Il y a des noms qui font frémir l’étamine des fans de Heavy/Power US. Rien que leur prononciation déclenche une montée d’endorphines, et génère une excitation intérieure propice à un accouplement. Et il est évident que celui de JAG PANZER en fait partie, puisque je peux en témoigner moi-même : depuis ce matin, je hume les pistils à la recherche de la compagne idéale pour partager l’enfant de l’amour de la violence et d’une musculature travaillée à la fonte.
La pollinisation va de nouveau atteindre des sommets puisque les vétérans de Colorado Springs reviennent avec un nouvel album dans la besace. Et pas n’importe quel album : le premier concept de leur histoire, qui évidemment nécessitait une approche différente, et plus poussée. Il fallait en effet conférer à chaque morceau une ambiance particulière pour coller à la narration, ce qui n’est pas la moindre des difficultés.
Le boulot a quand même été facilité par la sortie d’un comics en amont de l’album, qui exposait les grandes et petites lignes du projet. Soit l’aventure de cinq personnes cherchant un nouveau refuge en traversant une lande gelée et désolée, peuplée d’étranges créatures à tête de hyène et autres horreurs ailées volant comme des chauves-souris. Un fil d’Ariane assez classique dans le milieu du Metal horrifique et d’anticipation, pour un nouvel album rempli jusqu’à ras-bord de l’ADN d’un groupe qui n’a que très peu dévié de sa trajectoire.
Six ans après The Deviant Chord, JAG PANZER continue donc son aventure sous des auspices ambitieux. Mais encore fallait-il que la musique se mette au diapason du concept, pour donner corps à ces images inquiétantes et à cette pénombre glacée. Pour ce faire, le quintet (Harry Conklin – chant, Mark Briody & Ken Rodarte – guitares, John Tetley – basse et Rikard Stjernquist – batterie) a profité de talents extérieurs, dont celui de Ken Mary et de son Sonic Phish Productions, où la batterie et la basse ont été enregistrées, alors que les guitares et le chant bénéficiaient des options des SteamPunk Audio Labs (Arizona) et des Hound House Studios (Colorado). Et si vous ajoutez à ça un mixage offert sur un plateau par les Morrisound Studios via Jim Morris, vieil acolyte du groupe, vous obtenez dix titres nuancés, féroces, mais admirablement bien mis en valeur par un son clair, ample, et destructeur.
Sans revenir sur le concept plutôt classique, affirmons que le quintet US a mis les petits plats dans les grands pour revenir en grandes pompes. L’album, impeccable, se veut diversifié, autant qu’un concept album peut l’être lorsqu’il est enregistré avec un but précis. Varier ses approches, offrir des respirations, imposer des accélérations, pour faire ressentir à l’auditeur les sentiments éprouvés par les cinq héros d’une histoire apocalyptique.
Le groupe n’a donc pas lésiné sur les effets, tout en restant fidèle à un style qui a fait ses preuves depuis longtemps. Et quelque part entre LIZZY BORDEN, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST et SAVATAGE, JAG PANZER pérennise l’héritage d’un Heavy Metal né dans les eighties qui n’avait alors d’autre rêve que d’incarner la puissance et la majesté.
En un peu moins d’une heure, le groupe synthétise donc son parcours, en ouvrant de nouvelles portes. Si certains morceaux pris indépendamment sont légèrement plus faibles ou convenus, l’ensemble tient la route, et nous offre un voyage étrange aux confins de l’humanité, dévastée par des créatures infernales et des conditions climatiques invivables. « Bound As One » situe donc l’action, plante le décor, et nous permet plus simplement d’apprécier une nouvelle fois la voix incroyable d’Harry Conklin, chanteur hors-norme et frère illégitime de Warrel Dane, Michael Kiske et Rob Halford.
On pense évidemment à des œuvres comme Master of Disguise, Refuge Denied, ou même au séminal Ample Destruction, hauteur inégalée pour les américains qui dès 1984 mettaient la scène américaine à genoux. Le lien est donc fait entre les époques, et le résultat n’en est que plus impressionnant. Avec des soli qui tournent fou à la moindre occasion, une section rythmique à l’abattage conséquent, et un chanteur qui incarne le rôle de narrateur avec une implication totale, The Hallowed est une quête que l’on suit l’écume aux lèvres et les membres tremblant face aux dangers que doivent affronter nos héros.
Très bien agencé, ce nouveau chapitre de la saga nous déroule un cheminement logique. Si l’album commence sur les chapeaux de roue pour bien personnaliser ce sentiment d’urgence et de risque, la suite module quelque peu le propos, en usant de nuances précieuses, de mélodies fielleuses, et d’envolées lyriques royales. Il est évident que le tout ne doit pas se résumer à l’addition de ses parties, mais bien à leur fusion. Car certains titres semblent un peu faibles pris indépendamment, alors que l’ensemble ne souffre d’aucune faute de goût. Ce qui est tout à fait normal pour un concept album, les plus grandes références du créneau tombant sous la même loi du up and down.
Les plus féroces dégusteront « Prey », les plus pressés se rueront sur « Renewed Flame », et les plus exigeants dégusteront le final homérique « Last Rites », et ses dix minutes de Metal progressif dur comme du roc, mais souple comme un élastique de lance-pierre.
Belle réussite pour un groupe qui fait partie du patrimoine Heavy depuis quatre décennies, mais qui continue de se fixer des objectifs ambitieux. The Hallowed restera une étape importante de son parcours, qui prendra son envol live lorsqu’il sera joué en entier.
Titres de l'album :
01. Bound As One
02. Prey
03. Ties That Bind
04. Stronger Than You Know
05. Onward We Toil
06. Edge Of A Knife
07. Dark Descent
08. Weather The Storm
09. Renewed Flame
10. Last Rites
Ce n'est pas leur premier concept album, ils l'avaient déjà fait avec "Thane To The Throne".
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