Ô bonheur, Ô joie, célébrons en fanfare de zombies ce matin le retour de l’un des héros Brutal Death les plus doués et prolifiques de sa génération…L’orchestre PATHOLOGY de San Diego revient donc nous faire partager ses humeurs sur l’état du monde et sur les conséquences de cette épidémie de COVID, via une grosse poignée de chansons dont les refrains ne tarderont pas à envahir les cours d’écoles pour être à la mode. Il est certain que dans les milieux éducatifs, PATHOLOGY a toujours été un groupe très bath, qu’on écoute en compagnie de quelques amis triés sur le volet, via un vieux Teppaz pas encore trop fatigué par les assauts répétés de cette rythmique en chien de fusil.
PATHOLOGY est comme le professeur Rollin, il a toujours quelque chose à dire. A peine monté en, 2006, le collectif se fendait déjà d’un premier longue-durée qui en disait long sur ses intentions cacophoniques. Ainsi, une fois Surgically Hacked lâché sur le marché, l’invasion pouvait commencer, parfaitement illustrée par les diverses pochettes du groupe, aussi savoureuses que leur contenu. Et pour fêter ce onzième album de la horde de morts-vivants, quoi de mieux qu’un nouveau graphisme signé Par Olofsson, collaborateur fidèle au trait joyeux et à la palette colorée ? Le plaisir des yeux avant la souffrance des oreilles, pour une façon de revisiter pour la énième fois le bestiaire zombie si cher au groupe américain.
Niveau production, le quatuor ne s’est pas non plus embarrassé de principes inutiles, et a de nouveau fait appel à Zach Ohren de CATTLE ULTIMATE pour le mixage et le mastering. En ressort une sensation de bloc pris en pleine face, de compression à outrance, et de mélodies chouchoutées pour rendre le tout plus aéré et supportable. Le légendaire batteur Dave Astor et seul membre d’origine ne tarit d’ailleurs pas d’éloge sur le technicien, affirmant que le groupe in extenso adore son style et son professionnalisme. D’ailleurs le groupe lui a confié toutes les responsabilités en toute confiance, et autant admettre que Zach a fait un travail admirable que les premières mesures de l’album restituent avec fidélité.
De son côté, le grogneur pas jouasse Obie Flett explique une méthode de travail assez simple, mais précise :
Au niveau de l’enregistrement, nous réservons une semaine de studio, un hôtel, et nous passons cette semaine à bosser. Selon moi, plus tu es préparé pour entrer en studio, meilleur le travail est. Nous aimons nous familiariser avec les morceaux, pour les faire exploser durant l’enregistrement. C’est toujours un très bon moment.
Et pour The Everlasting Plague et ses références constantes à la situation critique que nous avons vécue récemment, le groupe a effectivement tout donné, sans s’éloigner de son style de prédilection. Prônant toujours des valeurs de bestialité clinique, PATHOLOGY s’amuse encore une fois beaucoup à confronter la violence la plus grave et la plus crue à la mélodie du Death scandinave ou floridien des années 90, ce qui nous donne ce cocktail si relevé qui ferait une bande son idéale pour un charcutage filmique en règle tourné dans un vieil hôpital abandonné.
Pas de grand changement à attendre depuis la dernière livraison Reborn to Kill, juste une qualité constante dans l’écriture, une concision très efficace, des idées qui se télescopent aussi rapidement qu’on éternue à la face d’un individu clean pour le contaminer, des lignes de chant féroces, des riffs en veux-tu en voilà, et un sens de l’à-propos rythmique chèrement défendu par Dave Astor et sa frappe atomique. Dave et Obie forment donc toujours l’axe principal du groupe, même si l’énorme travail accompli par Daniel Richardson mérite d’être souligné. Parfaitement intégré au line-up tout comme son confrère bassiste Ricky Jackson depuis 2018, Daniel confirme sur ce second album en compagnie de sa nouvelle famille qu’il est bien l’homme de la situation, saccadant à outrance, abusant des sifflantes, imposant des soli mélodiques, tronçonnant circulaire pour accentuer l’ambiance morbide, et cette collaboration collective donne évidemment lieu à l’une des meilleurs performances viscérales de l’année.
Brutal mais musical, PATHOLOGY refuse obstinément de sombrer dans le chaos pur et dur. Et si les roulements de grosse caisse les plus frénétiques sonnent vraiment trop triggés, on excuse cette faute de goût par des interventions plus fines que la moyenne, et quelques passages Heavy du meilleur tonneau, ainsi que quelques dissonances bien troussées, et des interventions en solo totalement hystériques.
Formel mais efficace en diable, ce onzième chapitre de la saga PATHOLOGY est une fois encore une réussite totale, et développe encore un bestiaire de personnages hauts en couleurs. Ces aventures ne donnent pas envie d’être vécues, que nous affrontions la rigueur d’une situation en impasse Heavy (« Diseased Morality »), que les évènements soient cruels et inévitables (« As The Entrails Wither »), que tout s’emballe au point de nous obliger à fuir dare-dare (« Viciously Defiled »), ou que la conclusion de tout ceci soit inéluctable et peu réjouissante (le glauque final « Decomposition of Millions », catchy en diable mais retord comme un politicien en campagne).
Onze albums, un comportement ferme, et une acceptation du statut de chef de file de la génération 2K du Brutal Death le plus inventif et efficace. Une livre de chair pour quelques secondes d’air, tel est le crédo de ces barbares de l‘outrance qui pourtant, se révèlent parfois humains.
Titres de l’album:
01. A Pound of Flesh
02. Perpetual Torment
03. Engaging in Homicide
04. Procession of Mangled Humans
05. Viciously Defiled
06. Diseased Morality
07. Submerged in Eviscerated Carnage
08. Corrosive Cranial Affliction
09. As The Entrails Wither
10. Dirge for the Infected
11. Death Ritual Deciphered
12. Decomposition of Millions
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