Frontiers continue sa politique de rapprochement international et de collaborations prestigieuses en nous confiant les clefs d’un nouveau projet, dont la porte se présente sous un aspect massif, aux ferrures dorées et à la serrure imposante, qui nous laisse plus ou moins apercevoir l’intérieur. Et sous une superbe pochette qui ne renie en rien les ambitions de ses créateurs, se cache donc un nouveau supergroupe, uni sous la bannière d’un Heavy Metal de tradition, débordant d’énergie et de lyrisme.
Quels sont donc cette fois-ci les instrumentistes impliqués dans l’aventure ?
Une sacrée brochette, puisque le label Italien ne fait jamais semblant de recruter en deuxième division en risquant de ternir son blason.
On retrouve donc au casting de ce nouveau concept Hard’n’Heavy, le guitariste suédois Magnus Karlsson (PRIMAL FEAR, MAGNUS KARLSSON'S FREE FALL), le chanteur chilien Ronnie Romero (LORDS OF BLACK, RAINBOW) et l’infatigable cogneur américain Mike Terrana (TARJA, RAGE, AXEL RUDI PELL, VISION DIVINE), qui pour l’occasion se sont débrouillés seuls pour mettre en commun leur inspiration, évidemment dérivée de toutes les participations émaillant depuis des années leur CV respectif.
Et dire que le résultat est à la hauteur du calibre de ces mercenaires est un doux euphémisme que l’introductif et explosif « End Of The Road », soulèvera avec beaucoup de fermeté…
Sous un artwork signé Stan W. Decker et un mixage chromé par Simone Mularoni, se cache donc un des albums de HM lyrique de l’année, qui va certainement ravir tous les fans du style. Le projet est né du cerveau fécond et des doigts habiles de Magnus Karlsson, qui a composé le répertoire à l’été 2016 de sa Suède natale. Une fois les chansons abouties, il les fit transiter par les mains du label dans les oreilles de Ronnie Romero, qui se déclara partant sans hésiter. Ne restait plus qu’à fédérer Mike Terrana au projet, pour que le géant US cogne ses parties de batterie de sa résidence italienne, et les douze pistes de ce The Ferrymen furent completes.
Cet album fait bien sûr partie d’une caste très restreinte de disques où la réputation de grands instrumentistes fait tout le travail en amont, encore faut-il que leurs capacités n’aient pas été émoussées par la facilité d’enregistrement. Souvent, nous aboutissons à un résultat fort complaisant, qui table sur quelques noms fameux pour attirer le chaland dans ses filets, ou à des œuvres déjà tièdes avant même qu’elles ne soient pressées.
Ici, le cas est tout autre. Et la réussite écrasante.
Dieu sait pourtant si les featuring de Terrana n’ont jamais été ma tasse de thé, malgré le jeu puissant et démonstratif du bonhomme. J’ai toujours tenu en horreur les PRIMAL FEAR, mais j’avoue avoir toujours été séduit par le timbre chaud et velouté de Ronnie Romero, qui apporte à ce premier album éponyme toute l’étendue de son organe qui fait merveille une fois posé sur des morceaux aux structures directes, mais un tantinet progressives sur les bords.
L’association des trois musiciens fonctionne à plein régime, et même si chacun a enregistré un peu dans son coin, l’osmose est totale. On s’immerge donc dans un monde brillant de mille feux, et qui replace la mystique du Heavy le plus pur et mélodique au centre de toutes les attentions.
Outre une pochette superbe qui se porte à la hauteur des morceaux, et une production énorme qui sans nous écraser de son amplitude nous offre un spectacle auditif larger than life, les douze chansons qui forment cette symphonie de lyrisme qu’est The Ferrymen, sont toutes hautement recommandables, et forment une fois mises bout à bout un tableau d’une magnificence assumée, ce qui eut égard au talent des trois musiciens n’est pas vraiment étonnant.
Ce qui l’est plus, c’est qu’au gré des morceaux, les inflexions de guitare de Magnus, la frappe de Mike et la voix de Ronnie nous fasse penser à STRYPER, HAREM SCAREM, BONFIRE, tout autant qu’à Jorn Lande. Mais là est la magie de ce disque qui a su transcender son inspiration pour dépasser les attentes déjà très grandes qu’il suscitait en amont.
Cette magie est d’ailleurs palpable non seulement au travers de la partition générique composée par Magnus, qui s’est dépassé pour l’occasion, mais aussi dans la luxuriance d’arrangements simples mais efficaces qui constituent une sous trame fascinante apportant une plus-value indéniable.
Plus simplement, sans chercher la complication, le trio a réussi à proposer un disque d’une richesse formidable, sans dévier de son but initial : provoquer le Heavy pour le confronter à l’AOR, au Hard-Rock, mais aussi au Power Metal, empruntant de fait un petit morceau d’ADN de chaque participant impliqué.
Il suffit pour s’en rendre compte de piocher un des titres au hasard, ou de se focaliser sur les plus impressionnants, à l’instar de l’admirable « One Heart », et de son intro acoustique très pure. Le chant fantastique de Romero a permis au guitariste de composer à peu près tout ce qu’il voulait, tant ce vocaliste à des moyens illimités, et une aisance bluffante dans tous les registres. Et en définitive, ce morceau ressemble à un crossover surréaliste entre le lyrisme de sang bleu des RAINBOW, et la puissance de PRIMAL FEAR, expurgée de tous ses poncifs les plus irritants.
Les hymnes s’accumulent, et on attend en vain le point faible qui fera vaciller le géant. Mais même en lui jetant subjectivement toutes les pierres de mauvaise foi les plus lourdes au visage, il ne tremble pas, et traverse son heure d’odyssée d’un pas lourd et pourtant si léger à la fois.
C’est le paradoxe le plus flagrant d’un LP qui se veut aussi emphatique qu’aérien, et aussi démonstratif qu’humble dans son approche.
Certes, les soli incendiaires de Karlsson phagocytent avec brio l’expressionisme allumé du concitoyen Malmsteen, certes les coups de boutoir de Terrana nous ramènent au cœur d’un Heavy allemand décomplexé, et les volutes vocales de Romero matérialisent dans l’espace le spectre de Jorn Lande ou de Ronnie James Dio, mais la combinaison des trois pouvoirs se concrétise dans un tout, bien supérieur à la somme de ses parties.
Alors, le talent déroule, et les moments de bravoure s’accumulent sous nos pavillons médusés. Du hit inévitable et éponyme de « Ferryman » et son Heavy dru rehaussé d’un refrain charnu, à « Welcome To My Show » qui éclabousse ses sextolets sur la table d’un Hard-Rock up tempo servi bouillant, en passant par l’envoutant et mystique « The Darkest Hour » qui ne rechigne pas à en rajouter côté riffs saignants, et « Cry Wolf », qui ne crie pas au loup en vain et ose des nappes de synthés symptomatique des 80’s, modernisant le RAINBOW le plus légendaire d’une patine de cire mélodique à la BONFIRE.
Toutes les intro sont léchées, toutes les parties sont ciselées, et même lorsque l’atmosphère se veut plus sombre (« Enter Your Dream »), la lumière nous inonde et les percussions de Terrana grondent dans le ciel d’un Metal pluriel.
Et si bien évidemment, l’originalité est aux abonnés absents (ce qui est le fil rouge de tous ces projets chapeautés par Frontiers), l’efficacité est permanente, et le souffle brûlant. C’est avant tout ce qu’on recherche au travers de telles réalisations, qui ne sacrifient toutefois pas l’innocence à la pertinence.
Avec un tel passeur, il est évident que les auditeurs franchiront le fleuve qui les emmènera sur les rives d’un autre-monde, celui où tous les musiciens sont rois, et où les fans de Heavy Metal font loi.
Titres de l'album:
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
01/05/2025, 22:41
Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
01/05/2025, 21:22
Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
01/05/2025, 19:06