Vous aimez les gros refrains qui donnent envie de lever son verre ? Vous craquez pour ces mélodies Folk qu’on insère de force dans un contexte purement Metal ? Vous pensez que le genre est totalement Eurovision-compatible ? La modernité ne vous fait pas peur ? Vous n’êtes ni trve ni puriste ? L’électronique éparse n’est pas un inconvénient pour vous ? Les grosses ficelles ne vous dérangent pas ? Bien, dans ce cas, asseyez-vous dans votre fauteuil préféré, et dégustez à pleines oreilles le dernier album des suédois de TUNGSTEN.
Deux ans après le très apprécié Bliss, le quatuor remet le couvert avec un nouveau spectacle pyrotechnique pour les tympans. La recette n’a pas changé, et elle atteint ici un degré de perfection assez bluffant. Pour peu que l’on soit réceptif à ce genre de démarche, The Grand Inferno est un plaisir un peu coupable, de ceux que l’on n’assume pas forcément en société, mais qui nous délecte dans la sphère privée. Un genre de RAMMSTEIN Folk, un SABATON calme et plus rangé des voitures, en tout cas, quelque chose d’unique sur la scène, et qui s’inscrit tout à fait dans une programmation de gros festival estival.
Si la couleur TUNGSTEN est plutôt froide, The Grand Inferno tient chaud avec ses teintes rouges et orangées. A l’image de cette pochette relativement peu discrète, ce quatrième album se veut larger than life, up in time, dans une galaxie où LORDI et BATTLE BEAST croisent le fer dans leur énorme vaisseau. Beaucoup d’effets, des chœurs évidents, un parfum synthétique très prononcé, pour une science-fiction qui n’en est plus une. Les quatre musiciens (Karl Johansson - basse/claviers, Anders Johansson - batterie, Nick Johansson - guitare, Michael Andersson - chant) n’ont pas peur d’emprunter à certaines de leurs influences, comme le souligne avec beaucoup d’à-propos « Lullaby » qui sonne comme un leftover de DOMINUM chanté par Till Lindemann.
Mais résumer ce nouveau chapitre de la saga à un succédané plus ou moins habile serait une injustice crasse. TUNGSTEN est certes à des lieux de nos préoccupations les plus métalliques, sa musique s’apparente plus à du prêt-à-porter que du sur-mesure, mais elle n’en est pas pour autant désagréable. Il convient de laisser ses principes au placard, et d’oublier pendant quarante minutes que la vague old-school nous engloutira un jour ou l’autre. C’est la seule façon d’apprécier ces onze nouveaux titres, qui sonnent comme des chevaux de bataille live. Il n’est guère difficile de s’imaginer l’impact qu’auront ces chansons sur le public une fois le quatuor sur scène, avec les effets adéquats, les flammes, les lights, et les tenues de circonstance.
D’ailleurs, « Anger » s’affirme déjà comme l’ouverture dantesque rêvée pour un groupe comme TUNGSTEN. Intro de péplum, démarrage en trombe, mid tempo accrocheur et refrain évidemment anthémique, qui pourrait être une mise en musique d’une compétition comme les jeux olympiques. Comme ces blockbusters qu’on regarde parfois avec une certaine gêne, The Grand Inferno ne lésine pas sur les efforts, et impose une production contemporaine énorme, qui permet aux couches de se superposer en toute quiétude et précision. « Blood of the Kings » confirme d’ailleurs la tendance en appuyant sur l’agressivité, pour se rapprocher d’un Power Metal méchant qui montre les dents…pendant quelques mesures en tout cas. Les suédois n’ont pas perdu leur habitude de casser l’ambiance avec des séquences populaires, et insistent sur la communion des voix au bon moment. Le principe est simplissime, mais le résultat toujours aussi impressionnant.
Comment vous en convaincre ? Deux possibilités. En commençant timidement par le laïus promotionnel plus qu’enthousiaste de Reigning Phoenix Music :
La capacité du groupe à repousser les limites et à offrir de manière constante un Metal de grande qualité le positionne comme une force incontournable de la scène mondiale, et leur histoire est marquée par la persévérance, la créativité, et une passion sans faille pour l’art de la musique métallique qui relie le passé à l’avenir.
Ou, plus simple et probant, par une écoute attentive du monstrueux « Falling Apart » qui se paie le luxe de citer KORN, le Metal symphonique et la Pop dans une même missive de quatre minutes. Puis, enchaîner avec « Walborg » et ses percussions tribales débouchant sur un thème Folk très prononcé. Ensuite, vous ambiancer sur l’épileptique « Vantablack », cyber-RAMMSTEIN de derrière les tonneaux, qui donnerait envie à un cul-de-jatte de danser jusqu’à la fin de la soirée.
Autant de raisons valables de se laisser emporter par cette déferlante de joie de jouer, de plaisir de partager, et de besoin de communiquer. Après tout, le but premier de l’art étant de divertir, TUNGSTEN l’applique avec brio, sans se poser de questions inutiles. Et c’est exactement comme ça qu’on l’aime.
The Grand Inferno est le type même d’œuvre qui divisera le public Metal. Les anciens le jugeront opportuniste et surfait, les trentenaires un peu trop tape à l’œil et épique/synthétique, et les jeunes en goûteront sans doute l’efficacité, tout en remettant en cause le fond, un peu trop léger. Mais ce quatrième disque ne souffre d’aucune comparaison, et s’adresse avant tout aux fans de musique efficace, bien jouée, superbement produite et joliment enrobée.
« Me, Myself, my Enemy » tube imparable, « Chaos » et son ambiance Electro-Metal envoutante et ombrageuse, « Sound of a Violin », classique et enlevé, ou « Angel Eyes », médium et sensuel, la voix puissante et vibrante de Michael Andersson, la frappe assurée d’Anders Johansson, les arguments ne manquent pas, et restent objectifs : TUNGSTEN est imbattable dans sa discipline.
Mon conseil : videz-vous l’esprit, et partez à l’aventure en Suède. Votre vie n’en sera pas chamboulée, mais vous aurez de jolis clichés.
Titres de l’album :
01. Anger
02. Blood of the Kings
03. Lullaby
04. The Grand Inferno
05. Falling Apart
06. Walborg
07. Vantablack
08. Me, Myself, my Enemy
09. Chaos
10. Sound of a Violin
11. Angel Eyes
Perso, à part leurs deux premiers albums qui sont vraiment géniaux, le reste est quelconque et prétentieux.
08/03/2025, 16:08
Tout comme Gargan, bien plus ADIPOCERE que HOLY à l'époque.HOLY étant bien trop atmo-avant-garde-mélo-musique-du-monde pour moi.Pout autant, GLOOMY GRIM et TRISTITIA ont été de très grandes révélations au mili(...)
08/03/2025, 10:09
Le catalogue était culte avec ses descriptions d'albums !!! ("la batterie va à 1000 km/h", "l'album de la maturité",...) Ma discothèque s'est constituée au début en grande partie grâce à eux.
07/03/2025, 16:48
@ Mortne2001 :J'ai maté les films que tu conseillais et que je n'avais pas encore vu (voir même entendu causer...) :- ODDITY : Mouuuais... ... ...Idée de base pas mal mais des incohérences scénaristiques qui gâche totalement t(...)
04/03/2025, 12:25
Possible qu'ils tournent, étant donné que Bobby est devenu un meme depuis quelques jours....
04/03/2025, 10:50
De mon côté, j'ai forcément découvert Holy Records avec Metallian dans les années 90. J'avais acheté le premier Septic Flesh parce que j'avais aimé la pochette. J'ai aimé la zique dans la foulée. J'aimais bien (...)
03/03/2025, 13:09
Pour moi Holy, c'était principalement Elend, groupe qui m'est toujours resté cher. Mise à part ça je n'étais pas un holy maniac hehe. Pour la distro, j'étais plus Adipo, même si je me souviens avoir passé des heures sur le(...)
03/03/2025, 10:45
Yep, c'était le war volume III de chez SOM. De mémoire les deux autres étaient ceux de Bloodthorn/And Oceans et Bethzaida/Anata. Un peu comme à la même époque le Thorns/Emperor mais c'était chez Moonfog :)
03/03/2025, 10:39
Leivato ne sera sans doute pas longtemps considéré comme allant à contre courant... Puisque fort d'une créativité inépuisable ce groupe crée lui-même un nouveau style.Pour l'instant ce second album est donc le manifeste d&apo(...)
02/03/2025, 14:48
Beaucoup de souvenirs a l'évocation d'Holy Records… SUPURATION, NATRON, BALROG, GARWALL, TREPALIUM, GLOOMY GRIM, EXHUMATION, HECTIC PATTERNS et j'en passe…Un label qui m'a permis de découvrir tout un tas de groupes qui deviendront , pour ma p(...)
28/02/2025, 10:25
Holy Records était un label ambitieux avec une identité bien marquée, et une vision artistique large qui réunissait l'ensemble de leurs signatures. Même le style visuel se reconnaissait instantanément. C'était aussi ma distro' fran&cc(...)
27/02/2025, 20:00
Autant ils nous ont habitué à quelques pochettes bien merdiques, autant es deux dernières dont celle-ci sont magnifiques !
27/02/2025, 10:50