jamais de sa tonalité, le tout travesti d’une profondeur Anarcho Punk, que les CRASS ou les NAPALM DEATH des premières années avaient popularisé au travers des mailles du filet Post-Punk. Cette analogie, inévitable, ne doit toutefois pas occulter un fait. Oui, la réalité est notre pire ennemie, et les suédois font tout pour la retranscrire dans un langage sincère, aussi dur et dru soit-il.
Comme d’habitude, le quintet (Micke - chant, Erik & Jocke - guitares, Johan - basse et Tommy - batterie) a opté pour une production maousse, mais pas trop pour ne pas perdre de vue la crudité recherchée. Crudité qui s’accompagne toujours d’une efficience immédiate, mais pas d’une simplicité lénifiante. Le groupe parvient toujours à mélanger les ambiances et les genres avec brio, et à lâcher quelques parties fines au sein d’un morceau/partouze qui gicle, mais avec classe et élégance. C’est en tout cas ce qu’on constate sur l’ouverture « Sum of All Vices » qu’un DISCHARGE scandinave habitué au froid aurait pu nous pondre un soir de décembre des années 80. Batterie à fond les ballons, duo de guitaristes qui jouent unis et solides, et chanteur qui invective, sans chercher à moduler, puisque son message est unique. Le monde, c’est de la merde, les gouvernements sont des assemblées d’enfoirés, les injustices nous plombent, et la corruption reste le salaire le plus évident à verser sans déduction d’impôt. Et pour exprimer ceci et cela, rien de mieux qu’une alternance d’humeurs, qui se matérialise par des BPM qui jouent au yo-yo, allant du médium Death de « The Wolfman » au méga Crusty haineux de « Narcissistic Breed ». Inutile d’aller chercher loin les comparaisons possibles, puisque les racines de WOLFBRIGADE sont toujours plantées dans la même terre, celle du Hardcore suédois d’il y a trente ans, et des trois influences précitées qui sont toujours aussi prépondérantes. On remarquera ou pas que le groupe a fait l’effort d’une plus grande variété, non d’ouverture, mais de légères nuances, chaque morceau se détachant du précédent avec un flair certain. On appréciera donc le balancement d’un Death atténué de Rock, à la manière du ENTOMBED post Wolverine Blues (« Nightmare of Wolves »), le swing mortel hérité d’Overkill sur « Doomsday Dominion », les sonorités légèrement SLAYER de « Human Beast », du moins sur l’intro, et la boucherie absolue du final « Hunt the Hunter » qui transforme l’écoute en chasses du Comte Zaroff à balles réelles.
La prévisibilité, toujours. L’argument des rageurs qui sont les premiers à gueuler d’ailleurs lorsque leur groupe fétiche change de formule. Mais pour aplanir le goudron, on n’a pas encore trouvé plus efficace qu’un rouleau compresseur. Essayez la raclette, vous verrez. Ça marche moins bien.
Titres de l’album :
01. Sum of All Vices
02. Fire Untamed
03. The Wolfman
04. Hammer to the Skull
05. Narcissistic Breed
06. Nightmare of Wolves
07. Doomsday Dominion
08. Wells of Despair
09. Human Beast
10. Hunt the Hunter
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