Un épisode musical de The Walking Dead vous siérait-il ? Genre le Once More…With Feeling de Buffy, avec chorégraphie de zombies, Rick Grimes en meneur de revue, et Daryl Dixon en rebelle Rock n’Grind ? Si tel est le cas, j’ai la bande-son qu’il vous faut, avec le premier album des suédois enragés de WALKING CORPSE qui ont dû visionner avec beaucoup d’attention les séquences d’attaque de morts-vivants de la série. Formé à Göteborg en 2017, ce quatuor de bourrins a d’abord pris le temps de foutre le souk version moyen-format, avec un premier EP en 2019, éponyme comme il se doit. Un an plus tard, les voilà qui reviennent avec leur premier long, ce The Fear Takes Hold qui s’épanche un peu plus sur le vice et l’absence de vertu, et qui dégage une fournaise Death/Grind typiquement américaine. Pas de surprise, ça bourrine sévère, ça charcle dans les grandes largeurs, mais ça joue intelligent et en rangs serrés, à tel point qu’on parvient même à discerner des lignes de basse assez sournoises. Partagé entre morceaux développés et saillies instantanées, ce premier album des WALKING CORPSE est le genre d’exutoire parfait à cette insupportable liesse de fin d’année, polluant notre pessimisme et notre cynisme de paquets cadeaux et autres chansons festives à base de gros bonhomme passant sa tête par la cheminée. Et si tout ce barnum vous saoule autant que moi, laissez-vous aller, prenez une bonne bière, faites le tri dans vos VHS Gore, et lancez à plein volume The Fear Takes Hold. Le résultat est garanti, et le voisins forts marris.
Fredrik Rojas (guitare), Magnus Dahlin (batterie), Henrik Blomqvist (chant), et Timothy Gramnaes (basse, le petit dernier) nous développent donc des théories certes fort connues, mais le font avec un panache et une violence remarquable. Empruntant aux cadors de la boucherie d’ABORTED et EXHUMED leurs recettes de saucisses pour les agrémenter d’une petite marinade légèrement Indus et technique à la TOTAL FUCKING DESTRUCTION, sans oublier ce groin de folie du goret THE KILL, WALKING CORPSE mélange donc les astuces Death technique et Grind frénétique, pour accoucher d’un projet d’envergure. On apprécie particulièrement cette succession de plans qui s’entrechoquent et qui font montre d’une dextérité instrumentale manifeste, mais aussi ces poussées soudaines et impitoyables redonnant de l’allure à ces blasts un peu trop souvent usités dans le domaine. Et d’ailleurs, la force de persuasion d’un missile comme « In Your Own Image » ne laisse planer aucun doute sur les ambitions des suédois, qui ne souhaitent pas être affiliés à la scène Death/Grind classique et trop portée sur les tripes. Les musiciens utilisent donc des riffs discordants, des enchaînements Techno-Death, sans pour autant oublier de rassasier les instincts les plus sadiques des amateurs de Crust et de Grind avec des salves comme « Tide Of Sickness ». Dans le même ordre d’idées, et sans tromperie sur la marchandise, « Pig Hunt » incarne l’acmé imbécile d’un style extrême qui s’accepte sous ses atours les plus primaires, et lâche le lest pendant quarante secondes pour s’envoler vers les paradis de la bestialité chirurgicale.
Mais en plaçant en intro deux morceaux plus longs et ambiancés, le quatuor a agi très intelligemment pour s’extirper de la masse. Et si « Mass Extinction Event » commence à fond les cochons, il ne tarde pas à imposer des cassures bien Heavy, et permet aux guitares de mouliner à la Mitch Harris. On ratisse donc large chez les suédois, et le mélange frappe en plein cœur comme un shoot d’adrénaline.
Et « The Fear Takes Hold », dépassant les cinq minutes achève de nous persuader du caractère frondeur de ces jeunes branleurs, qui dégagent une énergie au moins égale à celle d’une centrale atomique en surchauffe. Avec un son compact et gravissime, des guitares en constante rotation, et un hurleur qui ne module jamais, ce premier LP sonne comme la catastrophe écologique qu’il est, et ne laisse plus rien pousser. Agissant comme un désherbant industriel, The Fear Takes Hold crame tout, puis crame tout derrière encore, et fonctionne plus ou moins comme une action en miroir à deux faces, les deux parties de l’album étant plus ou moins découpées de la même façon. C’est ainsi que le LP se termine par deux autres titres conséquents, le cruel et sauvage « Nothing Is The Truth », et le cruel et encore plus sauvage « Perpetual Self-Immolation », qui une fois encore imposent une discipline technique stricte que Timothy Gramnaes respecte à la croche près de ses lignes serpentines.
Nous sommes donc loin du Death/Grind à l’américaine, un peu gratuit et trop traditionnel, et WALKING CORPSE vient de se frayer un chemin vers le sommet des références les plus brutales, sans avoir besoin de surjouer, ou de multiplier les zombies numériquement pour instaurer une sensation de trop plein. Leur attaque est méchante, létale, et si d’aventure vous remarquiez des traces de denture sur votre avant-bras après avoir subi cet assaut sonique, flinguez-vous tout de suite. Vous êtes foutu.
Titres de l’album:
01. Mass Extinction Event
02. The Fear Takes Hold
03. Graveyard Planet
04. A Cancer Divine
05. Pig Hunt
06. Endless, Faceless, Spineless
07. In Your Own Image
08. Tide Of Sickness
09. Nothing Is The Truth
10. Perpetual Self-Immolation
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