L’essence même du Crossover, résumée en trente-six petites minutes par des orfèvres du genre. Parce que mine de rien, les américains de PSYCHOSOMATIC ne font pas semblant d’être atteints par le virus Thrash, eux qui exposent leurs symptômes depuis…1988. De là, vous vous demandez sans doute par quel miracle ce combo a pu rester caché dans l’underground depuis si longtemps, et la réponse reste un mystère absolu. Je n’ai moi-même entendu parler d’eux qu’à l’occasion de ce fulgurant The Invisible Prison, qui n’est rien de moins que leur sixième album, cinq ans après Clicking Sound of a Hammer Pulled Back, dix ans après Another Disease, quatorze ans après The Unquenchable Thirst, dix-huit ans après 1988-1998 - The Salinas Years, vingt-et-un an après Tales of the Unbelievably Cheap et trente ans après leur unique démo ...and Now You've Had It! The Invisible Prison fête donc les trois décennies de la parution de la première démo des américains, et il convenait de fêter cet anniversaire comme il se devait, avec une chronique honnête se voulant exhaustive. En tant que fan hardcore du Thrash de papa, j’avoue ne pas comprendre comment cette assemblée a pu échapper à mon radar durant toutes ces années, mais les mystères de la promotion étant ce qu’ils sont, je crois qu’il vaut mieux ne pas trop y réfléchir. Originaires de Sacramento, les PSYCHOSOMATIC font donc partie de la troisième vague de Thrash US de la fin des années 80, et je me demande encore ce qui a bien pu créer ce trou de dix années entre leur démo et leur premier album. En parcourant les arcanes de la toile, j’ai constaté de sévères problèmes de line-up, ceci expliquant peut-être cela, mais en passant de Buriedinhell Records à Nefarious Industries, le groupe aura peut-être enfin la chance d’être reconnu à sa juste valeur, d’autant que ce nouvel album ne manque pas de qualités et d’atouts.
D’abord, sa production, signée par un cador du genre, David Sanchez des incontournables HAVOK, qui pour l’occasion se fend même d’un featuring sur le morceau « Fortune Dealer ». Ensuite, sa pochette, superbe et totalement ancrée dans la culture Crossover, qui ressemble d’ailleurs méchamment à celle de l’album précédent. Musicalement, le groupe ne semble pas avoir changé sa formule, en privilégiant des titres courts et incisifs, qui frappent fort, et qui sont dynamités par des chœurs purement Hardcore. Aujourd’hui quatuor, après être passé par les formules quintet et trio, les PSYCHOSOMATIC se composent donc de Jeff Salgado (basse/chant et seul membre d’origine depuis 1988), Daniel Mills (guitare/choeurs), Viktor Hansen (guitare/choeurs), et Toby Swope (batterie), et osent avec The Invisible Prison la synthèse Thrash nostalgique parfaite, avec une grosse demi-heure de musique qui n’est pas sans rappeler les MUNICIPAL WASTE, D.R.I, EXCEL et tous les chantres d’un métissage violent, mais euphorique. Artistiquement parlant, cette œuvre ne propose rien de neuf dans le créneau, mais en applique les principes avec flair, dégageant une énergie incroyable se permettant même l’inclusion de blasts tout à fait surprenants en plein milieu de morceaux purement Core. D’ailleurs, soulignons le travail admirable de Toby Swope à la batterie, qui remplit les titres de fills acrobatiques, qui roule sur ses toms comme un motard en slalom, mais qui sait aussi imposer la puissance d’un down tempo avec une fermeté indéniable. Concrètement, ce sixième LP continue donc le parcours tracé, joue la vélocité, calme parfois le jeu, l’excite aussi de temps à autres, mais lâche un maximum de riffs velus.
La voix de Jeff Salgado, ferme mais pas rauque fait admirablement bien le job, et assure la légèreté indispensable à ce genre de réalisation, et certains morceaux, plus sombres et catchy accrochent l’oreille, à l’image sonore de ce terrible et aplatissant « Pandora's Crate », qui est d’ailleurs le plus long du lot. On sent les influences Punk en background, mixées évidemment aux racines de la Bay-Area et de New-York, et l’ensemble exhale d’un parfum de bonne humeur totalement irrésistible. Et dès « We Don't Trust You » et son intro tonitruante, l’accent est mis sur la rapidité d’exécution, la fluidité des riffs, et l’osmose des musiciens. On pense à un EXODUS primesautier qui s’est levé du bon pied et qui se fait les dents sur le Thrash Zone de D.R.I, et vogue la barque, fermement barrée par un leader qui depuis plus de trente ans connaît bien son boulot. Difficile à disséquer en track-by-track, The Invisible Prison est plus à envisager comme un énorme pavé qu’on prend dans la tronche pour avoir ignoré le groupe aussi longtemps sans raison valable, et entre les chœurs à la MADBALL, les passages en mid qui écrasent tout sur leur passage, et un son parfaitement équilibré, la réussite est totale, et on ressort de l’écoute avec un grand sourire et l’envie de mosher comme un beau diable en bermuda.
Soli corrects, et petite fantaisie avec la reprise du séminal « Serial Killer » de VIO-LENCE, sorte de cerise sur le gâteau Mosh, avec trois minutes et quatre secondes d’hommage à l’un des combos les plus fous de sa génération. Beaucoup moins démente que l’original (mais qui peut prétendre égaler l’intensité de VIO-LENCE ?), mais fun à tous les étages, cette appropriation sympathique apporte une plus-value à l’album, tout comme des titres plus personnels et intenses de la trempe de « Agents of Surveillance ». Rien de bien nouveau, mais de l’envie, et un professionnalisme impressionnant au moment d’offrir des plans fluides et des transitions coulées (« Personality Agenda »), pour un disque qui va finalement faire exploser les PSYCHOSOMATIC hors de cet underground dans lequel ils sont confinés depuis trop longtemps. The Invisible Prison fait partie de ces sorties qui font vraiment plaisir, qui jouent honnêtement la carte de la nostalgie, mais le groupe existant depuis les années 80, sa légitimité dans la volonté old-school ne saurait être discutée. Et inutile d’aller chez le médecin après, les symptômes que vous pourrez éprouver sont tout à fait normaux. Des fourmis dans les jambes, et une sale envie de réécouter EXCEL et de slammer du haut du toit dans la piscine. Enfin assurez-vous avant d’en avoir une quand même.
Titres de l’album:
01. We Don't Trust You
02. Riot Squadron
03. Schizophrene
04. Agents of Surveillance
05. Labyrinth
06. Fortune Dealer
07. Pandora's Crate
08. Personality Agenda
09. Invisible Prison
10. Serial Killer
11. Highbinder
12. Spiral Orthodox
Why not ? A savoir puisque ça cause de Vio-Lence, qu'un EP est en préparation chez les thrashers de la Bay Area
Mais bon dieu qu'c'est bon ça !!!
J'vais creuser la chose direct !
J adore ce MOD sous testostérone la pèche de fou la technique ca fait plaisir a voir et surtout entendre MOSSSSSSHSHHHHHHHHH
Houla, va falloir que je me penche sérieusement là dessus !
Ah ouais c'est sympa ! Y a un coté Hetfield dans le chant je trouve !
Un côté Exodus aussi. Enfin bref, pas dégueux.
Ca doit plaire : CD déjà épuisé sur leur bandcamp.
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09