Il y a déjà longtemps qu’un album de POWERMAN 5000 n’est plus un évènement, toujours est-il que le groupe de Boston n’a jamais vraiment déçu dans un style pourtant exigeant. A vrai dire, peu d’albums du concept ont vraiment défrayé la chronique, du moins hors des Etats-Unis, et les années de gloire de Tonight the Stars Revolt! ou Anyone for Doomsday? sont maintenant loin derrière eux. Les plus mesquins iront jusqu’à dire que le seul intérêt de la bande a toujours été l’identité de son chanteur Michael Cummings, petit frère de Rob Zombie, et que cette filiation seule a forcé les projecteurs à se braquer sur le groupe. Je m’inscris évidemment en faux contre cette assertion, POWERMAN 5000 ayant produit des albums de qualité depuis ses débuts lointains. Mais je dois aussi reconnaître que m’atteler à la chronique de ce The Noble Rot n’a pas été plus enthousiasmant que de traiter de la dernière nouveauté underground, tant les bostoniens se contentent depuis des années de refourguer la même musique sous des emballages différents. D’ailleurs, les fans de Metal Indus les ont lâchés depuis longtemps, depuis que le combo s’est tourné vers une musique plus électronique qu’industrielle, et ce onzième album studio ne les fera pas revenir dans le giron avec son habituel mélange de sonorités Indus des années 90/2000 et son ambiance Dance Electro des années 80. On pense parfois à une version durcie des COMMUNARDS, ou à un sosie de Billy Idol perdu sur un dancefloor américain, et ce nouvel effort n’en est pas vraiment un, et ce à plusieurs niveaux. D’abord, parce qu’il se contente d’une continuité logique par rapport à New Wave, et ensuite parce qu’il ne tolère qu’une petite demi-heure de musique après trois ans d’absence. On était en droit d’attendre un peu plus d’un groupe capable de…plus, mais visiblement, les POWERMAN 5000 ont trouvé la bonne formule entre SKINNY PUPPY et les JESUS ON EXTASY.
Cette formule est évidemment payante, dans un genre de MANSON expurgé de ses riffs les plus drus, mais l’effet de surprise est largement émoussé par le temps. Et si Michael Cummings aka Spider One reste le seul membre originel depuis longtemps, sa voix est toujours aussi agréable à écouter, d’autant que son backing band ne lésine pas sur les effets pour séduire un public avide d’Indus light et sans danger. Le membre le plus ancien après Cummings est donc toujours Gustavo Aued (X51) à la basse depuis 2008, soutenu par DJ Rattan (Rattan) depuis 2013, alors que les guitares sont toujours tenues par Nick Quijano (sci55ors) et Richard Jazmin (Zer0). Le quintet se connaît donc bien, et continue d’explorer une musique électronique génériquement Pop sur les contours, mais qui manque de thèmes porteurs et de refrains qui explosent comme à la grande époque. De fait, The Noble Rot ne risque pas de séduire un nouveau public à l’heure où les groupes ne peuvent plus se produire live dans de bonnes conditions (voire pas du tout), et sans défendre cet album sur scène, les POWERMAN 5000 auront du mal à en répandre la bonne parole qui ressemble parfois à une redite forcée un peu gênante. Avec des titres ne dépassant que très rarement les trois minutes, le groupe a encore misé sur l’efficacité, mais leur approche en demi-teinte empêche justement ces titres de décoller, laissant un sentiment de frustration, mais engendrant paradoxalement une sensation hypnotique pas forcément désagréable.
On le constate sur « Let The Insects Rule » qui grouille comme un leftover de MANSON remixé par un Tommy LEE très investi, et c’est avec plaisir que l’on constate que le groupe n’a pas perdu son sens de l’humour. Il le pousse d’ailleurs au maximum, en s’appropriant le classique des GO GO’S « We Got the Beat », qui trouve ici un éclairage nouveau, mécanique comme une cover de KRAFTWERK, mais plaisir pas si coupable que ça qui démontre que les influences des américains sont toujours cachées dans les eighties. La reprise est évidemment transformée à souhait, mais l’original en ressort grandi tant cette appropriation ne suscite pas un réel emballement. Les morceaux originaux du quintet sont heureusement plus intéressants, à l’image de l’introductif « Cannibal Killers That Kill Everyone », rare incursion de la guitare au premier plan qui nous ramène aux heures de gloire du combo. Et le LP a beau être d’une brièveté extrême, la redondance n’est pas forcément évitée, et il faut compter sur le flow de Spider One pour nous sortir de notre léthargie, sur le très malin et martial « Brave New World » par exemple, qui est malheureusement placé en début de parcours. Le reste du nouveau répertoire ne fait pas bondir, sauf lorsqu’il assume ses penchants dansants, avec un contagieux « Strange People Doing Strange Things » qui pourrait presque passer pour une Synth-Pop très opportuniste ou une reprise des SISTERS OF MERCY déguisée en tube Indus pour boite cheap.
Alors évidemment, à carrière linéaire et prévisible, album linéaire et prévisible. Honnêtement, The Noble Rot n’est pas un mauvais disque, ses quelques variations sur durée courte lui évitant cet écueil, il réserve même quelques bons moments (le climat robotique et mécanique de « VHS » avec sa voix traitée au vocoder), mais on sait depuis fort longtemps que le passé glorieux du groupe ne remontera jamais à la surface, comme si Michael Cummings se contentait du minimum syndical tous les trois ans pour revenir sur le devant de la scène. Peut-être est-ce le destin d’un groupe de série B qui n’a jamais vraiment déchaîné les passions en Europe, et qui fait partie depuis un bail du patrimoine américain. En attendant une suite qu’on peut presque déjà deviner, The Noble Rot plaira aux fans du groupe, mais laissera de marbre tous les autres. Pas difficile de savoir lesquels sont les plus nombreux.
Titres de l’album:
01. Cannibal Killers That Kill Everyone
02. Brave New World
03. Play God Or Play Dead
04. Black Lipstick
05. Special Effects
06. Let The Insects Rule
07. Movie Blood
08. Strange People Doing Strange Things
09. We Got The Beat
10. VHS
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