On a beaucoup entendu parler de ce nouveau projet sur les réseaux sociaux, ses trois héroïnes en faisant l’article dès que possible. Il faut dire que le concept avait de quoi attirer le chaland, avec trois chanteuses aux commandes du groupe, et un nom se référant à la mythologie grecque. Le nom de THE ERINYES faisant référence à ces fameuses Erinyes, divinités chthoniennes de la vengeance, et en écoutant ce premier album, on comprend que la vengeance est surtout musicale.
Le projet avait de quoi affoler les yeux et les oreilles, puisque le casting trois étoiles de ce premier long se compose de trois figures bien connues de la scène Metal Symphonique internationale. Et avec Justine Daaé (ELYOSE), Mizuho Lin (SEMBLANT) et Nicoletta Rosellini (WALK IN DARKNESS, KALIDIA) aux micros, inutile de dire que les fans de ces trois fabuleuses chanteuses étaient aux abois. Le résultat était attendu de pied ferme, et bien que réfractaire au genre, autant dire que ses adeptes seront aux anges dès le début de l’album.
Il fallait évidemment compter sur le sens de la fête de Serafino pour que le projet soit lancé via Frontiers. La maison de disques transalpine se frotte donc les mains de cette association, promise à une belle carrière aussi courte fut-elle. Trois chanteuses adulées, une ambiance grandiloquente, une petite touche de modernisme pour faire briller le vernis nostalgique, et vogue la galère spatiale, quelque part entre les fusées DELAIN et VISIONS OF ATLANTIS.
Écrit et produit par Aldo Lonobile (SECRET SPHERE, TIMO TOLKKI’S AVALON, ARCHON ANGEL), The Erinyes est évidemment du sur mesure pour nos trois valkyries, qui donnent du coffre et nous font sentir que le projet les fascine au plus haut point. Et s’il est parfois difficile de savoir qui chante quoi, l’association de ces trois timbres fonctionne bien, d’autant que l’album évite assez intelligemment tous les écueils du Metal symphonique en plastique périmé avant même d’avoir été consommé. On parlera d’ailleurs plus volontiers d’un Metal moderne, aux touches Pop très prononcées sur les refrains, plutôt que d’un Symphonic Metal stricto-sensu.
Aldo Lonobile a donc donné tout ce qu’il avait pour rendre le concept viable, et si les morceaux ont parfois cette touche formelle qui les rend passe-partout (breaks de claviers, calme avant la tempête, refrains anthémiques, chœurs à profusion), ils n’en demeurent pas moins catchy en diable, comme cet entêtant « Betrayed », premier gros hit de l’album qui s’s’incruste dans la mémoire comme un hit des années 90.
Sans la passer sous silence, la convenance des riffs écrase le projet sous son traditionalisme, et l’empêche souvent de décoller, malgré l’investissement des trois chanteuses, qui y croient comme personne. Admettons-le une bonne fois pour toutes, Nicoletta, Justine et Mizuho sont les trois véritables héroïnes de THE ERINYES, et le reste de l’équipe est là pour mettre leur talent en avant. Outre nos trois déesses, on retrouve évidemment l’incontournable Aldo Lonobile aux guitares, Andrea Buratto à la basse, Michèle Sanna à la batterie et Antonio Agate aux claviers, backing band de luxe pour interprètes hors norme, et ce que l’album perd en créativité, il le gagne en efficacité, comme en témoigne la gifle moderne « Death by a Broken Heart », single évident, qui ressemble à s’y méprendre à du VIXEN repris par THEATRE OF TRAGEDY.
Comme vous le constatez, The Erinyes n’a d’ambitieux que son casting. Les titres, aussi bien produits soient-ils restent des exercices de style évidents dans un registre de faux Metal symphonique très Pop et très Rock, et chaque morceau est une pierre de plus à ajouter au culte de ces trois chanteuses aux capacités énormes, mais qu’on condamne à sous-exploiter dans un cadre trop restrictif et commun.
Dommage, car avec trois talents pareils, tout était possible. En se creusant un peu la tête, Aldo aurait pu accoucher d’une montagne, et non d’une jolie colline verdoyante ou nos trois héroïnes laissent paître leur troupeau de fans. Alors évidemment, les fans des trois demoiselles me trouveront un peu dur envers elles, mais je déplore le manque d’ambition de cet album qui se contente d’être une suite de chansons souvent sans âme. Des tubes interchangeables, qu’on a le sentiment d’avoir déjà écouté cent fois dans le répertoire de groupes établis, et qu’on oublie rapidement pour cause de facilité prononcée.
Les divas méritaient un écrin plus personnel que cette démonstration de savoir-faire à l’italienne. On préfèrera le côté plus intime de l’affaire, via ses titres les plus nuancés, avec « Someday » en étendard, et « Paradise » en trademark électronique pleine de flair.
Je ne peux me résoudre à condamner cet album qui pêche par facilité, puisque les chansons, aussi prévisibles soient-elles, n’en procurent pas moins un vrai plaisir aux passionnés. Je regrette seulement que personne n’ait songé à tirer le concept vers le haut pour produire une œuvre unique. Dommage, mais restent quelques bons titres, surnageant dans une mer de remplissage gothico-romantique.
Titres de l’album :
01. Life Needs Love
02. Drown the Flame
03. On My Way to Love
04. Betrayed
05. Death by a Broken Heart
06. Where Do We Go
07. It’s Time
08. Someday
09. My Kiss Goodbye
10. Paradise
11. Take Me
12.You and Me Against the World
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