La pochette en jette, mais le contenu n’est pas en reste, malgré un certain classicisme revendiqué. Mais soyez surs que vous trouverez à boire et à manger sur ce deuxième album des lituaniens de SHVININIAI SHARVAI : ils ont largement eu le temps de le préparer, six ans après leurs débuts sur la scène internationale. La création du groupe remonte à 2017, année de parution d’Atshiaurusis, chanté en langue natale. Nous étions quelques-uns à nous demander si le sextet allait nous en offrir une suite, et la voici aujourd’hui, compactée en huit morceaux pour plus de quarante minutes de Thrash mâtiné de Heavy avec une subtile approche moderne pour ne pas s’engluer dans le marigot old-school.
Griezhius (guitare/chant), Ponas Shvinas (basse), Dujazhmogis (guitare/chant), Budeliauskas (chant), Riaushius (batterie), et Gelzhgalis (guitare) continuent donc leur chemin de biais, et empruntent ceux de traverse pour nous proposer un cocktail composé d’un tiers de MEGADETH, d’un tiers de TESTAMENT, et d’un tiers d’ASPID, histoire d’affoler notre gosier et nous laisser la langue en sale état. La science du riff original qui tue, le formalisme appliqué en doses homéopathiques, les dissonances, les mélodies lancinantes, tout contribue à faire de ce second long une excellente surprise, bien loin des prévisions météo de la vague nostalgique qui ne déclenchent plus d’orages depuis longtemps.
J’en tiens pour preuve flagrante la réussite absolue d’un morceau comme « Homeopsychopathy ». Tranquille sur le papier, il fait pourtant la jonction temps/espace, et relie la génération Bay-Area de la fin des eighties à la scène de l’est des nineties. Sans oublier cette fusion stylistique qui permet quelques accents locaux, renforcés par une dicton US parfaite. Le groupe est à ce point sûr de lui qu’il nous laisse même sur un saxo qui s’époumone dans le lointain, histoire de bien montrer qu’il ne craint aucune incongruité, pour peu qu’elle serve sa musique (le gimmick sera même utilisé une nouvelle fois en fin de parcours).
La pochette en jette, comme je le disais, mais les morceaux aussi. Oscillant en permanence entre up et mid tempo, l’album déroule comme à la parade, et évoque même la période la plus Heavy‘n’Roll de CARCASS parfois, retranscrite dans un langage NWOBHM. Loin pourtant des représentants en originalité les plus pointus, SHVININIAI SHARVAI parvient toujours à trouver l’équilibre entre personnalité propre et figures imposées. Mais la créativité se fait toujours sentir, au détour d’un break de batterie finaud (« MK Ultra », un peu de LDS offert par la CIA), ou d’une structure évolutive intelligente (« Morgen »).
Musiciens très capables en termes de composition, mais aussi de jeu, Thrash progressif dans la plus noble lignée, pour un résultat qui confirme les espoirs placés en Atshiaurusi il y a six ans. On se laisse donc envouter par ces teintes bleutées et ces plans appuyés, pour se rappeler d’un temps lointain où le Thrash en profitait pour murir dans l’ombre.
Heavy-Thrash progressif pour appliquer une formule toute-faite, The Great Paradise of Tomorrow est de ces albums qui nécessitent plusieurs écoutes pour se révéler dans toute leur richesse, même si quelques idées un peu réchauffées imposent de brefs temps morts. Ainsi, on ne peut s’empêcher de penser à notre cher rouquin Mustaine en écoutant « The Great Paradise of Tomorrow », qu’on aurait pu savourer à l’époque sur Rust in Peace, mais finalement, l’ADN lituanien s’impose sur la durée, en multipliant les contretemps, les saltos arrière et les triples axels de riffs en fusion.
Pas mal de petits arrangements pour décorer l’arbre de Noel, beaucoup de précision dans les syncopes, un chant légèrement monocorde mais efficace, et un batteur inventif permettent de tirer le projet vers le haut, et en faire une sortie presque majeure de ce mois de juin déjà trop chaud pour les costauds. On soulignera pour l’amour de la précision que l’ambiance rétro-futuriste est plus efficace qu’une saison entière de Stranger Things, que l’épilogue « My Way » est parfait pour laisser un bon goût dans les oreilles, que la production claire met en valeur les guitares et les quelques boucles de basse, et que les embardées parcimonieuses dynamisent le tout pour le rendre plus explosif.
Bien joué, le ramage, le plumage, le fromage, et un Thrash sinon progressif, du moins évolutif, qui honore ses influences mais qui se permet quand même d’affirmer son indépendance. Il n’y a pas d’âge pour s’émanciper après tout.
Titres de l’album:
01. Morgen
02. I Have No Mouth
03. The Shaman
04. Cracked Open
05. Homeopsychopathy
06. MK Ultra
07. The Great Paradise of Tomorrow
08. My Way
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