Si la Hollande est l’autre pays du fromage, le Mexique est l’autre pays du Thrash sans âge. Un petit tour sur la bible Encyclopedia Metallum vous livrera une liste quasi exhaustive de tous les groupes féroces en activité sur place, et gageons que l’Allemagne n’a pas à faire la maligne devant le faste des escadrons de la mort locaux.
Outre les références VENEMOUS, BRUTAL FIRE, AGGRESSIVE DISORDER et autres DEVOURING FAITH, FRAKMA, j’en passe et des dizaines d’autres, ajoutons une entrée récente à ce déballage de violence avec un « nouveau » quatuor, qui en début d’année nous a narré ses vues sur un Metal très chaud et costaud, par l’entremise d’un premier longue durée loin d’être anecdotique dans son contenu.
Formé à la fin 2012, FULL AMMUNITION se compose aujourd’hui, après quelques ajustements de line-up de Danny Muñoz (guitare/chant), Carlos Casas (guitare solo), Danny Damian (basse) et Yizzy Hernandez (batterie). Après une première démo en 2013, qui annonçait la couleur (Let The Madness Begin), la troupe poursuit ses aventures un peu démentes avec ce The Madness has Arrived, qui de son intitulé à son contenu, affirme son allégeance à un Thrash classique qui multiplie les clins d’œil comme les breaks impitoyables et les riffs imposants.
On pense évidemment, influence oblige et appels du pied insistants, à un DARK ANGEL d’Amérique du Sud qui aurait appris à compresser ses accès de folie et à les maîtriser, mais aussi aux noms cités par le combo lui-même sur sa page Facebook, avec les éternels KREATOR, DESTRUCTION, MEGADETH, TANKARD, DEATH ANGEL, VIO-LENCE qui tiennent la main à leurs petits frères de VIOLATOR, ou MUNICIPAL WASTE.
Les FULL AMMUNITION semblent se plaire à croire qu’ils sont un peu plus fous que la moyenne, ce qui est en partie vrai, tant leur Thrash à connotation Death est d’une puissance tout à fait ébouriffante, bien que très classique dans le fond.
Outre l’allusion poussée à l’ancien groupe de Gene Hoglan, ce premier LP rappelle les doux effluves putrides et approximatifs des premiers SEPULTURA, qui auraient eu à l’époque un bagage technique beaucoup plus conséquent. Car au-delà de cette brutalité relativement débridée, les mexicains de Guadalajara peuvent se targuer d’une technique précise et affinée, même si celle-ci est mise à disposition d’une musique foncièrement brutale et énervée.
Technique, mais pas démonstratif. Juste assez pour que les plans proposés soient précis et carrés, et transforment ce premier essai en déclaration de guerre à la normalité et la morosité. Mais la folie qui semble guider leur instinct est en effet palpable en plus d’une occasion, et pas seulement lors de l’intro effrayante de « Let The Madness Begin », qui ne ménage ni les cris, ni les fous. On la retrouve sur ces enchaînements de plans diaboliques, sur ces accélérations subites, qui rapprochent le quatuor des thrasheurs les plus underground des 80’s, mais aussi des allumés les plus tarés de nos récentes années, dont les ineffables MINICIPAL WASTE, notamment par l’utilisation de cette basse claquante totalement Hardcore qui donne de réguliers coups de fouet aux morceaux les plus modérés.
Ce morceau éponyme, propose en outre une jolie cassure acoustique qui bien que légèrement téléphonée, apporte un peu de sang frais à la transfusion Thrash programmée, un peu comme le TESTAMENT le plus mésestimé de Low.
On pourrait dans un accès de facilité déplacé affirmer que toute la philosophie brutale des Mexicains est résumée dans le titre/aveu « Thrashing All Around », qui se permet après une intro bien Heavy un cri que le grand Schmier aurait émis dans sa prime jeunesse bénie, mais l’affaire est quand même un poil plus complexe que ça. Les FULL AMMUNITION ne sont pas qu’un vulgaire ersatz de DESTRUCTION mâtiné d’occultisme paillard à la SODOM, et savent travailler leurs ambiances en alternant avec un certain flair les emballées motivées et les arrangements plus posés.
D’ailleurs, ce même morceau rappelle par touches fugaces l’hystérie des ASSASSIN Allemands eux-aussi, et n’hésite pas à placer quelques embardées bien velues qui laissent sur le cul.
Ne le cachons donc pas, les atouts de ce The Madness Has Arrived sont nombreux. Outre des riffs vraiment accrocheurs, la troupe sait manier le Heavy trompeur, souvent mené au front par une basse gironde à la Dan Lilker (« The Crawling Chaos »), et qui annonce en règle générale un déferlement de violence et de jeu d’attaque/défense digne des meilleurs stratèges du style. Parties en solo dignes d’un DEATH ANGEL/DEATHROW, soit la finesse du Thrash US radicalisée par une franchise d’outre Rhin bien prononcée, enchevêtrement de parties en toute logique d’assemblage, The Madness has Arrived est un bien joli étalage des capacités du groupe, qui a visiblement tout compris de l’histoire complexe d’un Thrash qui se décline en plusieurs coloris, toujours sombres.
Et après un lapidaire et sans ambages « Kingdom Of Mosh » qu’un duo improbable entre Scott Ian et Schmier aurait pu entonner à deux gorges il y a trente ans, le quatuor cite les auteurs obscurs dans le texte en reprenant le séminal et original « Power Thrashing Death » du trio des Tony WHIPLASH, dans une version aussi respectueuse qu’actuelle, offrant à ce titre du patrimoine un lifting qu’il méritait amplement.
Culture fouillée, application dans les idées, FULL AMMUNITION jette donc sa propre pierre dans la mare de la sauvagerie, et histoire de se rappeler au bon souvenir d’un underground dont ils sont extraits et attachés, ils nous offrent en guise de conclusion un « Dark Angel », version démo qui nous ramène dare-dare aux exactions de nos plus vieux héros, lorsque la logique voulait qu’ils gravent une cassette pour la postérité avant de l’envoyer par le monde prêcher la bonne parole d’un Thrash encore balbutié.
Bilan plus que positif pour un premier album qui s’il reste encore un peu coincé dans un classicisme de circonstance, n’hésite pas à jouer la carte de l’outrance et de la nuance pour mieux nous surprendre. Il laisse en tout cas présager d’une suite intéressante, qu’on attend l’écume aux lèvres et le Thrash en verve.
Titres de l'album:
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