Un groupe Chilien, dont les deux membres s’affublent de sobriquets comme Witchfucker et Obssessor, se targuant de jouer un Thrash blackisé…Tout ça sent bon le revival 80’s à plein nez, et effectivement, pour une fois, les apparences ne trompent pas…
De Santiago du Chili nous viennent donc les INVOCATION SPELLS, qui chaque année depuis 2014 sortent un longue durée, pratiquement calqué sur le précédent, mais après tout, c’est leur choix et aussi le principe de cette musique brute et brutale qui n’a pas admis la théorie de l’évolution des genres depuis leur création.
Le passé est-il suffisamment riche pour qu’on puisse encore y puiser son inspiration de A à 666 ? Visiblement oui, puisque ce The Flame Of Hate ressemble en tout point à Descendent The Black Throne, qui lui-même était un copié/collé presque intégral de l’initial Unholy Blasphemies.
Mais…Que dire lorsque la magie opère au travers de coups du chapeau Thrash qui sentent bon l’émergence du continent Américain du Sud en tant que digne représentant d’une certaine forme de violence musicale ? Rien, on écoute, on se réjouit, et rien de plus, ni de moins.
Les INVOCATION SPELLS peuvent donc prétendre appartenir à la même famille que leurs compères nationaux de FORCE OF DARKNESS, INVINCIBLE FORCE, PERVERSOR et autres UNHALLOWED ou SICK VIOLENCE, cette scène bouillonnante qui exhume des glorieuses eighties ses trésors les plus occultes. Ces jeunes gens fouillent donc dans leur propre patrimoine, mais surtout dans les coffres blindés Européens, cachant les premières bandes de ce Thrash à relents Black que les HELLHAMMER ont officialisé un jour de 1983 avec leurs premières démos.
D’ailleurs, le groupe amateur de Tom Warrior semble représenter une grosse part de leur passion pour l’extrême, au même titre que les premiers groupes Brésiliens du genre, mais aussi VENOM pour la bonne bouche, et si chaque album à tendance à singer les tics de ses aînés, il en va de même pour chaque morceau de chaque disque qui se complaît dans des autocitations flagrantes de similitudes.
Ce sont les limites du style évidemment, mais aussi ses forces, cette simplicité dans la brutalité qui nous ramène au milieu d’une décade qui découvrait la sauvagerie la plus primale et qui en répandait son message au travers des riffs les plus sombres st basiques possibles, et des rythmiques approximatives et abordables par n’importe quel débutant.
Certains ont basé leur discographie là-dessus, sur cette forme d’hommage absolu les transformant presque en tribute band, comme APOKALYPTIC RAIDS ou WARHAMMER…Les INVOCATION SPELLS n’en sont pas encore là, mais reconnaissons que The Flame Of Hate se rapproche encore dangereusement de Morbid Tales ou Apocalyptic Raids, constat patent sur quasiment tous les morceaux, et pas spécialement plus sur « Messiah », qui va jusqu’à pomper intégralement vous savez qui…
Mais Witchfucker et Obssessor jouent avec conviction, et on ne peut pas leur enlever ça. Si ce fameux « Messiah » n’a pas oublié le moindre « Hu ! » de Tom W, il a le mérite de s’en souvenir en accompagnant l’hommage d’un gros riff circulaire à la DESTRUCTION, ce qui rend ce titre hautement performant et synthétique de cet esprit mid eighties, lorsque la Suisse tentait de se faire une place sur la carte du Thrash bestial, entre l’Allemagne et les Etats-Unis.
Alors certes, un album comme The Flame Of Hate est basé sur un principe de redondance, mais au moins, les deux musiciens jouent le jeu jusqu’au bout et n’hésitent jamais à en faire trop. Sur une trame simple de Thrash sombre, les deux apprentis démons greffent des riffs un peu moins simples que la moyenne, qui s’accordent très bien d’une rythmique en up tempo un peu pataud.
Le chant n’a plus qu’à vomir ses psalmodies, et l’affaire est dans la poche. Alors le sentiment d’écouter un nouvel ersatz de Satanic Rites est évidemment flagrant, mais après tout, la nostalgie ne fait de mal à personne dès lors qu’elle est efficace, respectueuse et sans prétention.
Dès lors, rien ne vous interdit de headbanger dans votre piaule au doux son des « Darkness Prevails », « Ride The Fire », et autres « Nocturnal Silence », comme vous le faisiez il y a trente ans sur les « Deathroned Emperor », « Morbid Tales » ou « Eternal Ban », puisque les Chiliens sont parvenus à amalgamer la science du riff en scie des DESTRUCTION et la débauche paillarde des CELTIC FROST/HELLHAMMER.
Comme de plus l’album atteint juste la demi-heure, le plaisir est total, et pas trop roboratif. On n’attend pas spécialement que les INVOCATION SPELLS révolutionnent un genre promis à la stagnation dès son invention, mais plutôt qu’ils pérennisent son héritage de la meilleure des façons, ce qu’ils font avec application.
Comme en plus la production est tout à fait adaptée à l’entreprise, que les mecs jouent carré, et qu’ils se laissent parfois aller à quelques divagations Black un peu plus prononcées (« Renegades Of The Light », et ses quelques blasts disséminés avec parcimonie mais sauvagerie), le bilan est largement positif, et sait aussi pointer du médiator quelques finesses de composition indéniables.
Et si l’on peut estimer que tout est dit, ou presque, dès l’ouverture troublante de « Darkness Prevails » (qui est quand même un des plus salement méchants du lot, avec ces poussées de chant presque dignes d’un Black nordique des nineties), rien n’empêche d’aller jusqu’au bout de l’aventure en se délectant d’une suite de titres simples, mais efficaces.
Non, oui, peut-être, je n’en sais rien. Chacun voit Lucifer à sa porte, et les chiliens d’INVOCATION SPELLS lui serrent même la main en guise de sympathie.
Alors voilà le deal. Si vous êtes fans d’Apocalyptic Raids, de Morbid Tales, de Sentence Of Death, et de la scène Chilienne Thrash/Black, The Flame Of Hate est fait pour vous, et pour vous rappeler que la simplicité la plus outrancière est parfois source de plaisir à part entière.
Titres de l'album:
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