Metal symphonique, Néo-classique, Djent, Metal progressif, APOCALYPTICA, le renouveau de la musique Metal est passé un jour par la case démonstrative ou classique, et le deuxième album du collectif OPUS ARISE est symptomatique de cette démarche d’ouverture sur un monde extérieur susceptible d’apporter une plus-value à des composions somme toute assez formelles.
OPUS ARISE rassemble les forces de neuf musiciens (Shawn Hillman - guitare/violoncelle, James Readman - guitare, Daniel Carmago - basse, Matthew Logan - batterie/violon, Matthew Hannah - claviers, Michelle Gao - violon, Ellen Smith - alto, Darrell Bennett - violoncelle, et Kyle Hagen - basse/contrebasse) venus brosser un monde cyberpunk éclairé des lumières des néons, et personnifié par des riffs purement Metal et des thèmes classiques. Le collectif nous avait déjà donné un aperçu de ses capacités sur son premier album, Revelation, publié en 2016, et sept ans plus tard, ces mêmes capacités semblent avoir été décuplées pour obtenir un mélange homogène de Metal puissant, de Progressif mordant et de Néo-classique pertinent.
Matthew Logan et Matthew Hannah, les deux têtes pensantes du projet ont donc couché sur partitions ces nouvelles aventures, toujours aussi passionnantes et incroyablement bien équilibrées entre leurs éléments. On retrouve sur The Network la fougue de la jeunesse mais aussi la maturité de l’aisance technique, sans que le concept ne dérive vers un élitisme fort peu à propos.
Les morceaux sont constitués d’une trame rythmique sur laquelle viennent se greffer les divers instruments, et je dois avouer que l’orientation choisie est l’une des plus probantes que j’ai pu écouter. D’ordinaire, ce genre de projet se perd dans des considérations purement Metal, trop légèrement atténuées par un background orchestral synthétique et peu crédible. Ici, la partie classique s’impose d’elle-même, mais elle est combinée à la délicatesse d’un Progressif tourné vers le futur, et renforcée d’une patine Djent certes discrète, mais palpable.
L’écueil principal d’un album instrumental reste sa logique harmonique et son évolution solide. Ici, l’écueil est non seulement évité, mais même ignoré tant les instruments se mettent au service d’une idée porteuse et d’un concept certes classique, mais toujours efficace. Les violons le disputent donc aux énormes riffs de guitare, tandis que la batterie sait rester discrète quand il le faut, avant de tout écraser d’un impitoyable roulement de double grosse caisse.
OPUS ARISE se passe donc très bien de chant et d’une narration classique, et nous raconte son histoire musicale avec beaucoup de maîtrise. La progression de l’album est crédible, les chapitres se distinguent les uns des autres sans forcer, et nous avons même droit à des interludes traditionnels du plus bel effet, sur « Reminiscence », qui permet aux violons de se montrer allusifs à la culture Folk irlandaise, mais aussi tzigane.
De fait, la lassitude reste dans son placard, tant The Network a de vraies allures de film audio, parfaitement scénarisé, et alternant les séquences d’action et les scènes d’émotion. L’intensité de « Change » donne un sacré coup de fouet à la seconde partie de l’album, proche d’un score de jeu vidéo d’aventure, et grâce à une production incroyablement claire, OPUS ARISE se ne perd jamais dans les limbes de l’abstraction, malgré quelques parties alambiquées que pourraient jalouser les cadors du Metal progressif moderne.
Mais l’expérience parle, et puisque les membres du collectif sont aussi ceux inclus au line-up de groupes comme SVNEATR, THOUSAND ARROWS, ou encore YSGAROTH, le résultat quasiment parfait n’a rien d’étonnant. POWERGLOVE, SCALE THE SUMMIT, et ANIMALS AS LEADERS sont aussi cités par l’agence de promotion, qui joue habilement avec les références pour attirer un public avide de nouvelles sensations. Mais OPUS ARISE n’a guère besoin de références pour s’imposer, et peut s’appuyer sur son talent naturel pour développer des thèmes porteurs, qui animent ce monde cyberpunk à la dérive, projection dystopique d’un avenir qu’on craint résolument peu clément.
Et comme le métrage s’arrête juste au-dessus de la barre des quarante minutes, il n’en est que plus digeste, et donne même envie de se repasser la bande au début. Précision rythmique, riffs costauds, mélodies prononcées et humeurs variées, tel est le menu de ce deuxième long qui s’impose dans la production actuelle. « Timeshift », choisi en single joue la puissance et la détermination en opposant la guitare et les violons, laissant au nuancé « The Unanswered Question » le soin de clôturer l’aventure.
Bel équilibre donc pour le groupe canadien, qui prend son temps pour publier, mais qui préfère peaufiner que bâcler. The Network est donc un album à recommander à tous les esthètes d’un Metal métissé, à cheval entre Progressif et technique. On en viendrait presque à regretter un double album. Mais sait-on jamais, le futur nous réserve peut-être de bonnes surprises.
Titres de l’album:
01. Inner Skepticism
02. Electric Jungle
03. Antimatter
04. Digital Soundscape
05. Reminiscence
06. Change
07. Timeshift
08. The Unanswered Question
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
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Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
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@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
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@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15