Des TYRANT on en connaît un paquet mine de rien. Des années 80 à aujourd’hui, nous avons largement eu le temps de faire la connaissance d’au moins une dizaine de groupes portant ce nom, certains anecdotiques, d’autres plus référentiels. La plupart sont d’ailleurs américains, comme notre exemple du jour, qui en dix ans de carrière nous a proposé deux EP’s, et deux LPs, dont ce petit dernier, The Lowest Level. Et s’il est un titre qui ne reflète absolument pas son contenu, c’est bien celui-là, car en effet, ces TYRANT tirent le niveau vers le haut, et subliment la nostalgie d’un sens de l’à-propos assez bluffant.
D’ordinaire, un groupe d’obédience old-school se choisit une ou deux influences, et use le parrainage jusqu’à la corde de mi. Dans le cas de ce quatuor du Michigan, les influences sont tellement nombreuses et variées qu’on peine à toutes les recenser. The Pact donnait déjà une idée assez précise de l’optique choisie, entre Speed, Thrash, Heavy et Power Metal, et The Lowest Level confirme les options en resserrant quelques boulons pour que la machine ne s’enraye jamais.
Andrew Winters (batterie), Philip Winters (chant/guitare), Salvador Mora (basse) et Charles Barber (guitare), soit un line-up 50/50 origines/2022 nous offrent donc avec ce nouveau longue-durée une démonstration de cohésion, et une leçon de Thrash agressif mais mélodique, dans la plus pure tradition de la Bay-Area des années de gloire. On adhère à cette production claire qui laisse ronronner la basse, à ces arrangements qui doublent la voix et la mettent au même niveau que les chœurs, et évidemment, ces riffs francs et fluides qui témoignent d’un réel amour pour le versant le plus accessible du style, ce que « Worldstone » souligne dès ses premières mesures.
Entre HEATHEN, METALLICA, SANCTUARY, mais aussi WARBRINGER, MEGADETH et autres exemples aussi probants, TYRANT se place à la table des négociations avec des arguments solides, et un Speed/Thrash de tradition, remis au goût du jour par un son précis, et une attitude précieuse. L’arrivée de Charles Barber aux soli rappelle l’intégration du petit génie Marty Friedman au sein de MEGADETH, tant son phrasé rapide s’accore très bien d’une approche mélodique, dans la grande tradition des guitar-heroes de l’orée des années 90, et en tant que frontman, Philip Winters saccade proprement et chante, ce qui est une chose assez rare pour être soulignée.
Toutes ces qualités débouchent sur un album qui mérite franchement d’être découvert et apprécié à sa juste mesure. J’en prends pour exemple l’énorme « Of Ash », pénultième titre qui durant son crescendo final nous noie dans les sextolets alors que le refrain est martelé avec une conviction indiscutable. Loin de la sidérurgie allemande la plus massive, TYRANT joue la carte de la sophistication et de la concession harmonique, et dévoile ses intentions sans fioritures, plaçant un final digne du grand TESTAMENT avant de dire au-revoir (« Call of the Void »).
Les purs et durs regretteront évidemment l’absence de quelques titres plus explosifs, mais certains passages concentrés et autres accélérations soudaines les rallieront peut-être à la cause, puisqu’un morceau de la trempe de « Pray for the Night » est à même de satisfaire les instincts les plus sauvages des accros à la violence. Car violence il y a, mais une violence maîtrisée, abordable et raisonnable. Le quatuor américain privilégie la musicalité de son Thrash, mais cède parfois à ses tendances les plus crues, en plaçant un lapidaire « The Sun, the Moon and the Truth » sur la route.
Rien à jeter puisque l’album reste sous la barre des quarante minutes. Et TYRANT ose à peu près tout, donnant même une leçon au MEGADETH historique en composant un « The Persuader » que le rouquin teigneux Mustaine n’aurait pas renié. Des ambitions progressives modestes, une mise en place parfaite, une attitude franche et sincère, voilà des qualités qui permettent à cet album de ne pas se raccrocher bêtement à la locomotive old-school, et de s’affirmer comme un leader potentiel de la nouvelle génération Trash américaine.
The Lowest Level monte donc au dernier étage, et nous offre une vue panoramique de la violence made in USA, avec beaucoup de clairvoyance et d’honnêteté. Des valeurs qu’on apprécie.
Titres de l’album :
01. Worldstone
02. Pray for the Night
03. The Sun, the Moon and the Truth
04. Sins of the Many
05. The Persuader
06. I, Master
07. Kingslayer
08. Of Ash
09. Call of the Void
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