Deuxième album pour ce one-man-band originaire de Baling en Malaisie, deux ans après un premier jet assez étrange et encore un poil amateur sur les bords. MALAÖUN cache donc une seule identité, celle de ML, aka Md Adlan Ariffin, musicien/compositeur prolifique à la tête de nombreux projets, dont DEVOURER OF LIGHT, IMPIOUS BLOOD, et THORNS OF HATE sont toujours en activité. MALAÖUN nous offre donc en cette année 2022 le fruit de ses nouvelles réflexions, assez brèves puisque l’album passe à peine la barre de la demi-heure…ce qui est largement suffisant pour juger de sa marge de progression.
The Darkest Shrines, publié à compte d’auteur en 2020, montrait le visage assez étrange d’un projet versé dans le Black Metal, mais dont l’approche de la composition restait encore amateur, avec des enchaînements bizarres et des imbrications pour le moins culottées. Deux ans plus tard, Adlan Ariffin a bouché les trous, cimenté son mur pour nous délivrer un message Ô combien plus sérieux, mais aussi plus linéaire. Oubliées donc les envies d’originalité, MALAÖUN rentre dans le rang d’un BM traditionnel, effectif, puissant, et impose sa vision sur quatre morceaux qu’il est difficile de différencier, mais qui forment un tout assez probant.
Doté d’une gigantesque production, The Forsaken Spirit est un monolithe séparé en quatre parties indivisibles, et un véritable hommage rendu au Black le plus agressif, le plus rapide, mais aussi assez mélodique. Ainsi, il n’est pas rare de tomber sur un riff plus tendrement Heavy pour relancer la machine, ce qui a le don de rendre les transitions assez enthousiasmantes.
« The Eternal Haze », le gros pavé de départ, met immédiatement les choses au point : l’atmosphère est noire, l’envie brutale, le chant noyé dans le mix, et la guitare tournoyant sans cesse comme un mixeur devenu fou. On appréciera l’acidité de ces riffs secs comme des coups de trique, ces aménagements lourds et emphatiques conférant au projet un lyrisme morbide, et ce traditionalisme définissant à présent la démarche du concept. En gros, MALAÖUN a perdu en naïveté ce qu’il a gagné en professionnalisme, ce qui aboutit à une ambivalence inévitable : plus sûr de lui, mais moins attachant.
Certains sont même allés jusqu’à dire qu’écouter The Forsaken Spirit jusqu’à son terme était un bon exercice de résistance à l’ennui. Je m’inscris évidemment en faux contre cette assertion, l’album se montrant tout à fait digeste, et si quelques idées se répercutent d’un titre à l’autre, la créativité d’Adlan n’est pas à mettre en cause : c’est bien le style choisi qui l’oblige à rester dans les clous.
Et en découvrant l’hypnotique « White as Spell, the Shadow of Agony », on ne peut qu’adhérer au propos, tant le musicien sait imposer des ambiances pesantes, lourdes, lancinantes, pour nous entraîner dans un tourbillon d’émotions négatives, à la manière des plus grands de l’ère 90/2000. Loin d’un simple War Metal d’occasion, The Forsaken Spirit se veut pluriel et presque poétique par moments, et possède suffisamment de qualités pour fédérer les fans d’un BM classique, mais sincère et ultraviolent.
La froideur de l’ensemble ne fait que renforcer ce sentiment d’oppression, et en encaissant le choc frontal de « Virtue of Your Suffering », judicieusement placé en fermeture, on compte ses dents et ses illusions perdues. Certes, j’en conviens, le fil thématique est bien tendu, et rien ne vient le couper ni même le faire trembler. Mais la cohésion, les certitudes, permettent à MALAÖUN de signer un effort remarquable, encore un peu timide dans la transcendance des inflexions classiques, mais juste, carré, et logique.
De quoi être fier de cette nouvelle adition à une discographie déjà pléthorique.
Titres de l’album :
01. The Eternal Haze
02. Forsaken Embers
03. White as Spell, the Shadow of Agony
04. Virtue of Your Suffering
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