Il faut méchamment remonter dans le temps pour tomber sur ma dernière rencontre avec les SKIDS. Celle-ci date de 2006, année de sortie de leur deuxième album post reformation Revolutions per Minute, album qui m’avait poussé à mener une charge virulente contre Rachel et les siens, les réduisant à l’ombre de leur ancien frontman Sebastian Bach. En relisant cette chronique aujourd’hui, j’ai trouvé mes mots assez durs, et pourtant, en jetant une oreille neuve sur cet album maudit, je comprends mon sentiment de rejet. Alors drivé par le chanteur Johnny Solinger, SKID ROW s’était contenté d’une pâle copie de lui-même, insistant sur ses racines Punk tout en produisant un Hard-Rock de tâcheron à la chaîne. De fait, je considérais mon histoire avec le groupe comme un chapitre clos, sans savoir que seize ans plus tard, je reviendrai dans son giron, alerté par les bonnes impressions dégagées par ce premier single « The Gang's All Here »
The Gang's All Here et sa pochette sentant bon les mods au drapeau anglais fièrement arboré, nous transporte aux Etats-Unis, des Etats-Unis contemporains, mais qui se souviennent de leur passé. Après avoir changé de chanteur à trois reprises, le groupe semble avoir trouvé son nouveau porte-parole en Erik Grönwall (H.E.A.T.), dont le timbre de voix est assez proche de celui de Tony Harnell, et même des inflexions sauvages de ce cher Sebastian.
Dès lors, avec des astres s’alignant correctement, le groupe prouve qu’il peut redevenir cette machine à hits qu’il a incarné dans les années 80 et au début des années 90, sur ses deux accomplissements majeurs, Skid Row et Slave to the Grind. Entendons-nous bien. The Gang's All Here n’a pas la mystique Rock de ses deux illustres aînés, mais démontre avec fougue que Rachel, Dave et Scotti n’ont peut-être pas perdu le feu sacré, malgré les années s’accumulant comme autant de rides sur le visage.
Première constatation, le groupe s’est recentré sur ce qu’il sait faire de mieux. Jouer un Hard-Rock sans concessions, truffé de mélodies fédératrices et de refrains anthémiques à reprendre en chœur. On en prend acte dès l’explosion de l’entame « Hell Or High Water », qui aurait pu se frayer une place sur Slave to the Grind, et encore plus en écoutant ce fameux single « The Gang's All Here », binaire simple à basse punky, toutes guitares dehors, pour un déroulé rappelant les jeunes années de « Sweet Little Sister ».
Immédiatement, on pige que le choix d’Erik Grönwall est le bon. Le chanteur doué à l’organe puissant ramène les SKIDS à leur âge d’or, et leur permet de se lâcher sur des hymnes immédiats aux slogans instantanés. Tout l’album déborde d’une énergie juvénile, et se pose comme le troisième album explosif que le groupe aurait dû sortir à la place de Subhuman Race. Sans forcément atteindre l’intensité des deux exploits du groupe, il s’incruste dans votre mémoire comme un virus Hard-Rock venu du fond des temps, et jamais la basse de Rachel n’a sonné aussi agressive. Un bon point pour un groupe qui avait cruellement besoin d’un nouveau départ.
Pas d’atermoiements, mais du groove, pas de complainte nostalgique mais des titres pleine bourre, parfois méchants comme des anciennes gloires revanchardes (« Time Bomb » vicieux, mais chaloupé), parfois simplement Rock, comme la tradition l’oblige (« Resurrected », un titre bien choisi pour un album qui sonne en effet comme une résurrection). Il semblerait donc que pour aller de l’avant, le quintet se soit obligé à regarder en arrière. Sinon, comment expliquer ce regain de forme incroyable, qui renvoie le pitoyable Revolutions per Minute dans les oubliettes moisies de l’histoire ?
Basique mais pas simpliste, The Gang's All Here renvoie l’image de cinq musiciens soudés, souhaitant en découdre live avec un répertoire renouvelé et parfaitement adapté. Si tout semble évident sur ce disque, c’est que les compositeurs ont enfin retrouvé leurs vrais réflexes, nous soignant d’un Hard vraiment énergique et teenage, qu’on pensait chose du passé. Difficile en effet de résister à une bombe comme « When The Lights Come On », ou à cette ruade Heavy plus vraie que nature qu’est « Tear It Down », redonnant vie à la scène Glam/Hair Metal de Los Angeles en trois minutes et cinquante-sept secondes.
Ceci étant dit, et si la modestie de cet album est patente dès ses premières notes, SKID ROW s’est quand même payé un gros encart publicitaire avec « October's Song », ballade amère et pleine de sentiments, sur laquelle le grand Erik retrouve les envolées lyriques de Bach. Petit trésor caché au milieu des perles, ce morceau célèbre le retour en fanfare d’un des groupes les plus attachants de la fin des eighties, qui aujourd’hui s’est réveillé d’un long sommeil en coma annoncé.
Pétant le feu, débordant d’énergie, de retour d’une adolescence jamais vraiment finie, SKID ROW signe enfin un album digne de sa légende, et nous entraîne dans son sillage, en bons Heavy Metal kids que nous sommes. S’ils étaient les jeunes devenus sauvages il y a plus de trente ans, les SKIDS sont aujourd’hui des adultes redevenus des délinquants du Rock, les dents sorties et les poings tendus. Un comeback qui fait vraiment plaisir à constater, d’autant qu’il n’était pas spécialement espéré ou attendu.
60 and life ?
Titres de l’album :
01. Hell Or High Water
02. The Gang's All Here
03. Not Dead Yet
04. Time Bomb
05. Resurrected
06. Nowhere Fast
07. When The Lights Come On
08. Tear It Down
09. October's Song
10. World's On Fire
une petite vidéo supplémentaire pour entendre le talent du bonhomme...
La set list du groupe au M3 en août 2022 :
Uniquement des 2 premiers albums, excepté le single du nouvel album à venir...
- Slave To The Grind
- The Threat
- Big Guns
- 18 And Life
- Piece Of Me
- Livin' On A Chain Gang
- Psycho Therapy
- I Remember You
- Psycho Love
- Monkey Business
- Makin' A Mess
- In A Darkened Room
- The Gang's All Here
- Youth Gone Wild
Sur les deux morceaux ici, la voix me semble quand même très proche de celle de Sebastian Bach. On ne ressent pas un manque de personnalité?
Très bonne surprise ! En effet le chant est très proche de Bach et je m'en réjouis, je retrouve un peu le groupe de ma jeunesse. De nombreux riffs semblent provenir de cette époque et franchement, pour un nouveau Skid Row, c'est ce que j'attendais, bien plus qu'une révolution artistique. J'adore.
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