Si les années 80 vous manquent une fois de plus, si vous n’êtes pas encore saturé par la vague des talentueux suédois qui chaque semaine prouvent leur suprématie sur la nostalgie musicale, alors empressez-vous de jeter deux oreilles sur le premier LP des ARCTIC RAIN, qui plus qu’une pluie arctique, vous proposent une aurore boréale de mélodies musclées. Une musique clairement ancrée dans les années de gloire du Hard-Rock mélodique, une interprétation hors-pair, et surtout, un sens de la composition affûté qui n’a rien à envier aux Vinnie Poncia, Richard Marx et autres Desmond Child, pour un melting-pot extraordinaire de tout ce que les eighties ont proposé de plus brillant et chatoyant, et un trip ultime dans les premières places du Billboard avant que le Rock n’en disparaisse presque à jamais. Fondé par trois musiciens aguerris (le claviériste et compositeur Pete Alpenborg, le guitariste Magnus Berglund et le chanteur Tobias Jonsson), ARCTIC RAIN est rapidement devenu quintet après l’adjonction du bassiste Gert Daun du batteur Jonas Jönsson, et nous propose aujourd’hui son premier longue-durée, parrainé par les italiens de Frontiers qui ont vite senti que le groupe se sentirait à l’aise dans leur écurie. Il faut dire que le groupe suédois à de sévères allures de pur-sang capable de gagner toutes les courses, et avec de sérieuses références, des influences marquantes mais revendiquées, et une aptitude à composer des tubes aussi facilement que de respirer, The One mérite amplement son titre, et s’avère sortie cruciale du mois d’août en termes de Hard Rock mélodique et d’AOR.
Principalement composé par Pete Alpenborg (qui a bossé entre autres avec REVOLUTION SAINTS, HOUSE OF LORDS, ISSA, ALL 41, TOBY HITCHCOCK, SUNSTORM, et KEE OF HEARTS), le répertoire de The One est impeccable et immaculé, et bénéficie d’une production qu’on croirait directement sortie de studios californiens d’il y a trente ans ou plus. Mais les compositions ne seraient rien sans une interprétation impeccable, et entre la dextérité de Magnus Berglund et la voix puissante et gorgée de feeling de Tobias Jonsson, le tableau est complet, et le groupe nous déroule le tapis rouge dès les premières minutes. Humble, le groupe n’hésite pas à affirmer qu’il se veut synthèse de ses influences, et nomme WHITESNAKE, MR. BIG, FOREIGNER, TALISMAN, DEF LEPPARD, TOTO, TREAT, DOKKEN, WHITE LION, JOURNEY pour baliser le terrain couvert. Avec de tels noms dans la liste des idoles, la compétition est rude, pourtant, les suédois remportent la bataille haut la main, notamment en maîtrisant à la perfection cet art national du refrain qui tue. On a même le sentiment d’assister à la fusion du BON JOVI le plus glorieux et du JOURNEY le plus somptueux, à l’occasion d’un « Free My Mind », qui n’aurait pas dépareillé sur la BO d’un épisode clé de Miami Vice. Tout ici semble éclairé au néon, avec une fille plantureuse au regard de cristal allongé sur le lit, pendant que le héros remet sa chemise blanche virginale avant de lui déposer un baiser sur le front. L’image est cliché, mais la musique les évite tout en détournant les codes et les poncifs du Hard mélodique, et signe un manifeste de qualité absolue, évoluant entre Hard Fm, Hard mordant, AOR musclé et Heavy mesuré, ce qui confère à ce premier jet des allures de best-of déguisé.
De là évidemment découlent des évidences qu’il est inutile de coucher sur papier, puisque The One représente en quelque sorte la quintessence de l’art scandinave pour trousser des hits à la pelle, et les amateurs de mélodies ciselées jouées avec précision mais sans sacrifier la naturel reconnaîtront l’un des groupes les plus talentueux de sa génération pourtant chargée en héros mélodiques. Et avec son titre à la QUEEN, « Love Of My Life » déboule sans crier gare et ne joue pas la tendresse mais bien l’agressivité d’un Hard Rock tout sauf édulcoré, car les nombreuses harmonies jonchant l’effort n’en atténuent pas pour autant la puissance. Pas de niaiserie radiophonique ici, ni de trahison putassière en forme de concessions à la Pop trop facile, mais bien une œuvre de haute volée qui balaye la concurrence devant son propre porche. Et entre les riffs saignants de Magnus Berglund et le chant lyrique et poignant de Tobias Jonsson, l’ambiance n’est pas à la somnolence, mais bien au headbanging qui s’accorde très bien de refrains chantés à l’unisson. Evidemment, certains morceaux témoignent d’une connaissance approfondie du bréviaire eighties, mais en posant vos oreilles sur « Lost », vous penserez avec tendresse aux années BON JOVI, DOKKEN, TYKETTO et autres représentants d’un Rock accessible et séduisant. Loin d’une vulgarisation pour les masses, ce premier album s’adresse plutôt aux esthètes old-school en manque de souvenirs d’époque, et le tracklisting défile sans commettre de faux pas, s’autorisant évidemment des accalmies sur fond de synthé (« Friends »), sans jamais sombrer dans la mélasse des balades lacrymales (« Madeleine » qui rappelle quand même méchamment WINGER évidemment).
On a beau chercher, fouiller, traquer le moindre travers, on finit par s’avouer vaincu, puisque les musiciens en profitent même pour glisser des plans à la DREAM THEATER/HAREM SCAREM et montrer leur niveau sans trop pérorer (« Breakout »), et on en arrive vite au constat de perfection dans un domaine qui supporte très mal les approximations. Mais la perfection dans le créneau du Hard Rock mélodique est toujours très difficile à atteindre, ce qui ne fait que rendre la performance des suédois encore plus impressionnante, et il est possible et même certain que dans les années à venir, le nom d’ARCTIC RAIN soit cité en exemple. Difficile de faire son marché sur cet étal de tubes en puissance, desquels se dégagent une euphorie contagieuse, et une joie de jouer évidente. Les beats simples sont souvent jumpy (« Lift Me Up »), les soli incendiaires, et on ressort de l’écoute de ce petit miracle le sourire aux lèvres, et prêt à repartir du début pour replonger dans cette euphorie globale. Un disque à l’image de la production suédoise de ces dix dernières années, situé en haut du panier, et qui risque de demander des efforts considérables pour être surpassé.
Titres de l’album:
01. Love Of My Life
02. Lost
03. Friends
04. Night After Night
05. Free My Mind
06. Give Me All Of Your Love
07. Lift Me Up
08. The One
09. Breakout
10. Madeleine
11. Take Me To Your Hear
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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28/03/2025, 09:03
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26/03/2025, 16:53
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26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33