Histoire courte
« C’est quoi toi, tes groupes de Death préférés ? »
« Moi ? ASPHYX et MORBID ANGEL. »
« Ah ok. Ben tiens, écoute le dernier SKELETAL REMAINS, ça devrait te plaire.
« Tu crois ? »
« A mort »
Fin.
J’aurais pu m’en tirer comme ça et ne pas vous prendre pour des cèpes. Parce que véritablement, le quatrième effort des américains de SKELETAL REMAINS est un mélange des deux groupes cités dans cette petite intro fantaisiste, et rien de plus ni de moins. Mais au vu du travail accompli par le groupe de Whittier, je me dois de développer un peu mon argumentaire, sous peine de ridiculiser leur professionnalisme. Fondé en 2011 sous le nom délicat d’ANTHROPOPHAGY, SKELETAL REMAINS est aujourd’hui le quatuor le plus performant de la scène US en termes de Death brutal, technique et rétrograde. En ayant débuté leur carrière sous des auspices différents et plus immédiats, les américains ont donc largement eu le temps d’évoluer en presque dix ans d’existence, et leurs influences initiales ont laissé place à d’autres, plus ambitieuses, et moins crues. Alors que Beyond the Flesh se complaisait dans le pillage des coffres du Death de Scream Bloody Gore, Condemned to Misery en 2015 et Devouring Mortality en 2018 déviaient légèrement de la trajectoire pour offrir une vision plus mature du Death des années 90, à tel point que le groupe aujourd’hui se veut synthèse globale des attaques US et européenne, les plus rudes en la matière. Et les membres du groupe tiennent à leur crédibilité, à tel point qu’ils ont travaillé de nouveau avec deux icônes en la matière. On retrouve donc l’infatigable Dan Swanö au mixage et au mastering et Dan Seagrave à l’artwork, conférant tous les deux une crédibilité supplémentaire à cette œuvre qui n’en avait pas forcément besoin, à l’écoute de sa puissance.
En 2020, on ne retrouve guère plus que Chris Monroy (guitare/chant) du line-up originel, bien que The Entombment Of Chaos scelle les retrouvailles avec son ancien complice Mike De La O, qui n’était resté à ses côtés que quelques mois en 2011. Deux nouveaux membres font donc leur apparition cette année à la rythmique, avec l’intronisation officielle du bassiste Noah Young et du batteur Pierce Williams. Et autant dire que les deux bleus avaient à cœur de faire leurs preuves sur ce quatrième album, bombardant dans tous les sens en profitant du mixage précis de Swanö et de cette production gigantesque qui donne à la batterie des allures de marteau de Thor. Beaucoup de violence donc, des accointances sévères avec MORBID ANGEL, mais aussi avec MORGOTH, MONSTROSITY, GRUESOME, BOLT THROWER dans les passages les plus Heavy (et ils sont nombreux et efficaces), mais aussi GATECREEPER, OBITUARY, BEHEMOTH, et certainement des dizaines d’autres tout aussi pertinents dans le détail, plus qu’en général. Certains en écoutant ce dernier pamphlet sidérant de professionnalisme ont déploré la perte de la naïveté qui animait les débuts du groupe. Je peux le comprendre, comme certains regrettaient l’époque Scream Bloody Gore/Leprosy en écoutant Human, mais aujourd’hui, après une décennie ou presque de carrière, les SKELETAL REMAINS peuvent se permettre de viser une certaine perfection, au risque de sonner parfois un peu surfaits et stériles. C’est en effet l’impression qui se dégage de l’écoute de certains morceaux, trop standards pour vraiment impressionner, mais globalement, The Entombment Of Chaos est une boucherie absolue, de ces guerres modernes qui ne frappent que là où il faut pour tuer l’ennemi sans ravager le paysage. D’ailleurs, le quatuor montre parfois des tendances à la délicatesse, en nous offrant l’intermède instrumental mélodique très PESTILENCE « Enshrined In Agony », avant de nous les écraser de plus belle avec un atomique « Dissectasy ».
Travail de pro, nostalgie en avant-poste, ce nouveau chapitre de la saga SKELETAL REMAINS a belle allure, comme un char au métal rutilant et au canon bien graissé. De temps à autres, et assez régulièrement il faut bien l’avouer, le quatuor lâche des titres qui synthétisent le meilleur du Death des années 90, avec en exergue le phénoménal et effrayant d’ampleur « Tombs Of Chaos », qui symbolise très bien l’avancée de soldats en terre conquise, le pas lourd et la sueur perlant encore sur les fronts. Au même titre, l’ambitieux « Eternal Hatred » se veut martial dans son entame, avant de jouer la lourdeur la plus suffocante, se rapprochant justement des extensions hollandaises du style, avec en premier lieu PESTILENCE et ASPHYX, et une touche d’IMMOLATION passée au hachoir MORBID ANGEL. Niveau instrumental, c’est évidemment le groupe de Trey Azagthoth qui revient à l’esprit à la moindre note un peu trop révérencieuse, mais l’hommage, loin d’être un pillage est bien vu, et respectueux de la créativité du monstre de Floride. Les soli empruntent d’ailleurs deux ou trois astuces au maître, mais The Entombment Of Chaos possède aussi son univers propre, qu’il développe sur des chapitres techniques et denses comme « Unfurling The Casket », déferlant de haine, de blasts, d’intensité à la lisière d’un BM très war, pour clôturer la version officielle de l’album. Celle que j’ai découverte propose en final une excellente reprise de DISINCARNATE, avec un « Stench Of Paradise Burning » qui permet de se replonger dans un pan d’histoire, et rendre hommage à DEATH une fois encore via son hitman d’un album James Murphy.
Alors certes, SKELETAL REMAINS est devenu plus convenu, moins chien fou, mais son évolution a été naturelle, et ce quatrième LP est certainement ce qu’il a produit de mieux depuis ses débuts. Et la voix incroyable de Chris Monroy est toujours aussi prenante, avec ses intonations gravissimes et ses accents crus. Alors, en effet, si vous êtes comme mon ami imaginaire fan de MORBID et ASPHYX, jetez-vous sur ce LP. Vous ne risquez franchement pas d’être déçu.
Titres de l’album:
01. Cosmic Chasm (Intro)
02. Illusive Divinity
03. Congregation Of Flesh
04. Synthetic Impulse
05. Tombs Of Chaos
06. Enshrined In Agony (Instrumental)
07. Dissectasy
08. Torturous Ways To Obliteration
09. Eternal Hatred
10. Unfurling The Casket
11. Stench Of Paradise Burning (Disincarnate Cover)
J'ai découvert ce groupe avec cet album (à la bourre le Humungus d'iriez-vous...).
Bah c'est effectivement un trèèès beau condensé de tout ce que j'aime dans le Death.
Un must donc.
(J'ai depuis écouté leur discographie : C'est celui que je préfère)
L'album Death de 2020 pour moi. Il tourne en boucle depuis l'achat. Du très grand et noble Death Metal !
Je suis le groupe depuis qu'on a commencé à en parler en Europe, où ils ont pu fréquemment tourner. Il faut quand même dire que l'adjonction d'une inspiration Morbid Angel est une nouveauté, avec ce quatrième album, qui permet au groupe de se renouveler à point nommé sans gros risques. Le résultat est remarquable, nous replonge aux temps légendaires. Resterait à briser une froideur certaine en concert où, quel que soit le personnel, le collectif envoie méchamment le pâté de zombies mais ne communie guère avec le public ni avec ses fans après le set.
Wouaw ! Extraits forts intéressants. Si je le trouve ce w-e, je craque, vos commentaires m'ont convaincu.
J'essaye depuis plusieurs mois, mais je me lasse au bout de deux /trois morceaux. C'est bien fait, rien à redire là dessus, mais l'ombre de Morbid est bien trop pressante, pour moi. Manque un cheveux long d'originalité.
Pareil. J'écoute, je crois trouver ça bien et au bout de 2 morceaux je passe à autre chose.
Mince, je parle d'Asphyx là ou de Skeletal Remains ?
Si c'est le côté Morbid Angel qui vous gêne essayez les précédents, qui sont plus simplement Death/Obituary/Pestilence.
RBD, j'écouterai ça! Mais faudrait pas que ça fasse trop Death/Obituary non plus
copycat médiocre et sans aucun interet
Alors, c'est certain qu'il n'ont absolument rien inventé !
Mais bordel que c'est bon !
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