Treizième album studio, Jésus plus les apôtres durant la Cène, The Final Battle va-t-il porter la poisse aux cavaliers divins de STRYPER ? Non, car la chance n’a rien à voir avec son parcours, guidé par Dieu, et suivant les traces d’une émergence eighties qui à l’époque, avait provoqué bien des rires gras et autres blagues douteuses. Devenu depuis longtemps une référence dans le monde du Heavy Metal, STRYPER, à l’image d’EUROPE, a délaissé les niaiseries de son début de parcours et ses psaumes les moins tolérables pour proposer une messe en décibels majeurs, en bon pasteur Metal qu’il est devenu depuis sa reformation.
Pour en arriver à ce troisième album, les quatre prêtres ont dû essuyer des tempêtes personnelles assez difficiles. Entre la tumeur au cerveau d’Oz Fox et les problèmes de rétine de Michael Sweet, la retenue de la pandémie de COVID, tout n’a pas été simple, et l’enregistrement de cet album est devenu à la fois une bataille à livrer ainsi qu’une catharsis, comme une prière enfin exaucée après des nuits entières de dévotion pieuse. Il faut dire que le quatuor avait un sacré challenge à relever, en restant aussi productif sans baisser en qualité. Et avec une suite majeure comme celle posée par No More Hell To Pay (2013), Fallen (2015), God Damn Evil (2018), et Even The Devil Believes (2020), la tâche était ardue, et les efforts à faire conséquents.
Mais quand on a la foi, aucune montagne n’est impossible à gravir, et c’est la leçon que nous donne cet explosif The Final Battle, et ses cavaliers de l’apocalypse suivant leur leader sur le chemin de la repentance. En piochant dans l’imaginaire de l’évangile selon St Jean, STRYPER se tient prêt à affronter l’apocalypse, armé de chansons fortes, de refrains fédérateurs, et de soli qui embrasent le ciel. Et si le Diable sera toujours leur pire ennemi, les américains n’ont pas hésité encore une fois à lui emprunter quelques recettes musicales.
Ces onze morceaux, selon la très respectable maison de disques Frontiers, font partie du haut du panier de la production de STRYPER. Sans aller jusque-là, et sans verser dans la complaisance, autant reconnaître qu’une ou deux chansons vont rapidement devenir des chevaux de bataille live. J’en tiens pour exemple ce miraculeux « Same Old Story », incroyablement puissant et mélodique, qui recoupe le Heavy Metal avec un Rock mélodique très angélique, mais éloigné des atermoiements les moins pardonnables de « Free » ou « Honestly ».
The Final Battle sonnera donc familier à tous les dévots, et se présente sous un jour particulièrement flatteur. Une fois encore, la voix divine de Michael Sweet domine les débats, et l’homme ne semble pas éprouver le poids des presque quarante ans de carrière qu’il accuse pourtant. Sa prestation sur ce nouvel album est tout bonnement hallucinante, avec des envolées suraiguës à peine croyables, renvoyant le Metal God Rob Halford à ses chères études lyriques. Mais un chanteur ne fait pas la musique, il l’accompagne, et de ce côté-là, point de doute à avoir sur la foi indéfectible du groupe en un Heavy Metal hargneux, agressif, sermon sauvage pour convaincre les masses de l’urgence de la situation. Doit-on pour autant se convertir en toute confiance ? Oui, et un oui massif, puisque ce treizième album fait en effet partie des plus grands achèvements du quatuor.
Comme d’habitude, Michael et Oz riffent comme des saints, mais on note un surplus d’énergie dans la frappe de Robert, qui pose quelques roulements convaincants, tout en martelant le tempo comme un exorciste les formules latines. STRYPER n’hésite plus à mélanger les genres, à toucher à tout, de crainte de se faire rejeter par la communauté. C’est ainsi que nous avons droit à des moments plus intimes, mais pas sirupeux pour autant. « Near » en est la preuve irréfutable, et si les textes sont toujours aussi aveuglément portés sur l’amour du divin, la musique elle, laisse transparaitre une inspiration plus populaire, et moins sectaire.
De là à savoir si ce nouvel album tiendra la dragée haute à ses prédécesseurs, il y a un pas difficile à franchir. Ce que je sais par contre, c’est que cette livraison est d’une qualité incroyable, entre mid tempo Hard en réminiscence des souvenirs pieux des années 80 (« Out, Up & In »), et tornades Heavy Metal incontrôlables et viriles (« Transgressor », « Rise To The Call »).
Belle leçon de composition et d’interprétation donnée par le groupe, qui s’essaie même au groove moderne inspiré par la Fusion des nineties (« The Way, The Truth, The Life », qui sonne très EXTREME), mais qui dans le fond, reste fidèlement attaché à ses racines Metal (« No Rest For Wicked », classique, légèrement Doom, mais convaincant dans la forme).
Pour être totalement honnête, The Final Battle sonne comme une synthèse parfaite des années 80, avec ses divers courants et ses nombreuses stars. En piochant dans son passé, STRYPER évoque ses compagnons de jeu, les WINGER, BRIDE, SLAUGHTER, et toute la clique californienne, sans pour autant brader son identité. « Till Death Do Us Part » achève de nous séduire en proposant une fois de plus une prestation vocale magnifique et soutenue par des chœurs évanescents, alors que « Ashes To Ashes » se rapproche beaucoup plus de RIOT que de David Bowie.
STRYPER, réhabilité depuis longtemps, prouve qu’il a traversé ces deux dernières années sans jamais questionner sa foi. Ce treizième album ne sera donc pas celui du dernier repas, le quatuor montrant les dents pour prouver qu’il a encore envie de mordre le destin. Se rapprocher de Dieu, mais sans léser les fans. Une formule qui a fait ses preuves.
Titres de l’album :
01. Transgressor
02. See No Evil, Hear No Evil
03. Same Old Story
04. Heart & Soul
05. Near
06. Out, Up & In
07. Rise To The Call
08. The Way, The Truth, The Life
09. No Rest For Wicked
10. Till Death Do Us Part
11. Ashes To Ashes
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