La couleur est annoncée immédiatement par un tracklisting rendant hommage aux films d’horreur les plus consacrés, et cette teinte est justement bicolore : rouge sang et vert pus. Pas étonnant de la part de cette horde brésilienne, qui après une démo, se place immédiatement en bon rang dans la hiérarchie underground du Death sud-américain le p(l)us viscéral et attaché aux valeurs nostalgiques.
CONVULSIVE signe donc là l’effort de Death putride de ce début d’année 2022, sans prendre de risques ni de gants, mais en secouant le cadavre bestial avec un sadisme et une perversion remarquables. Comme l’annonce la courte bio du groupe sur son Bandcamp, CONVULSIVE est né de l’union de deux autres groupes ayant partagé les faces d’un split, SPERMSPAWN et FERETRAL, qui combinaient leurs forces sur Rotten Conjuration of Damnation and Chaos. Un groupe au lieu de deux, mais quel groupe mes aïeux : celui-ci empeste la mort, la putréfaction, et les écoulements nauséeux des égouts de l’humanité.
Les membres de cette congrégation dont le seul but est de collecter des bouts de chair et des ossements ont déjà un sacré parcours de profanateurs de tombes. On trouve ainsi dans leur CV une multitude de noms comme BLACKMOON ECLIPSE, BLOODY LIFELESS CASTLE, COLD NIGHT, FERETRAL, FURUNCULO ANAL, KVLTO, LAPIDE, LASTIMA, LICORGASMALCOOLATRA 39%, LUA DE PLUTÃO, OBSCURE RELIC, POEM'S DEATH, POMBAJIRA, POWER FROM HELL, RAWTHRONE, VELHO, CYSTUS, EIGHTEENTH ANGEL, GODHUM, GOREMPIRE, HERETIC RAZOR, HOERVERDE, SPERMSPAWN, j’en passe et des plus obscurs, ce qui constitue une base solide pour perpétrer les exactions Death les plus maladives des nineties, lorsque le genre s’enfonçait de plus en plus dans la soue de la société pour en renifler les odeurs de vice.
Et c’est encore une fois le Bandcamp du groupe qui nous aguille sur la bonne piste, celle de la vérité.
CONVULSIVE, a band/project with the purpose of making a rotten death metal, filthy and focused on old school of death metal.
Et c’est exactement ce qui vous attend sur The Grotesquery Ruins Of Death, qui s’amuse beaucoup avec les codes du cinématographe horrifique pour produire un barouf digne des grandes années d’AUTOPSY, SUFFOCATION, voire INCANTATION dans les moments les plus sombres. Mais le tout cavale bon train, atteint même parfois une vitesse de croisière appréciable, tout en gardant sous le coude des riffs groovy et catchy pour attirer d’autres victimes dans ses filets de pêche. Ainsi, le terrifiant mais souple « Island Of The Last Zombies » résume admirablement bien la démarche globale, et nous entraîne sur les îles autrefois décrites par le regretté Lucio Fulci, qui lâchait ses zombis sur des imbéciles qui méritaient amplement leur mort.
Beaucoup plus proche du craspec italien que du surproduit américain, beaucoup plus fidèle à Fulci, Bianchi, D’Amato qu’à The Walking Dead ou Paul W.S. Anderson, The Grotesquery Ruins Of Death refuse toute compromission contemporaine pour s’attacher à des valeurs anciennes, recyclant les méthodes du Death sourd et cryptique que les pervers et désaxés aiment tant.
En subissant cette agression d’un autre temps, on se replonge dans un pan bestial de l’histoire du Death le plus sale et diffus, bien que la production de l’objet en question supporte très bien la précision et une certaine forme de finesse. Et si la basse est quasiment inexistante, si les guitares ne font qu’un avec la batterie, et si le chant nous chatouille de ses inflexions de mort-vivant avide de cervelle fraîche, CONVULSIVE fascine de son optique monolithique et de son attachement à des travers putrides, transformant ce premier album en hommage global à la scène violente américaine et au cinéma de genre italien.
On pourra reprocher un systématisme flagrant dans la composition, mais ces accélérations fulgurantes, cette puissance écrasante et cette pression constante (« Zombie Flesh Eaters ») font de ce premier acte une entame fascinante dans l’horreur et hypnotique dans l’abomination, entre un Death/Doom glauque à apprécier enchaîné dans une cave (« Nights Of Terror »), et course poursuite dans une lande abandonnée avec une horde de crevards à nos trousses (« Plague Of Zombies »).
Rétrograde, empestant la putréfaction, les deux pieds dans la fosse commune du vintage, CONVULSIVE nous éclabousse les oreilles d’une bonne dose d’adipocire. Ça tâche, ça pue, mais c’est à peu près aussi délicieux qu’une donzelle charcutée par des corps sans vie déambulant dans un décor sinistre.
Titres de l’album:
01. Sickened Rituals Of Flesh And Pus
02. Sweet Death
03. Island Of The Last Zombies
04. Naturom Demonto
05. Incubo
06. Zombie Flesh Eaters
07. Nights Of Terror
08. Plague Of Zombies
09. Wurdulak
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30