L’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Grèce sont des pays très friands de Heavy Metal lyrique et noble, et surtout, le plus classique possible. Ça n’est pas une critique, bien au contraire, ces peuples étant très fidèles à leur passion, et très dévoués à la cause. Il n’est donc guère étonnant que nombre de groupes issus de ces pays choisissent de pratiquer un Metal non trafiqué, honnête, puissant et sincère. Et après tout, pourquoi pas ? Il faut bien garder la flamme allumée, et les musiciens s’en chargent mieux que quiconque, mieux en tout cas que toutes ces compilations prévisibles et ces disques enregistrés à la hâte pour satisfaire une fanbase qui n’est pas dupe.
S’il existait une fiche type du groupe passéiste parfait, les grecs de MALLEVS cocheraient toutes les cases. Quintet, simplicité, noblesse, efficacité, capacité à pondre des riffs instantanés, pochette sublimée et attitude décomplexée, comptez, et constatez : ces mecs-là sont des pros, et nous offrent avec leur premier album un passage en revue de tout ce que le Heavy Metal des années 80 pouvait utiliser comme éléments à charge.
Qui dit premier album, dit présentations. Voici donc cinq preux guerriers, armés de leurs instruments, prêts à mettre l’Europe à genoux. Giannis Maleas (basse), Konstantin Gkialos (batterie), Manos Triantafillou & Thomas Trampouras (guitares) et Panos Takos (chant) n’ont cure du look et de l’attitude Metal, et préfèrent se concentrer sur des chansons solides, bien construites, et qui ne sont pas sans évoquer nos NEMEDIAN CHRONICLES en version plus abordable et moins tempétueuse. Du pur jus, pour un tracklisting impeccable, étalant le nuancier à son maximum pour offrir quelque chose à tout le monde, sans se perdre dans une hétérogénéité excessive.
Du lourd, du très lourd, du mid, du rapide, mais une foi sans failles. Enregistré, mixé et masterisé au Nemesis Recording studio, The Hammer n’est tout de même pas vraiment à la hauteur de sa magnifique pochette, dépeignant un pauvre hère dans une situation critique. Ici, on ne fracasse pas les cranes sur une enclume, mais on tente le prosélytisme sur qualités propres. Ce marteau frappe donc aux portes pour propager la bonne parole d’un acier trempé, les formalités et banalités d’usage ayant été remplacées par un « Fire And Blade » beaucoup plus persuasif.
Une musique très européenne, qui prend un plaisir certain à synthétiser quarante ans de Heavy Metal pour le plaisir des fans. Un Heavy très joli, plombé parfois, insistant mais toujours partant. Ainsi, « Black Abyss », l’un des plus oppressants du lot reste quand même la tête hors de l’eau grâce à un tuba de mélodies qui évitent le pilonnage systématique et endémique.
Aussi inspiré par la NWOBHM que par la seconde vague Heavy européenne, MALLEVS combine les références, et se repose sur la complémentarité redoutable de deux guitaristes qui pondent des riffs crédibles et fédérateurs. L’un des meilleurs exemples de cette fusion restant « The Hammer », title-track syncopé et saccadé, qui se souvient des plus grands héros de la cause, les MAIDEN, SAVATAGE, et autres défenseurs passionnés de violence mesurée et harmonieuse. Beaucoup de petits arrangements ludiques, des breaks certes logiques mais agréables, une rythmique qui fait son boulot, et un chanteur évidemment lyrique, qui n’a pas oublié les débuts agressifs de QUEENSRYCHE.
Il y a donc beaucoup de bonnes choses dans ce premier long. Du SAXON, du SATAN, mais aussi du grec des années 90, pour un mélange homogène, allusif aux racines du SAB, de TROUBLE, mais aussi du CANDLEMASS des années Messiah (« Hydra Of Lerna »). Quelques clins d’œil adressés à la génération Power Metal avec un tonitruant « Astral Plains » qui cite la vague espagnole et sud-américaine la plus rapide et fluide, un rappel de nos ADX chéris, pour un concentré d’énergie et de sincérité qui fait plaisir à entendre.
Les émotions plus tendres ne sont pas non plus laissées seules dans un coin, et les arpèges en son clair de « Lonely Dancer » de nous pousser sur la piste à la recherche d’une âme sœur elle aussi sevrée de culture Metal des années 80 à nos jours.
MALLEVS ne joue donc pas la carte de l’opportunisme, et préfère rester sur la voie d’un Heavy Metal complet, bien agencé, et joué avec le cœur. Une formule qui sied très bien aux accros de la tradition, qui reconnaîtront un des leurs, et une poignée de main ferme, mais souple. Un premier album tout à fait recommandable, dans la tendance actuelle, mais avec ce soupçon d’authenticité qui permet de prendre ses distances avec la masse opportuniste.
Titres de l’album:
01. Flash Of Rebellion
02. Fire And Blade
03. Barricade Of Steel
04. Revenge Comes Riding
05. Black Abyss
06. The Hammer
07. Hydra Of Lerna
08. Astral Plains
09. Lonely Dancer
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30