Affaire complexe. YAAROTH, nouveau groupe sur le papier, n’est en fait que la nouvelle incarnation de YARROW, groupe responsable d’un EP et d’un longue-durée entre 2015 et 2020. En outre, The Man In The Wood, loin d’être un nouvel album, n’est qu’un lifting de son homonyme de 2020, ce qui peut porter à confusion. En gros, un nouveau groupe qui n’en est pas un et qui propose un premier album qui n’en est pas vraiment un. I, Voidhanger nous perd un peu sur ce coup-là, mais une fois passée la difficulté initiale, il est relativement facile de pénétrer cet album étrange, aux confins de nombreuses inspirations.
YAAROTH est le bébé de Dan Bell, musicien prolixe et inventif, qui s’occupe d’à peu près tout, des langes aux couches en passant par les pots de bébé. Guitariste, bassiste, chanteur, compositeur, auteur, Dan Bell est fasciné par la scène Progressive des années 70, mais aussi par le mouvement Doom de la décennie suivante. Il est donc assez logique que le label mentionne des noms comme CANDLEMASS, BLACK SABBATH ou HIGH TIDE, mais plus incongru est celui de Tim BUCKLEY, dont l’univers est assez éloigné de la saturation et des longues litanies en pleurs.
Sauf que la musique proposée par Dan Bell est loin d’être métallique par moments. L’homme n’hésite pas à tremper sa plume dans le Folk, et nous propose des digressions fascinantes, un peu comme si ANGE et DEATH SS se partageaient un concept sur plusieurs faces. L’américain, secondé par deux batteurs de session (Samuel Nells et Will Hoback) se livre donc à un exercice périlleux, susceptible de lui aliéner tous les publics pour ne séduire que quelques curieux iconoclastes encore empêtrés dans le labyrinthe des seventies.
Mais il n’y a pas de fumée sans feu, et j’affirme ici que The Man In The Wood est une œuvre fondamentale, née de l’esprit fécond d’un musicien ne supportant ni les barrières, ni les obligations contractuelles. Certes, sa musique ne sonne pas vraiment up in time, mais ses allusions passéistes sont savoureuses, et nous obligent à ouvrir notre esprit à des influences extérieures.
A la limite d’un ST VITUS ayant fait ses études sur les bancs en acajou de l’école de Canterburry, YAAROTH ose la souplesse, la perméabilité, et célèbre la décennie la plus créative en honorant ses représentants les plus fous. Roi du riff accrocheur et de la déviation soudaine, Dan Bell emprunte tous les chemins pour arriver à destination, et nous réserve des suites épiques totalement irrésistibles et délicieusement étranges à l’image de ce « God of Panic » qui passe par quatre ou cinq ambiances différentes.
Composé d’une intro et de quatre longs morceaux, The Man In The Wood nous entraîne dans la pénombre d’une forêt, et nous empêche de semer quelques morceaux de pain pour retrouver notre chemin. Comme une légende ancienne revenant à la vie, cet album tergiverse, prend son temps, mais s’éloigne des turpitudes classiques du Doom qui se contente très souvent d’user un riff élimé jusqu’à ce que la corde de mi ne lâche. Ici, nous parlerons plus volontiers de Rock Progressif teinté de Doom que l’inverse, même si le tempo global reste assez bas.
Entre le mythique Epicus Doomicus Metallicus de CANDLEMASS et la scène italienne Progressive des seventies, YAAROTH fait le choix de ne pas choisir, et nous éblouit de la beauté formelle de certains de ses passages, comme cet interlude cristallin allégeant le pachydermique « They Seek Baryba ». Quelques notes de guitare en son clair, un chant apaisé, une ambiance mi- onirique, mi pastorale, avant un nouveau déluge de plomb en fusion. Mais même les aspects les plus lourds et abrupts de la musique de The Man In The Wood restent sous contrôle, et aussi incongru que cela puisse paraître, les SMITHS plongés dans le marasme de Birmingham peuvent représenter une image assez fidèle du résultat obtenu.
Il faut dire que le chant très lyrique et mélancolique de Dan aide à se plonger dans cette aventure hors du commun. L’homme joue sur toute la palette des sentiments, et nous offre un livre magnifique sur les légendes et contes anciens, à la manière d’un trouvère arpentant le royaume pour informer le peuple des derniers faits d’armes.
Et c’est après un long cheminement gratifiant que nous parvenons à bon port, non sans avoir affronté une dernière étape. Du haut de ses treize minutes et quelques, « Cassap » nous toise de son inspiration entre Folk et Metal, entre Indie Rock et Acid Rock, laisse une basse mutine tournoyer, et profite d’une production roots pour battre le rappel du passé. Magnifique conclusion pour un album ne l’étant pas moins, « Cassap » est une plus-value extraordinaire qui confère au travail de Dan Bell une patine d’époque, et l’odeur de l’encaustique, loin de soulever le cœur, en apaise les battements comme un souvenir chéri de longue date.
YAAROTH sans changer, sans innover et sans créer se montre passionnant, ce qui est extraordinaire. Voici donc un moyen facile de redécouvrir un disque unique en son genre, qui dose le Doom et le Progressif à parts égales.
Titres de l’album:
01. Ancient Sea Town
02. The Subterranean Stench
03. God of Panic
04. They Seek Baryba
05. Cassap
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