Encore une fois, c’est une critique mitigée dans un Hard-Rock de l’époque qui m’avait poussé à m’intéresser à SCANNER, lorsque le journaliste avait tempéré les ardeurs de fans éventuels de sa prose légèrement condescendante et modérée de la récente explosion créative d’HELLOWEEN. Adepte des causes perdues, et véritable refuge individuel pour artistes maudits, j’avais donc une fois de plus décidé de me faire l’avocat du diable et de laisser sa chance à Hypertrace, malgré les avertissements de plagiat d’usage et les superlatifs excessivement méprisants d’un chroniqueur à la machine à écrire acerbe. Avec un peu d’honnêteté, j’avais dû admettre à l’époque que le scribouillard en question n’avait pas forcément tort, même si la musique de ces allemands n’avait pas grand-chose à voir avec celle des autres allemands, si ce n’était une propension certaine à noyer le poisson de rythmiques puissantes dans des eaux mélodiques plaisantes. Je trouvais en effet leur Speed à tendance Heavy – ou l’inverse – plutôt sympathique et chatoyant, et développant de belles qualités epic-space Les instrumentistes faisaient le job, et les compositions s’envolaient parfois vers des horizons alors explorés par un RAGE éploré, qui faisait ce qu’il pouvait pour convaincre les Heavy Metal kids du caractère impérieux de sa démarche.
Préambule long, certes, qui nous emmène de vinyle en CD, et qui m’oblige aussi à dire que son successeur Terminal Earth m’avait désappointé et déçu, malgré quelques hits Speed bien troussés. L’album de la reformation, Mental Reservation montrait quelques signes de redressement artistique, et de nouvelles ambitions, développées à outrance sur le plutôt bon Ball Of The Damned, qui sonna le glas de ma romance à distance avec SCANNER…
J’ai depuis lâché l’affaire, malgré une oreille distraite tendue sur Scantropolis, et The Judgement, qui selon moi n’avaient pas la flamboyance des débuts, ni cette délicate maladresse tentant de faire passer des plans éculés pour des lanternes à la lumière vive. Mais je dois reconnaître que le parcours des allemands, plein de courage et d’abnégation (multiples changements de line-up, au point que l’on ne retrouve plus aujourd’hui dans le groupe d’origine que le guitariste Axel « A.J. » Julius) suscite une certaine compassion, qui aujourd’hui m’entraîne dans le sillage d’un Best-Of que le combo allemand a amplement mérité pour tenter de résumer son histoire aussi erratique qu’héroïque. Car SCANNER, c’est un peu l’oublié de la vague Heavy Speed de la fin des 80’s, le sacrifié sur l’autel de la mémoire, et l’un des premiers groupes à avoir tenté l’expérience du Power progressif et agressif, bien avant que l’on accole au genre des descriptions aussi grotesques que Heavy Power Progressif mélodique ou Symphonic Power Metal à tendance Heavy, et autres qualificatifs à peine dignes de figurer dans un catalogue de VPC Metal des années 90. Alors, cette compilation tombe à point nommé pour cerner un peu l’importance de leur héritage sur la scène actuelle, qui sans le savoir, leur doit beaucoup. Il fallait donc faire les choses en grand, ce qu’a très bien compris leur label local Massacre Records qui n’a pas rechigné à sortir le grand jeu, sous la forme d’un double CD rempli à ras bords de tubes de l’impossible, mais aussi de petites friandises apportées sur un plateau de presque nouveauté.
Décomposé en deux parties, The Galactos Years vous offre deux facettes de SCANNER qui pourraient n’en former qu’une, et oppose le passé au présent, dans une démarche certes connue, mais qui trouve ici un écho assez intéressant. Disons-le d’emblée, cette compilation ne s’adressera certainement pas aux die-hard du groupe, qui connaissent déjà toutes les versions possibles, mais qui pourront trouver quand même leur plaisir sur la seconde entrée qui propose une poignée de classiques réenregistrés avec la formation actuelle. Pour ce faire, le leader et seul survivant de la bande des années 80 a suggéré à ses hordes de piocher dans le répertoire pour y dénicher les perles qui selon elles méritaient d’être retravaillées et replacées sous un contexte contemporain, ce qui nous permet d’être confrontés à quelques choix assez osées, et moins formels qu’on aurait pu le penser. Si la majorité de ces choix se retrouvent aussi sur le premier volume en version originale, d’autres au contraire retrouvent une certaine jeunesse sous l’impulsion du vocaliste Efthimios Ioannidis (présent depuis 2003 quand même), qui donne de sa personne pour aplanir les différences de ton et apporter une cohérence flamboyante à l’ensemble. Musicalement, rien ne change vraiment, puisque les arrangements n’ont pas été retravaillés, et que l’ambiance colle à la réalité d’un passé que les musiciens assument, dotés cette fois-ci (si l’on en croit leur avis) d’une production rendant vraiment hommage à leur panache.
Le premier des deux CD se contente de brosser un portrait fidèle de SCANNER au travers des années, en alignant des morceaux que tous les fans d’un Heavy Speed à la teutonne ont un jour entonné (moi le premier), et nous offre les éternels « Warp 7 », « Buy Or Die », « Across The Universe », « Puppet On A String », « After The Storm », « Terrion », « Judge On The Run » et son rythme d’intro bien pataud, et nous permet surtout de mesurer l’évolution de la bande sans porter de verdict trop tranché sur leur progression que d’aucuns jugeaient régressive par rapport à la qualité intrinsèque des deux premiers LP, insurpassables selon eux. J’avoue souvent retourner dans leur giron, mais chacun choisira sa période préférée, et surtout, pourra le faire en connaissance de cause, puisqu’aucun disque n’a été occulté. Vous passerez donc au gré du timing du tonitruant « Buy Or Die » et sa gentille satire de la société de consommation effrénée, au délicat et conclusif « Always Alien » et ses guitares déchirantes, mais vous connaissez tous ces refrains aussi bien que n’importe quel aficionado du combo, alors…
Alors, de l’intérêt d’une telle compilation sur un marché de plus en plus gourmand en nouveauté ? Surfer sur la gloire d’un groupe qui n’a jamais vraiment connu le succès ni percé la carapace des fans les plus exigeants d’un Heavy Power racé ? Proposer un bilan avant nouveau-pas-en-avant histoire de replacer le contexte et permettre aux musiciens actuels de se poser comme entités viables et non simples remplaçants occasionnels ? Un peu tout ça je le suppose, mais avec ses vingt-cinq titres pour un prix somme toute modique, The Galactos Years permettra aux néophytes de découvrir l’univers de SCANNER et ses nombreuses nébuleuses et galaxies, histoire de constater par eux-mêmes si le voyage en vaut la peine. Les plus anciens et rodés à l’exercice penseront sans doute que tout ça ne sert pas à grand-chose, mais salueront éventuellement le travail de réactualisation d’un répertoire contenant suffisamment de morceaux de bravoure pour être remis au goût du jour.
L’un dans l’autre, vous resterez seuls juges. Mais les allemands devaient sans conteste se voir honorés de telle façon, qui respecte leur entêtement sans limite, et qui oppose aujourd’hui à la malchance passée, une médaille du présent amplement méritée.
Titres de l'album:
Disc 1 - Compilation
1. Galactos
2. Warp 7
3. We Start it Tomorrow
4. Buy or Die
5. Across the Universe
6. Puppet on a String
7. Innuendo (Queen cover)
8. F.T.B. 04:04
9. After the Storm
10. Terrion
11. Out of Nowhere
12. The Law
13. Judge on the Run
14. Nevermore
15. Always Alien
Disc 2 - Re-recordings
1. Warp 7
2. Puppet on a String
3. Across the Universe
4. Buy or Die
5. Rubberman
6. Terrion
7. Wonder
8. Tollshocked
9. Sister Mary
10. Till the Ferryman Dies
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