5 O’Clock.
« Votre thé, avec ou sans Grind ? »
« Avec évidemment. Mais pas que. »
« Pas que ? »
« Non, versez-y aussi un peu de Death, beaucoup de Mathcore, et nappez d’une goutte d’Induscore »
« Quel esthète…. »
Oui, le Grind, c’est bien, très bien même. Mais lorsqu’en sus, il est pimenté d’une grosse louche de Death dissonant, de Mathcore assommant, et enrobé dans une touche d’approche Indus dansant, alors, il devient implacable, et donc, imperfectible.
Pour autant, ne le croyez pas Anglais, malgré mon préambule empesé. Il provient d’une usine du Texas qui tourne à plein régime et qui débite des tronçons par dizaines, prenant en compte des paramètres de qualité très pointus.
Le nom de cette noise factory ? INDISGUST, qui malgré son patronyme ne verse ni dans le Brutal Death, ni dans le Goregrind.
Texas donc, New Braunfels plus précisément, aire de San Antonio, cinquante et quelques mille habitants. Autrement dit, un patelin dans le langage américain, mais qui abrite en son sein un quintette un peu plus malin que la moyenne des Grind acts nationaux.
INDISGUST en détail, est l’association de Zack Ulloa & Rogelio Vigil (guitares), Mike Areliano (batterie), Erik Jimenez (basse) et Juan Garcia (chant). Peu d’autres données à se mettre sous la dent, mis à part un précédent LP/EP, The Hopeless, paru selon leur Bandcamp en…décembre 2016, ce qui fait quand même un sacré rendement pour un seul petit mois.
Mais même en se concentrant simplement sur cette dernière offrande, se cachant sous une splendide pochette noir et blanc d’un autre temps, il y a suffisamment à dire pour mettre cette horde de vilains en avant.
Plus concrètement, INDISGUST pourrait incarner un genre de pinacle de la créativité brutale intelligente, puisque les cinq musiciens ont pris grand soin de mélanger leurs nombreuses influences pour les reproduire de façon personnelle. Le made in Texas n’a donc rien à voir avec la contrefaçon made in China, et assure une grande qualité de produit et une finition léchée. Sur une trame Hardcore/Powerviolence/Grind, les texans brodent des motifs saccadés de Mathcore, d’Induscore, et agrémentent le tout de fantaisies Death assez notables, et franchement remarquables. Tant et si bien qu’il devient très difficile au final de les classer dans une catégorie de production fixe, puisqu’ils prennent un malin plaisir à noyer le poisson avec l’eau du bain.
Même leur album est agencé de façon assez étrange. Conglomérat de morceaux courts qui frappent fort, de titres plus nuancés qui osent même quelques harmonies typiques du Post-Hardcore (« Jezebel », une tuerie intégrale de plus de quatre minutes, qui revisite tous les créneaux de l’extrême avec une aisance bluffante), et d’un final faussement progressif de onze minutes qui case un énorme shunt avant de finir le barbecue sur une sauce Mathcore hyper épicée, The Murder Trials est un jeu de dupes en montagnes russes qui vous fait croire au faux plat alors même qu’une descente vertigineuse se profile un peu plus bas.
En gros, ça monte, ça accélère, ça stagne, ça décélère, ça vous envoie en l’air en vous maintenant la tête à l’envers avant de vous coller une poussée de trois ou quatre G juste avant l’arrivée.
Pas mal pour avoir la nausée…
En somme, si un parc d’attraction fondé conjointement par INFEST, CONVERGE, BRUTAL TRUTH, DILLINGER ESCAPE PLAN, LOCK UP, CULT LEADER, TRAP THEM et NASUM ouvrait ses portes au Texas, The Murder Trials en représenterait une inauguration en grandes pompes et assez fidèle aux sensations fortes vous y attendant.
Intense ? Brutal ? Les maux sont lâchés, et croyez-moi sur parole, ne mangez pas avant sous peine de voir votre estomac remonter.
Mais vos hôtes sont quand même soucieux de votre bien être, et vous ont aménagé une intro assez calme, avant de vous pousser sans ménagement dans la cabine pour un premier round en forme de double rotation Crust/Mathcore dissonante (« It’s Just Begun », dans les dents).
Alors ça virevolte, ça picote, ça pivote et ça tricote, tout en serrant les mailles d’un nœud lourd et presque Induscore teinté de Death, qui soudain vire au cauchemar Deathcore compressé et expulsé (« To Conquer », machine à broyer ultime qui vous fait passer sur des rails rouillés qui couinent, offrant quand même un soupçon de mélodie sur un refrain Hardcore pas si vilain).
Mais de minute en seconde, on se dit que le rythme ne pourra pas rester aussi malmené, et que la faconde finira par se calmer, mais c’est mal connaître ces forains de l’extrême qui multiplient les cassures, brisures et accélérations jusqu’à l’overdose (« Indisgust », genre d’hymne à la nique à la DILLINGER, qui toise Calculating Infinity avec une jouissance infinie).
Et on empile les dissonances, les hurlements de démence, pour un mid tempo épuisant sur fond de Math/Hardcore éprouvant (« Opinion Formed », qui substitue l’Indus à la furie pile à midi). Alors du Grind évidemment, mais tellement renforcé de déviances Hardcore métallisé qu’on finit par en douter (« Reborn In Vengeance », mélange haletant de blasts à la NASUM et de violence à la PRIMITIVE MAN), et même penser que le Crust a aussi droit de cité (« This Blood », D-beat suédois et Grind texan, pour encore mieux s’étouffer avec le vent).
Avant la chute finale, on reprend les règles initiales en les synthétisant (« Nicotine », cent-seizième cigarette avant la nuit, et poumons détruits par le goudron d’un Induscore interdit), et on lâche le lest sur un épilogue qui abandonne toute raison (« Live In Misery », appréciez le silence médian avant la clôture, c’est un conseil d’ami tordu).
La vie c’est un manège ?
Si mon manège à moi, c’est eux, alors les INDISGUST ne risquent pas de me dégouter des carrousels et autres attractions de foire pour dégénérés pas vraiment consensuels. Une façon de proposer un petit tour de l’undergrind en le teintant d’autres éléments, en restant intenses, déments, et finalement, plus créatifs que la horde des suiveurs qui se contentent d’être méchants.
The Murder Trials est extraordinaire, mais mauvais, vraiment mauvais. Dans le sens où il vous veut un mal fou en vous faisant du bien.
Et vous en ressortirez heureux, mais pas forcément très frais.
Titres de l'album:
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15/04/2025, 08:17
Et va te faire foutre avec ton histoire de masque à la con, comme si je cachais quelque chose.
15/04/2025, 07:56
J'en ai juste marre des nostalgiques à la con qui sont incapables de tourner la page. Tu aurait une reformation avec tout les membres de ton groupe que tu aimais ado en fauteuil roulant que tu aurais un public pour dépenser 500 balle le ticket. Oui c'est à charge..
15/04/2025, 07:52
Les masques tombent. Je vois. Ton post n'a donc aucune crédibilité vu que c'est à charge. On se demande donc bien quel est son intérêt ici. Un mystère de plus. Comme si moi j'allais poster sous un groupe ou sous un style dont je me balec. Br(...)
15/04/2025, 06:37
Tu as des mecs qui déboursent une fortune pour aller voir les vieillards de Black Sabbath jouer péniblement, à un moment il faut tourner la page désoler, pareil pour Maiden et compagnie.
15/04/2025, 05:15
Oh mais si ça ne tenait qu'à moi tout ce qui est heavy ou thrash speed et compagnie c'est poubelle. On a poussé le metal plus en avant, ces reculs nostalgique d'adulescent c'est pas pour moi.
15/04/2025, 05:06
On reconnaît quelques intonations de Rinehart mais a l'instar de Doty, qu'on a pu entendre sur des réenregistrements, ça sonne pas terrible. Bon attendons tranquillement l'album.Par contre pas d'accord avec les posts précéde(...)
14/04/2025, 17:28
Je rejoins en partie Arioch91...le chant? Et la production? Ca manque d'âme je trouve, en tout cas si je compare à "Darkness Descends" ( oui, c'est le seul album que je connais d'eux....)....
14/04/2025, 14:35
Un petit message hors sujet mais bon, je regrette en effet la disparition du Fall of Summer...
14/04/2025, 14:30
Bon ça me parle déjà plus que leurs dernières sorties, on retrouve un peu d'adhérence dans les guitares, à voir !
14/04/2025, 07:29