Nous avions jusque-là les quatre cavaliers de l’apocalypse que METALLICA a si bien chanté, nous avons aujourd’hui les quatre centaures, qui trouvent naissance en Colombie, et non aux Etats-Unis. Les SORCERESS nous en viennent donc de la belle ville de Medellin, et proposent aux amateurs de véritable Heavy Metal un album qui saura les séduire, élaboré à base de rythmiques franches et de mélodies très prononcées. Aucune bio digne de ce nom à vous offrir concernant les colombiens qui visiblement sont assez suivis sur leur page Facebook, et c’est donc leur musique qui va nous apporter l’éclairage suffisant pour les jauger. Cette musique est justement plurielle, tout en restant fidèle aux dogmes énoncés il y a plus de quarante ans par la fameuse NWOBHM dont ces musiciens semblent se réclamer à chaque intervention. Déjà disponible sur toutes les plateformes d’écoute et de téléchargement, The Four Centaurs sera bientôt disponible en version physique grâce au label péruvien Disturbio Producciones, et je préfère vous prévenir que ces copies deviendront vite des reliques inestimables. Car les chansons composées par le quatuor sont fières, solides, entraînantes, et en réminiscences d’un passé qu’aucun d’entre nous n’a pu oublier. Et si une écoute rapide de certains inserts prouve que les colombiens ont été marqués à vie par la discographie 80’s de MAIDEN, ce LP n’en manque pas moins de charme et de personnalité.
A cheval entre les débuts du Heavy et l’art transcendantal de THIN LIZZZY pour placer des tierces mélodiques à tout bout de champ, The Four Centaurs est un modèle d’hommage ciselé par des véritables passionnés, doublés de musiciens plus que capables. Et c’est après une courte intro bien troussée que les choses sérieuses commencent avec la première partie du diptyque « The Four Centaurs » qui rappelle les GRAVE DIGGER, HELLOWEEN, SCANNER et toute la vague allemande de Speed Metal des mid eighties. C’est irrémédiablement à cette époque qu’on pense sans se forcer, mais en mixant leurs influences, les colombiens parviennent à tisser une matière épique qui leur permet de synthétiser tous les courants de cette décennie. Le niveau instrumental est donc élevé, mais c’est le sens de la composition à tiroir qui époustoufle le plus, le groupe passant par toutes les ambiances pour imposer la sienne. Entre ce tempo symptomatique de l’orée des années 80 et ces riffs saignants mais volubiles, l’immersion est totale, d’autant que le chant ne fait pas semblant de partir dans les aigus, allant jusqu’à évoquer un WARNING de première bourre sur la seconde partie du diptyque.
En deux morceaux, l’auditeur est pris dans un monde fantasmagorique fait d’interventions flamboyantes, de refrains percutants, et d’une cohésion collective incroyable. Mixé et masterisé au studio The Panic Room par Thomas Plec Johansson et Simon Eliasson, The Four Centaurs redonne un coup de fouet à l’art vintage du recyclage, et excuse de sa qualité des albums beaucoup plus anonymes et trop formels. Entre Hard-Rock saignant et Heavy Metal chantant, les morceaux louvoient selon l’inspiration, mais gardent ce côté noble que le groupe a imprimé à son interprétation. Suggérant même parfois des allusions plus directes à des morceaux comme « The Loneliness of the Long Distance Runner » sur le trépidant « Paranoiac », SORCERESS joue avec les clichés les moins pardonnables de l’hommage pour les transformer en actes de bravoure, et nous enchante de sa connaissance encyclopédique de la chose Heavy.
Entre citations ACCEPTiennes et respect MAIDEnesque, les colombiens font le tour de la question en y apportant leurs propres réponses. Ces mêmes réponses sont claires, et consistent à souligner l’importance de la diversité dans l’approche old-school. Trop d’ensembles pensent qu’en pompant X ou Y de A à Z ils donneront le change, sans se donner la peine de fondre leurs références dans leur propre créativité. C’est pour cette raison que les colombiens adoptent la démarche inverse, en créant leur propre style pour mieux le rapprocher ensuite de leurs idoles de toujours. Alors tout y passe, de SAVAGE à SAXON, SORTILEGE, DIAMOND HEAD, et finalement, toute une époque de gloire qui a vu naître le Heavy Metal sous sa forme moderne. Le son de l’album, équilibré pile comme il faut donne aux guitares l’ampleur qu’elles méritent, tout en matifiant la batterie pour qu’elle sonne casher. Les duels sont nombreux, et toujours au service des morceaux et non l’inverse. Le propos n’est pas à la démonstration, même si le talent des musiciens explose aux oreilles à chaque instant. Mais l‘énergie développée par ces mecs est tout bonnement sidérante et fédératrice, et « Riding On The Sun » de nous replonger dans l’apprentissage de notre adolescence. Titres courts mais marquants, instants de sensibilité via des arrangements de cordes précieux (« Born Under Rocks », au délicieux parfum Folk), crises de colère en agressivité pure, mais précises (« Hercolobus »), grosse basse qui introduit un riff simple mais diablement catchy (« Forever And Ever »), The Four Centaurs sonne l’apocalypse pour les stupides suiveurs qui confondent pillage du château et reprise de flambeau.
Je suis en effet complétement tombé sous le charme de cet album faussement simple, et qui représente beaucoup plus qu’une simple entrée old-school supplémentaire. Et s’il faudra un certain temps aux fans de timbres graves et rauques pour adopter ce chant haut perché et lyrique, l’ensemble développe un sens de la démesure tout à fait à propos, et calé sur une pochette qui ne cache rien des ambitions. Sacrée découverte ce matin du côté de la Colombie, pour un groupe qui mérite de s’exporter loin de ses frontières sud-américaines.
Heavy Metal never dies. Telle est la conclusion idoine pour un album explosif et d’une honnêteté indubitable.
Titres de l’album:
01. Exordium
02. The Four Centaurs
03. The Four Centaurs II
04. Paranoiac
05. Riding On The Sun
06. Born Under Rocks
07. Hercolobus
08. Forever And Ever
09. Thy Enforcer
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