Il en faut quand même dans le pantalon pour plaquer en intro un titre de plus de dix minutes lorsqu’on n’évolue pas dans la sphère du Progressif. Les australiens d’ELM STREET affichent donc une confiance inébranlable au moment de reprendre contact avec leur public, qui les attendait en longue-durée depuis 2016. Knock 'Em Out... with a Metal Fist ne faisait pas dans le détail, et suivait les pas encore frais de Barbed Wire Metal, premier album de 2011 qui avait imposé un son et une attitude.
ELM STREET revient donc par la grande porte avec The Great Tribulation, dont la superbe pochette n’est pas sans rappeler les sorties Thrash des années 80/90. D’ailleurs, l’analogie n’est pas sans raison d’être, puisque la puissance dégagée par ce troisième album titille parfois le rendement électrique d’un Thrash-band modéré. Avec quelques coups d’accélérateur sur une grosse caisse trop heureuse de tourner en surrégime, ce nouvel épisode de la saga australe joue avec les frontières séparant le Heavy de ses enfants turbulents, et nous offre un visage ouvert, certes menaçant, mais aux traits complices.
Une sortie qui ne paie pas de mine pour un album qui en fait sauter quelques-unes. Sept ans d’absence en longue-durée ont permis au quatuor (Tomislav Perkovic - batterie, Aaron Adie - guitare, Ben Batres - guitare/chant et Nick Ivkovic - basse, soit trois quarts du line-up original) de peaufiner sa poignée de main et la rendre aussi ferme que sincère. On pense immédiatement au plus dur de la frange Heavy des eighties, avec des allusions poussées à MOTORHEAD, LEATHERWOLF, PANIC, mais aussi quelques clins d’œil plus spécifiques, donnant l’œillade à THE ALMIGHTY, tout en roucoulant Metal avec TANK.
Du vrai, du fort, du sans peur et sans reproche, pour une visite guidée des caves renfermant les grands crus Metal de ces quarante dernières années. Jouant le style avec respect, mais aussi avec la naïveté de ceux qui pensent pouvoir apporter, ELM STREET nous plonge dans un rêve dangereux, avec croque-mitaine heureux de pouvoir nous attirer dans sa toile. Et les griffes de The Great Tribulation sont au moins aussi bien aiguisées que celle de ce bon vieux Freddy, qui de son pull vert et rouge traque la brebis perdue dans un univers onirique inquiétant.
En gros, un pendant nocturne de notre réalité diurne, pour une analogie valide.
Ce qui n’empêche guère les australiens de se la jouer fine. En découvrant la sophistication virile de « If Provoked, Will Strike », on se rend compte que les finitions sont précises, et gravées à la guitare acoustique qui contrebalance à merveille ces chœurs germains, la bière à la main pour une rixe éventuelle dans les rues de Melbourne.
Et si « Seven Sirens » place la barre des ambitions le plus haut possible, avec son long déroulé évolutif et ses idées qui s’enchaînent comme des écolos aux platanes, le reste du répertoire est au diapason, et tire le tout vers le haut, pour éventuellement placer ce nouvel effort sur la plus haute marche du podium. Place totalement justifiée par des burners de la trempe de « Behind the Eyes of Evil », ruade dans les brancards en mid-tempo, qui n’est pas sans évoquer la seconde division Thrash d’il y a quelques décennies, tout en utilisant les codes METALLICA de Boogie torride et humide. Du panache dans l’agencement des plans, un investissement total, de la créativité pour recycler, les qualités sont nombreuses, et le résultat enthousiasmant. Fins musiciens, les ELM STREET savent choisir le bon arrangement pour éviter la surchauffe, et la voix vicieuse de Ben Batres permet de s’accommoder de thématiques d’usage sans sonner périmé.
Et pour une fois que des chevaliers Metal ne nous les brisent pas avec une fascination stérile pour la NWOBHM, ne boudons pas notre plaisir.
Longs titres, pour un Heavy épique, mais d’une puissance à décorner Belzébuth. Avec un paquet de riffs à rendre fous James et Dave, les australien jouent crânement leur carte, et Massacre Records se frotte les mains. Et il y a de quoi, lorsqu’on tombe sur le killer « The Last Judgement », qui aurait pu figurer sans problème sur un album de MEGADETH, SAVATAGE, METAL CHURCH, ou encore ATTILA. Véritable trésor d’inventivité classique, The Great Tribulation se pose comme l’album de la semaine, qui pourrait bien être celui du mois, ou même de cette fin d’année. Avec un flair pour les soli les plus mélodiques et fluides, et une construction rythmique échevelée mais percussive, ELM STREET se déguise en IRON MAIDEN version Vought International, avec superpouvoirs, et quête de domination d’un monde qui n’attend que ça.
Alors, jetons-nous à l’eau, et acceptons ce postulat qui devient si évident en fin de métrage. Avec The Great Tribulation, ELM STREET tape la perfection dans un créneau pourtant exigeant, et nous offre un festival de savoir-faire Heavy comme on en n’avait plus entendu depuis très longtemps.
Old-school sans l’être, concis mais ambitieux, mélodique mais explosif, ce troisième album est indéniablement une révélation, qui va satisfaire les fans au-delà de toutes leurs attentes. Empruntant des éléments au Hard-Rock, ou au Folk pour affiner sa vision évolutive, le quatuor déroule comme à la parade de Melbourne, et touche la grâce du doigt via le sublime et délicat « The Darker Side of Blue ».
Cinquante minutes de diversité dans la cohésion, et un retour triomphal à l’horizon. De quoi donner salement envie de voir les ELM STREET en live, ce répertoire étant taillé pour les gros festivals. Croisons les doigts.
Titres de l’album:
01. Seven Sirens
02. Take the Night
03. The Price of War
04. If Provoked, Will Strike
05. Behind the Eyes of Evil
06. The Last Judgement
07. The Darker Side of Blue
08. A State of Fear
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