Passons aux choses sérieuses. Je sais bien que le dimanche est le jour du Seigneur et que nul n’est tenu de travailler. Mais la foi et l’envie sont deux choses bien différentes, et avec mon pardessus râpé, j’écris hiver comme été dans le petit matin frileux mon vieux. Alors, abordons un cas intéressant, celui des allemands de MYNDED que j’ai connus aujourd’hui, via un mail de promotion. En remarquant l’appellation Thrash Progressif mentionnée par la bio, je me suis évidemment laissé tenter, et je ne regrette rien du temps consacré. Car ces allemands sont de fiers descendants de leurs ancêtres les plus capés et passionnants.
MYNDED, qui devait à l’origine être orthographié MIND DEAD est donc un combo de Munich, qui depuis plus d’une décennie agite l’underground d’outre-Rhin. Après des débuts tonitruants sanctionnés par un EP (Humanity Faded Away, 2013) et un longue-durée (Dead End Paradise, 2015), le quatuor s’est soudainement calmé et a disparu des radars. Alors qu’on imaginait le pire, un split, des divergences musicales ou une conversation au bouddhisme, voilà que deux-tiers du line-up d’origine réapparaissent, pour enfin s’exprimer après un long silence.
Et c’est avec beaucoup de fierté que Vlad Promotion m’a envoyé le lien vers ce deuxième album. Une promotion justifiée, puisque l’œuvre déborde d’énergie et d’idées modernes. Tout en respectant partiellement les codes du Thrash teuton, celui qui fait s’agiter les petons.
Alexander Li (guitare), Joachim Ferstl (batterie), Niko Lambrecht (guitare/chant) et le petit nouveau depuis 2017 Jonas "JoeC" Fischer (basse) s’embarquent donc pour un voyage au long-cours, via quarante-six minutes de Metal fier, intelligent, plein de bon sens et délicieusement rythmique. Si l’étiquette « Progressive Thrash » est parfois galvaudée, on ne peut nier que The Last Sun repose sur des bases mouvantes, des structures complexes, mais des fondations solides. Quelque part entre le MEGADETH des années Heavy et le FORBIDDEN le moins contrit, MYNDED se creuse le ciboulot, et sort de son chapeau des titres nouveaux, qui sonnent comme tels, et qui osent même parfois déborder du cadre pour taquiner le boogie (« Invincible », irrésistible ternaire qui donne des fourmis dans les jambes).
L’essentiel du boulot s’articule autour de syncopes et de percussions de plans joués à une vitesse raisonnable. En, choisissant de mettre la basse en avant, le quatuor allemand remet au goût du jour les graves qui claquent de la scène NYHC, et la multiplicité des riffs leur permet de faire le lien avec la génération Techno-Thrash, lorsque les HOLY MOSES, DEATHROW ou autres VENDETTA prenaient le large avec les facilités pour se concentrer sur l’étude du solfège.
Mais loin des complications et autres équations du troisième degré, MYNDED préfère se focaliser sur l’efficacité d’un répertoire qui pourra séduire les bourrins comme les palais plus fins. « Karma's Kiss » est d’ailleurs la prise de contact idéale pour ce genre d’album, avec son mélange de mélodies simples, de changements de braquet, et de chœurs germains entonnés la main dans la main. L’ambiance est chaude, mais le syndrome « stade de foot » est évité avec brio, grâce à une précision instrumentale qui donne des frissons dans le dos.
Imposant, conséquent, ce deuxième longue-durée permet de faire remarquer des individualités notables, ainsi qu’une cohésion globale très allemande. Compromis trouvé entre la sophistication et la franchise chaotique, The Last Sun brille comme un soleil californien baignant les rues de Munich dans une lumière jaune orangée, mettant en relief les capacités les plus pointues. Mais pas d’intellectualisme musical forcé, ni d’élitisme de conservatoire, juste une façon de rendre la puissance plus précise, en saccadant comme des allumés pour ne pas perdre le tempo (« The Imposter »).
Utilisant les codes de l’agression moderne, avec une intuition dans le breakdown et les cassures typiques du Hardcore/Metalcore moderne, le quatuor fait le lien entre les époques pour signer une œuvre convaincante et sympathique. On apprécie cette science de l’up-tempo sautillant et gratouillant (« Defiant »), mais aussi ces prétentions plus artistiques, avec des envolées développées et mélodiques qui recensent le meilleur des thrasheurs américains des années 80 (« Delusions of Lunacy », si SADUS reprenait un tube de METALLICA en version Hardcore en tandem avec GRIP INC).
Il est évident que ceux habitués à un univers à la BELIEVER, WATCHTOWER, SIEGES EVEN ou FATES WARNING trouveront le tout un peu trop simpliste et direct. Mais plus qu’un groupe Progressif, MYNDED pourrait s’apparenter à une forme très poussée de METALLICA s’étant rendu corps et âme à un MESHUGGAH brut des jeunes années.
The Last Sun avec un peu d’imagination incarne le pendant moderne et simplifié du classique The New Machine of Lichtenstein, les changements abrupts et déviations laissés de temps en temps de côté. Inutile aussi de chercher un quelconque parrainage de VOÏVOD ou CORONER, les allemands parlent leur propre langue, et désirent être compris du plus grand nombre.
Entre musique de niche et vulgarisation sans grossièreté, ce second long se dévore avec une facilité incontestable. Les morceaux les plus efficaces et punchy alternant avec ceux explorant des possibilités plus développées, ce que confirme le diptyque final « Squire to King » / « Epilogue of Existence ». Très inspiré par la seconde vague Thrash de la deuxième moitié des années 80, MYNDED reste entre des balises raisonnables, et frustre un peu de son manque d’excès. Un vrai titre alambiqué et abscons aurait apporté une grosse plus-value à l’album, même si « Epilogue of Existence » remplit plus ou moins ce rôle.
Optons pour l’étiquette de Thrash évolutif. Voilà qui devrait mettre tout le monde d’accord, groupe et audience. J’ai bien blasphémé en travaillant en ce jour sacré, je vous laisse maintenant avec ces dix chansons. Qui sont beaucoup plus tentantes que la traditionnelle messe du dimanche.
Titres de l’album :
01. Karma's Kiss
02. The Imposter
03. Defiant
04. I, Apostate
05. Invincible
06. Neverlasting
07. Delusions of Lunacy
08. Bleak
09. Squire to King
10. Epilogue of Existence
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