Pour être honnête, je n’avais guère été impressionné par le premier album de NATTHAMMER il y a cinq ans. J’y avais vu une forme très primaire de Heavy Metal tel qu’on le pratiquait dans la première moitié des années 80, et si la personnalité attachante de Fátima del Carmen générait un certain sentiment d’empathie, le tout était un peu trop bouilli pour rassasier les appétits les plus féroces. La chanteuse péruvienne, seule membre officielle d’un combo qui porte son surnom donnait de sa personne, mais restait trop timide au regard d’une passion Metal qu’on imaginait pourtant dévorante.
Cinq plus tard, Fátima remet donc le couvert, avec une plus jolie nappe et des couverts plus adaptés. Mais si la sensation est plus agréable et le moment convivial, le résultat est peu ou prou le même. On mange correctement, on devise entre gens sympathiques, mais la soirée ne laisse guère d’impression durable, malgré un effort au niveau de la conversation.
Black Legion Records prend donc le relais d’une première autoproduction, permettant peut-être à ce nouvel album de se faire connaitre bien au-delà des frontières péruviennes. Avec un son très propre, des guitares aiguisées, une foi sans failles et un timbre reconnaissable, The Hammer Of The Witch évoque ce fameux marteau des sorcières ou Malleus Maleficarum, et cette période plus que trouble que fut l’inquisition, mais si les intentions sont louables, le résultat manque de punch au regard d’une thématique violente et ancrée dans l’inconscient collectif.
Tous les griefs que vous pourriez formuler après une simple écoute de ce second long sont cristallisés par « Evil Nightmare », morceau épique qui toutefois échoue à vraiment nous faire voyager dans le temps et l’espace. La mélodie proéminente, l’atmosphère qui se veut pesante, l’influence de DIO et HELLION, tous les ingrédients sont dosés avec soin, et pourtant, le plaisir gustatif reste superficiel. La faute à un manque de panache, à une production trop sage, et à un contentement trop facile.
S’empêtrant une fois encore dans tous les poncifs du Metal de papa, NATTHAMMER essaie, mais n’y arrive pas totalement. On pourra pointer du doigt ces riffs cliché, cette rythmique qui ne demande qu’à décoller mais qui reste au sol, cette voix certes attachante mais terriblement prévisible, tout en soulignant le travail instrumental assez solide, qui se voit handicapé par un manque d’inspiration indéniable.
Certes, ça fonctionne, et les amateurs de brocantes pourront chiner avec le sourire. Car de temps à autres Fátima appuie un peu sur le champignon pour évoquer la gloire passée de BLIND GUARDIAN et WARLOCK, voire même taquiner le fantôme de VELVET VIPER. Si NATTHAMMER est pour le moment un bon joueur de troisième, voire deuxième division, la comparaison avec les acteurs les plus talentueux (sans même parler du dernier JUDAS PRIEST) ne lui est pas favorable. Lorsqu’on juxtapose The Hammer Of The Witch avec le premier album de NEMEDIAN CHRONICLES par exemple, on sent toute la différence entre des musiciens qui savent écrire avant de jouer, même si la progression du concept péruvien prend corps sur le chantant et bucolique « The Traitor with Lizard Eyes ».
Plus solide, toujours aussi formel mais avec une énergie plus stable, NATTHAMMER progresse à son rythme, et parvient à faire oublier ce premier jet qui ressemblait encore trop à un brouillon. Dans un registre de Heavy traditionnel et consensuel, The Hammer Of The Witch frappe les vilains inquisiteurs, mais ne les assomme pas. Du coup, les bourreaux restent conscients, et finissent leur travail. Alors qu’en maniant un peu plus fermement l’objet contondant, NATTHAMMER aurait pu les laisser K.O, ce que démontre le trépidant « Queen of Acid Skies » qui rappelle justement le JUDAS PRIEST de la fin des seventies.
Avec un peu de compassion, une certaine dose de patience et des exigences modestes, il est tout à fait possible d’apprécier ce deuxième album pour ce qu’il est. Une avancée nette, et des promesses qu’on a hâte de voir se concrétiser. « Visionary » aiguille sur la piste de l’amélioration plus que probable, avec son ambiance de gala de trouvère et ses troubadours racontant la dernière légende à la mode.
Fátima a du talent, c’est incontestable, mais elle reste encore un peu trop sage, sa voix gagnerait à être plus agressive, le son de son groupe plus incisif, et le tout un peu plus caliente. Mais pour une randonnée sous les étoiles à la recherche d’évènements tragiques passés, The Hammer Of The Witch fait le boulot.
Tout juste, mais la prochaine fois sera la bonne. Peut-être.
Titres de l’album:
01. Don´t Burn the Witch
02. Steel Warrior
03. Evil Nightmare
04. Guardian of Light
05. The Traitor with Lizard Eyes
06. Queen of Acid Skies
07. Visionary
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