BOYCOTT ?? Non, merci ça va aller, et pourquoi pas un embargo aussi non ?? Plus sérieusement, je me retrouve une fois encore confronté à une situation en impasse, puisqu’après avoir passé des heures sur la toile à débusquer des infos, je m’en reviens encore quasiment bredouille, ce qui devient une habitude. Alors, je vais la faire aussi courte que ce groupe est discret…Aucune bio sur sa page Facebook, le net demeurant inexplicablement discret à leur sujet, ce sont donc les quelques lignes glanées sur la bible Discogs qui vont m’aiguiller…Groupe finlandais formé en 1987, BOYCOTT a donc eu le temps de publier quatre albums, deux sur un label modeste (Boycott en 1987 et No ! en 1988, tous deux sur Amulet, petite maison de disque nationale succursale de Polarvow Oy, qui se spécialisait dans le délicat Schlager…), et deux sur une major (Lightning Strikes Back ! en 1990 et Red en 1992, publiés par Epic), avant de sombrer corps et âme, permettant ainsi à leur chanteur Tommi Läntinen de se concentrer sur sa carrière solo. Je ne sais pas si beaucoup d’entre vous ont entendu parler d’eux avant que je ne me saisisse de mon clavier, mais pour être honnête, leur nom ne figurait même pas dans les archives poussiéreuses de ma mémoire avant aujourd’hui…Mais je suis ravi d’avoir fait leur connaissance, puisque leur Hard-Rock somme toute classique et formel fait preuve d’une belle énergie et d’un allant incontestable, à défaut d’une originalité flagrante et palpable…
Vingt-cinq ans de silence discographique, c’est long, même si les finlandais nous ont offert une compilation en 2007, Hits Back, qui leur permit de remettre le couvert pour quelques tournées de plus, et surtout, un LP en bonne et due forme, le premier depuis 1992. Musicalement, situer les nordiques n’est pas chose difficile, tant leur Rock est générique et généreusement mélodique, même si les influences locales et voisines (Suède, Norvège) sont aussi criantes qu’un tatouage sur le bras d’un des frangins Binzer. On tangue entre le mordant aux dents longues et l’harmonique aux joues soyeuses, et autant l’avouer, c’est dans ces instants-là que le groupe se montre le plus persuasif, comme en témoigne le tube « Spirit Of Liberty », auquel participe Ilmari Läntinen, le fils du vocaliste susmentionné. Refrain irrésistible, ambiance fédératrice d’empathie et d’ouverture d’esprit, pour un AOR de grande classe, qui a su garder une rugosité toute européenne qui l’empêche de sombrer dans la mélasse calibrée. Mais l’émotion n’en est pas pour autant sacrifiée, et le délicat « Bittersweet », entonné de concert avec la belle et flamboyante rousse Ina Forsman (musicienne Blues et Soul de grand talent), démontre que le combo sait aussi puiser dans les racines bluesy de quoi nous faire vibrer. L’unisson des voix des deux genres et assez fabuleuse dans le sien, et nous permet de savourer une tranche d’intimisme purement eighties…Guitare en mute, basse qui roule, batterie qui n’amasse pas mousse, l’alchimie est totale, pour un des sommets de l’album, pourtant long de presque cinquante minutes…
Tout ça évoque à merveille un crossover grandeur nature entre un Hard Rock rugueux, une Pop méticuleuse et un Art Rock nuancé, spécialement lorsque les BOYCOTT se rapprochent d’un DEF LEPPARD en union locale avec FM ou MAGNUM (« Fire In The Heart », avec ces intonations vocales sur le refrain proches d’un Fish plein d’entrain), pour un répertoire en clair-obscur qui cite BENATAR de loin pour mieux se rapprocher d’un MIKE AND THE MECHANICS ou d’un DARE pudique (« Love Is A Minefield »), avant de balancer la sauce par-dessus le rôti, d’un « Hour Of The Wolf » surpuissant de son up tempo galopant, qui fait enfin monter la température d’un cran. Chœurs en amitié musicale, refrain taillé pour les charts nationaux, guitares qui saignent et trempent les cordes dans la sueur, et délié Rock N’Roll assumé…On retrouve plus ou moins ce schéma sur « Partners In Crime », qui bien que plus mid n’est pas plus timide, et tente quelques lâchés de médiator bien aiguisés, histoire de se rapprocher d’un Hard à tendance FM purement eighties dans les veines…Mais sur The Mighty la pression ne fait jamais monter la vôtre, et l’empathie et la sympathie mélodique font vite refroidir les débats, pour toujours placer LA mélodie là où on l’attend le plus, et nous entraîner dans une jolie balade radiophonique, qui n’implique pas pour autant une quelconque compromission artistique. Ainsi, le très accrocheur « American Song » nous fait bondir de notre fauteuil pour remettre les pendules des hits à l’heure, celle de l’approche ricaine du style, qui mise tout sur un refrain malin, aux voix entremêlées et aux guitares affamées, pour quelques minutes hautement recommandables qui ne jouent aucun tour pendable.
Pas vraiment de grosse surprise à attendre d’un LP qui joue franc jeu, et qui expose ses arguments juste sous nos yeux. Même si la vapeur bout sur le long et presque progressif « Sirocco », c’est pour nous prendre à rebours d’une inspiration très LED ZEP, avec arabesques de guitare et tension évolutive, claviers pompiers qui s’amusent beaucoup de leur petit effet, et solo tout en touché qui nous laisse assez subjugués. Une bien belle réussite qui vient encore agrandir le champ d’action de ces finlandais qui connaissent leur métier, suffisamment pour ne pas trop traîner sur une ligne bien tracée. Evidemment, tout ceci est classique, mais la variété des morceaux proposés est telle que l’ennui ne vient jamais pointer le bout de ses bâillements, même lorsque le groupe craque au final pour tomber sur un tapis de feuilles AOR bien tassé. « No One, Babe », final en demi-teinte vient définitivement entériner le rattachement possible entre BOYCOTT et JOURNEY, et tous les héros d’un Rock costaud mais pas lourdaud, qui placent sur le même piédestal sueur et douceur, sans perdre l’équilibre. Une production très propre mais pas aseptisée permet de rendre une copie immaculée, qui va ravir tous les amateurs de Rock pluriforme, qui sans se disperser s’autorise des écarts constatés, d’un Hard musclé à un FM pas trop sucré, en passant par une Pop intelligente et racée. Facile de comprendre dès lors pourquoi le combo a décidé de remettre le couvert, tant il était confiant dans ses capacités retrouvées et sa créativité régénérée. Des chansons, juste des chansons, simples juste ce qu’il faut, mais un poil plus aventureuses que la moyenne (notamment, comme je l’ai déjà dit sur ce magnifique duo « Bittersweet », le genre de truc qui va faire un malheur au pays…), et finalement une réussite sereine qui permet de se souvenir des rêves de jeunesse, quand tout était encore possible.
Sympathique découverte qui mérite mieux que ce semi anonymat dans lequel ces musiciens semblent plongés sur la toile. Je vous ai transmis le message, à vous de faire le reste. A moins que vous n’optiez pour un boycott absolument pas justifié !
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
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NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09