La nuit a toujours inspiré les artistes, les rockeurs n’échappant pas à la règle. Gene Simmons lui-même le disait, la nuit est un monde mystérieux dans lequel n’importe qui peut devenir n’importe qui, et changer d’identité au gré des néons et autres regards émerveillés, et la nature profonde de chacun se révèle une fois le dernier rayon de soleil couché…Nous aimons tous l’obscurité, à peine troublée par quelques lumières artificielles n’étalant pas au grand jour notre moi « réel », obscurité qui nous permet de devenir le héros que nous avons toujours voulu être, au moins le temps de quelques heures…Mais la nuit, c’est aussi souvent le moment des concerts, dans des salles aux couloirs pas très clairs, et aux premiers rangs suant d’une chaleur d’enfer, alors pas étonnant que nos Hard-rockeurs la vénèrent et lui consacrent une grosse partie de leur œuvre…
Mais la nuit peut être longue parfois, surtout lorsqu’on traîne du côté des pays scandinaves, Suède, Norvège, Finlande, peu importe…Enfin pas tant que ça, puisque aujourd’hui, c’est ce dernier pays qui nous apporte sa contribution nocturne en la présence d’un quatuor de pas vraiment nouveaux venus, plutôt connus dans leur pays et même hors de leurs frontières bénies…
THE NIGHTS, nom prédestiné pour des musiciens qui lui ont consacré une partie de leur vie, sur les estrades de jeu ou dans des studios enfumés. Un nom qui en cache d’autres, assez fameux pour qui est familier d’un Hard-Rock délicat et mélodique. Ceux de Sami Hyde et Ilkka Wirtanen, respectivement chanteur et guitariste, qui ne sont pas vraiment nés d’hier dans le business, et qui ont déjà laissé leur empreinte au fer rouge sur un certain nombre de collaborations. Sami a déjà pris le micro au sein d’un nombre conséquent de combos, dont le TONY MILLS BAND (SHY, TNT), dans lequel on retrouvait aussi Geoff Nichols (BLACK SABBATH), mais a aussi composé pour d’autres, THE MAGNIFICENT par exemple, pour les plus érudits. Ilkka pour sa part, a beaucoup bossé derrière les consoles, pour les romantiques et Glam RECKLESS LOVE (dont il a écrit pas mal de morceaux), mais aussi au service de BATON ROGUE, MORGUE ou les HELLCITY PUNKS. Pas vraiment le bal des débutants donc, et pour l’occasion, les deux « leaders » se retrouvent entourés de Jan-Erik Iivari (batterie) et Harri Kokkonen (basse), solide rythmique qui leur permet de se concentrer sur leurs rôles respectifs, avec tout le brio dont ils ont toujours fait preuve.
Le but de cette association ? Avoué et revendiqué, rendre hommage aux idoles du duo, les TNT, Malmsteen et autres chantres d’une grandiloquence mélodique nordique, tout en noyant leur allant électrique dans une séduction Pop pragmatique, pour aboutir à un bel équilibre entre puissance et harmonies. Et c’est justement cet équilibre qui a séduit les pontes de Frontiers, toujours à l’affut d’une belle combinaison, et avouons tout de go que le label italien a encore mis les pieds dans le plat en dégainant son stylo à bon escient.
Avec un nom et une origine géographique pareille, il eut été facile de dresser un parallèle entre les THE NIGHTS et les immanquables THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, mais si les finlandais et les suédois partagent quelques accointances indéniables, notre quatuor du jour se veut moins coincé dans des 80’s frigorifiées, et plus ouvert à des influences classiques venant de leur propre pays, ou des contrées voisines. Si l’on pense évidemment à une adaptation des références qu’ils citent ouvertement, et notamment dans le jeu très flamboyant et Yngwien d’Ilkka, les noms de 220 VOLTS ou de HAYWIRE peuvent aussi être placés sur le papier, notamment lorsque l’approche se aussi Pop que Hard-Rock (« In The Blink Of An Eye »), ce qui arrive quand même assez souvent et risque d’effrayer les plus endiablés des méchants (« I Will Never Stop Loving You », qui sonne plus BON JOVI qu’un résumé du Billboard de 1987). Sensibilité donc, mais aussi quelques rythmiques bien solides, et des interventions en solo distillées avec entrain et brio, histoire de ne pas tomber dans la mièvrerie. Et d’ailleurs, le gros riff de « Welcome To The Show », superposé aux lignes vocales subtiles de Sami nous prévient bien avant la tombée de la nuit de ses désirs de crossover ultime. Associer la crudité d’une guitare qui rugit une fois les portes fermées, et la délicatesse d’un chant qui accueille les invités, pour une hybridation pas si contre nature que ça, et assez développée dans les contrées où règne le froid une bonne partie de l’année.
Clavier en contrepoint, refrains d’airain qui nous font chanter à tue-tête en attendant le matin, et Rock épais qui sursaute d’un beat élastique qui nous pousse vers la piste de danse électrique (« Nothing But Love », sexy but chic et illuminé d’un solo baroque à la Yngwie/Ritchie), et qui rappelle même les appropriations des cousins de THE LOCAL BAND, sans le côté reprise facile, mais avec la même dextérité tactile (« Juliette », le gros hit qui aurait secoué les charts il y a trente ans bien tassés. Tiens, d’ailleurs le duo basse/batterie s’amuse à singer les déhanchés des POINTER SISTERS qui étaient si excitées…).
Mais la concision n’empêche pas l’ambition, et les huit minutes du progressif « Elegy (You Should Be Here ) » le démontrent avec passion, en distillant une intro venteuse et pluvieuse qui accentue encore plus le timbre Bon Jovien de Sami. Sur longue durée, les finlandais font preuve de la même créativité, et le format leur sied, même si des tubes courts et instantanés comme « Take Me To Heaven » semblent être leur spécialité. On se retrouve pendant un peu moins de trois minutes plongé dans une nostalgie savourée, un peu comme si Michael Sembello croisait le clavier avec la guitare d’un jeune John Norum pour un duel gagné d’avance par le public.
Et entre les demi-ballades romantiques (« You Belong To Me Tonight »), les embardées Heavy aux guitares graves et plombées (« I Wanna Be Your Superhero », qu’on aurait aisément pu retrouver sur le premier album éponyme d’un natif du New-Jersey), le tableau est presque complet, et nous enchante les oreilles de ses variations sur plusieurs thèmes…
Il est certain que depuis pas mal d’années, Frontiers aime à nous faire découvrir des partenariats pas toujours très valides. Mais avec THE NIGHTS, Serafino Perugino ne s’est pas vraiment trompé, et n’a pas survolé le contrat avant de le signer. Leur amalgame de première classe d’une Pop léchée et d’un Hard-Rock burné est de première qualité, et vient valider des carrières déjà largement entamées avec succès. Un disque qui peut fédérer, autour de mélodies léchées et de riffs lâchés, presque scientifiquement élaboré, mais frais et naturel une fois gravé. Et au milieu de chœurs à la DEF LEP/TNT, de guitares à la Yngwie, et de rythmiques nordiques fluides et solides se trouve une certaine idée du bonheur.
Le bonheur de retrouver la nuit, qui cache dans son ombre des silhouettes tapies, aux visages flous mais aux sourires éclatant d’envie. The night is still young chantait l’ami Billy. Et elle sera toujours belle et longue passée en bonne compagnie…
Titres de l'album:
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
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Qui écoute encore cet album en 2025? Groupe que je découvre que maintenant... Quel album ! Tourne en boucle
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Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
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Il y a vraiment un problème de la place de la culture dans notre société...
01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37
Première écoute décevante, la seconde plus convaincante. Malgré tout un peu déçu après le très bon World Gone Mad
29/04/2025, 08:26
Et pitié plus jamais de thrash//bllack/death à la con, choisit ton camp camarade !.
29/04/2025, 02:27