Direction Israël ce matin, pour y faire la connaissance d’un groupe très sympathique qui traîne ses guêtres dans le monde de la musique depuis fort longtemps. Fondé en 2004 par le guitariste Dror Yakar, METAL SCENT a mis quelques années avant de trouver son propre style, et a d’abord proposé des versions métalliques de tubes locaux, puis internationaux, avant d’oser jouer sa propre musique. Bon choix, parce que si le groupe était un tribute band Metal valable, il l’est encore plus en tant qu’entité originale, ce que ce nouvel album prouve de son énergie viable et de son allant indéniable. On trouve depuis les origines aux côtés de Dror Ronen et Rami, et si le line-up a pas mal évolué depuis les débuts, The Mask offre le visage d’une formation très cohérente, même si le style du combo reste assez difficile à définir avec acuité. Est-ce du Hard Rock, du Heavy Metal ? Les deux ? Un peu des deux en effet, et si les chansons ne sont pas encore les plus probantes du marché, on sent que les israéliens tiennent le bon bout et qu’ils ont enfin trouvé leur vitesse de croisière. Ce disque a donc un parfum métallique très prononcé, ne fond pas en bouche au bout de quelques secondes en laissant un arrière-goût industriel et sent encore l’artisanal éclairé, ce qui n’implique pas que l’inspiration est encore erratique ou les choix hasardeux. Mais la production de l’album suggère un amour pour les racines du genre, et si les influences vont de la NWOBHM à la vague hairy californienne des années 80, le résultat est efficace à défaut d’être inoubliable.
Nous passons donc sans vergogne au gré des morceaux à un Heavy Metal très acceptien à un Hard beaucoup plus léger rappelant DOKKEN, impression de versatilité qui est loin d’être désagréable. Dror Yakar, guitariste fondateur admet des influences notables, et cite volontiers Paul Gilbert, Gary Moore, Randy Rhoads, Jason Becker, Greg Howe, Michael Schenker, Guthrie Govan, ou Allan Holdsworth pour justifier son approche, et le reste de la bande (Ronen Ziony - batterie, Rami Salmon - chant, Ben Metal - basse et Sion Shalom - guitare) ne l’est justement pas pour épauler le guitariste dans sa lourde tâche de composition. C’est donc à un effort collectif que nous avons droit avec ce nouveau long, qui de ses cinquante minutes propose un survol des capacités de ces musiciens qui n’ont d’autre but que de propager la bonne parole d’un Hard Rock ouvert, et volontiers agressif.
Des mélodies, des lignes de basse qui tournoient, des soli très capables, des refrains qui s’incrustent dans la tête, la recette est simple, mais complexe à mettre en place avec efficacité. C’est pourtant le challenge relevé par les METAL SCENT, qui sans chambouler l’ordre mondial proposent des chansons intéressantes, et souvent très catchy. J’en veux pour exemple le fourbe « Wired For Sound » qui sonne comme un tube du SKIDROW des nineties revu et corrigé par les WIG WAM, et qui avance le long d’un riff roublard et légèrement grungy. C’est d’ailleurs le sentiment majeur qui émane de ce nouveau témoignage, qui semble jouer avec les époques tout en restant ancré dans un passé pas si lointain. Des influences diverses donc qui vont de la naissance du Heavy Metal jusqu’à la transition des années 90, et ce constat se vérifie de titre en titre, « The Mask » validant cette assertion. Tout est carré, en place, et même si les guitares sonnent parfois un peu noyées dans le mix et légèrement aigrelettes, le jeu des deux six-cordistes est largement assez pertinent pour faire oublier ces quelques approximations de production. L’avantage du quintet est d’avoir au micro un chanteur versatile, capable de tirer des graves les invectives nécessaires, tout en modulant dans les mid range histoire de se mouler dans un Hard Rock plus léger. Pas de grosse surprise à souligner, si ce n’est cette variété de ton qui permet au groupe de tremper ses pieds dans l’océan AOR sur le tube « I’m In Love with Rock&Roll ». La mélodie est d’ailleurs prépondérante sur The Mask, et lorsque la ballade de rigueur « With A Kiss » intervient à mi-parcours, on sent que l’ambiance est sincère et qu’elle permet de savourer les harmonies locales.
Du plaisir en dématérialisé donc, des provocations en riff tendu et chevelu (« Dead On The Line »), pas de démonstration bavarde et inutile, de l’essentiel donc, et si le son de batterie ne rend pas hommage à la frappe de Ronen Ziony (le son des toms est vraiment insupportable), si certains inserts s’avèrent encore un peu trop classiques et en pilotage automatique (« No One Home », pas vraiment aidé par la prod’ non plus d’ailleurs), la majorité du répertoire reste solide, et l’opération séduction réussie. On se laisse prendre au jeu d’un Hard n’Heavy traditionnel mais enjoué, et la fin de l’album, en deçà de la première partie nous réserve quand même quelques bons moments, dont l’overspeedé « Straight To Hell » qui rappelle le RAVEN des grands jours ou un RIOT allégé mais toujours vaillant.
Un bonus-track pour faire bonne figure, au riff légèrement influencé par la scie radiophonique « I Love Rock N’Roll », et une prise de contact réussie avec un groupe méconnu, qui fréquente parfois les grands festivals, mais qui mérite une exposition un peu plus grande.
Titres de l’album:
01. 12 Steps
02. Crazy Maze
03. I’m In Love With Rock&Roll
04. Wired For Sound
05. The Mask
06. With A Kiss
07. Dead On The Line
08. No One Home
09. Frozen Fire
10. Fun A Muck
11. Straight To Hell
12. I Fell Hope
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