The Network

Opus Arise

02/12/2022

Autoproduction

Metal symphonique, Néo-classique, Djent, Metal progressif, APOCALYPTICA, le renouveau de la musique Metal est passé un jour par la case démonstrative ou classique, et le deuxième album du collectif OPUS ARISE est symptomatique de cette démarche d’ouverture sur un monde extérieur susceptible d’apporter une plus-value à des composions somme toute assez formelles.

OPUS ARISE rassemble les forces de neuf musiciens (Shawn Hillman - guitare/violoncelle, James Readman - guitare, Daniel Carmago - basse, Matthew Logan - batterie/violon, Matthew Hannah - claviers, Michelle Gao - violon, Ellen Smith - alto, Darrell Bennett - violoncelle, et Kyle Hagen - basse/contrebasse) venus brosser un monde cyberpunk éclairé des lumières des néons, et personnifié par des riffs purement Metal et des thèmes classiques. Le collectif nous avait déjà donné un aperçu de ses capacités sur son premier album, Revelation, publié en 2016, et sept ans plus tard, ces mêmes capacités semblent avoir été décuplées pour obtenir un mélange homogène de Metal puissant, de Progressif mordant et de Néo-classique pertinent.

Matthew Logan et Matthew Hannah, les deux têtes pensantes du projet ont donc couché sur partitions ces nouvelles aventures, toujours aussi passionnantes et incroyablement bien équilibrées entre leurs éléments. On retrouve sur The Network la fougue de la jeunesse mais aussi la maturité de l’aisance technique, sans que le concept ne dérive vers un élitisme fort peu à propos.

Les morceaux sont constitués d’une trame rythmique sur laquelle viennent se greffer les divers instruments, et je dois avouer que l’orientation choisie est l’une des plus probantes que j’ai pu écouter. D’ordinaire, ce genre de projet se perd dans des considérations purement Metal, trop légèrement atténuées par un background orchestral synthétique et peu crédible. Ici, la partie classique s’impose d’elle-même, mais elle est combinée à la délicatesse d’un Progressif tourné vers le futur, et renforcée d’une patine Djent certes discrète, mais palpable.

L’écueil principal d’un album instrumental reste sa logique harmonique et son évolution solide. Ici, l’écueil est non seulement évité, mais même ignoré tant les instruments se mettent au service d’une idée porteuse et d’un concept certes classique, mais toujours efficace. Les violons le disputent donc aux énormes riffs de guitare, tandis que la batterie sait rester discrète quand il le faut, avant de tout écraser d’un impitoyable roulement de double grosse caisse.

OPUS ARISE se passe donc très bien de chant et d’une narration classique, et nous raconte son histoire musicale avec beaucoup de maîtrise. La progression de l’album est crédible, les chapitres se distinguent les uns des autres sans forcer, et nous avons même droit à des interludes traditionnels du plus bel effet, sur « Reminiscence », qui permet aux violons de se montrer allusifs à la culture Folk irlandaise, mais aussi tzigane.

De fait, la lassitude reste dans son placard, tant The Network a de vraies allures de film audio, parfaitement scénarisé, et alternant les séquences d’action et les scènes d’émotion. L’intensité de « Change » donne un sacré coup de fouet à la seconde partie de l’album, proche d’un score de jeu vidéo d’aventure, et grâce à une production incroyablement claire, OPUS ARISE se ne perd jamais dans les limbes de l’abstraction, malgré quelques parties alambiquées que pourraient jalouser les cadors du Metal progressif moderne.

Mais l’expérience parle, et puisque les membres du collectif sont aussi ceux inclus au line-up de groupes comme SVNEATR, THOUSAND ARROWS, ou encore YSGAROTH, le résultat quasiment parfait n’a rien d’étonnant. POWERGLOVE, SCALE THE SUMMIT, et ANIMALS AS LEADERS sont aussi cités par l’agence de promotion, qui joue habilement avec les références pour attirer un public avide de nouvelles sensations. Mais OPUS ARISE n’a guère besoin de références pour s’imposer, et peut s’appuyer sur son talent naturel pour développer des thèmes porteurs, qui animent ce monde cyberpunk à la dérive, projection dystopique d’un avenir qu’on craint résolument peu clément.

Et comme le métrage s’arrête juste au-dessus de la barre des quarante minutes, il n’en est que plus digeste, et donne même envie de se repasser la bande au début. Précision rythmique, riffs costauds, mélodies prononcées et humeurs variées, tel est le menu de ce deuxième long qui s’impose dans la production actuelle. « Timeshift », choisi en single joue la puissance et la détermination en opposant la guitare et les violons, laissant au nuancé « The Unanswered Question » le soin de clôturer l’aventure.

Bel équilibre donc pour le groupe canadien, qui prend son temps pour publier, mais qui préfère peaufiner que bâcler. The Network est donc un album à recommander à tous les esthètes d’un Metal métissé, à cheval entre Progressif et technique. On en viendrait presque à regretter un double album. Mais sait-on jamais, le futur nous réserve peut-être de bonnes surprises.    

 

  

Titres de l’album:

01. Inner Skepticism 

02. Electric Jungle     

03. Antimatter           

04. Digital Soundscape         

05. Reminiscence

06. Change    

07. Timeshift 

08. The Unanswered Question


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par mortne2001 le 22/02/2023 à 18:01
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