La séquence nostalgie du matin nous ramène très loin en arrière, mais pas par mimétisme ou suggestion. Car les héros du jour n’ont rien de trafiquants old-school recyclant des antiquités des années 80, mais bien des acteurs de l’époque, et contemporains de sacrées références. GENOCIDIO nous en vient de Sao Paulo, Brésil, ville qui l’a vu naître en cette belle année 86, année de transition entre les vestiges de la NWOBHM et le nouveau courant plus agressif ou séduisant américain. Mais peu perméables aux tendances hors de leurs frontières, les brésiliens développaient depuis quelques années une brutalité outrancière qui s’est cristallisée autour de quelques albums, publiés par SEPULTURA, SARCOFAGO, et quelques autres ardents défenseurs de la bestialité musicale inventée par les allemands de SODOM et le suédois BATHORY.
Ainsi, les GENOCIDIO ont entamé leur carrière comme tout le monde, en 1987, via deux démos devenues cultes dans l’underground, deux maquettes live qui donnaient un sérieux aperçu de leur propension à jouer plus vite, plus sale, et plus blasphématoire que tout le monde. Et en redécouvrant cette musique venue du fond des temps, on comprend pourquoi la scène brésilienne est encore aujourd’hui l’une des plus importantes du monde.
Nuclear War Now! Productions nous propose donc le trip passéiste ultime, en jouant la facilité de l’attraction des collectionneurs. Car ce nouvel album n’en est pas un, mais une réédition vinyle de plus du premier 12’’ des trois maniaques, Genocidio, petit quatre titres éponyme publié sur le micro-label très justement nommé Ultra Violence. Cet EP a déjà bénéficié d’une exhumation en règle en 2008, via trois éditions partagées entre Voice Music, Black Vomit Records et Mutilation Records, et n’est donc pas un collector unique à usage des complétistes. Mais cette fois-ci, c’est en vinyle que l’objet connaît une troisième jeunesse, via une superbe édition blindée de bonus, qui permet de redécouvrir cette musique paillarde, approximative, méchante come une teigne et jouée à la truelle un jour de pluie sur le chantier.
Si vous êtes coutumiers de la scène lusophone sud-américaine des années 80, vous connaissez évidemment déjà le groupe, sinon, vous allez découvrir une hyène de plus à enfermer au zoo, qui développait alors des instincts belliqueux et prodiguait des morsures assez fatales. Alors trio lors de l’enregistrement de ce quatre titres, GENOCIDIO s’articulait autour du bassiste/chanteur Marcão, du batteur Juma et du guitariste W. Perna. Depuis cet évènement de début de carrière, le groupe a continué la sienne, toujours mené par ce même W. Perna après avoir perdu un doigt l’obligeant à passer à la basse. Le combo a publié un certain nombre de longue-durée depuis les eighties, pas moins de huit d’ailleurs, se transformant de petit groupe grincheux en référence absolue de la violence made in Brazil, et retrouver l’essence dans son jus de l’époque donne envie d’allumer l’étincelle fatale faisant tout exploser sur son passage.
Constitué des quatre titres de l’EP de 1988, plus quelques live et des versions démo, ce The Grave est évidemment la compilation ultime des premières années du combo. Pas les plus intéressantes au demeurant, le désormais quatuor ayant prouvé sa valeur avec le temps, mais attachant dans le fond et la forme, puisque symptomatique des tendances outrancières de l’époque.
Bien évidemment, bien que manipulé de nouveau, le son est atroce, irrégulier, suraigu au possible, avec un chant complètement étouffé dans le mix, et le tout sonne comme une démo semi-professionnelle balancée à la hâte, mais avec quelques certitudes en tête : faire partie de la horde brésilienne la plus dangereuse pour les oreilles de l’époque, celle que les parrains de SEPULTURA avaient créé avec leur bordélique Bestial Devastation. Sorte de mélange entre l’adolescence des frangins Cavalera et la clique de Tom Angelripper, GENOCIDIO s’épanouissait alors dans un Black/Thrash maléfique, joué à la louche, peu précis rythmiquement, mais joyeux métalliquement. Assez proche d’une maquette mal enregistrée du séminal In The Sign of Evil, Genocidio s’inscrivait sur le tard dans une tradition de débauche typiquement brésilienne et allemande, et prônait des valeurs de pureté d’intentions, et de jeu habilement déviant.
Les morceaux présents sur le EP d’époque sont écoutables, pour qui a les oreilles rompues à l’exercice du passé underground, mais les titres live requerront plus de patience de votre part, les bandes d’origine ayant souffert, en sus d’un enregistrement original digne d’un magnéto planqué sous un perfecto au fond de la salle. Mais c’est un réel plaisir que de redécouvrir ce pan de l’histoire live brésilienne, avec cette batterie qui n’en fait qu’à sa grosse caisse, ces riffs basiques saccadés gauchement, et ces quelques cris poussés en langue natale haranguant la foule. Les soli sont bien évidemment ridicules et faux, et le public étrangement absent des deux canaux,
Tiens voilà donc du bourrin, pour les plus violents, mais admettons que malgré son caractère dispensable, cette sortie nous permet de redécouvrir un acteur de série B de la légende brésilienne, et un des plus sympathiques. Mais un petit conseil : si le tout titille votre curiosité, allez plutôt fouiller du côté récent de la discographie des GENOCIDIO. Vous y trouverez des choses beaucoup plus intéressantes, conséquentes et ordonnées.
Titres de l’album:
Side A
01. The Grave
02. Fall of Heaven
03. Pact of Blood
04. Bestial Vengeance
05. Violent Hate
06. Messiah (live '88)
Side B
07. Fall of Heaven (live '88)
08. Violent Hate (live '88)
09. Pact of Blood (demo)
10. Fall of Heaven (demo)
11. The Grave (demo)
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