Direction les pays du froid pour se réchauffer un peu de cet hiver pluvieux, puisqu’on sait cette région du globe apte à nous faire oublier les tracas météorologiques du quotidien de ses riffs d’airain. Riffs qui parfois savent s’adoucir au coin du feu, et épouser des formes plus délicates et moins tranchées…Pour autant, nos amis du jour ne versent ni dans le nostalgique trop marqué, et ne singent pas non plus les sonorités AOR si chères à nos cousins scandinaves malins, puisque leur inspiration est plus plurielle et un tantinet plus personnelle, s’ancrant dans une tradition de survol des époques et d’une synthèse de styles assez intéressante en soi. Laissez-moi donc, à dessein, vous introduire le quintette de ce matin, qui nous en vient de Lahti, Finlande, et qui garde jalousement les informations le concernant dans un coffre méchamment bien fermé. Ainsi vont donc les AUREA MENTIS, quintette (Antti Lehtinen - chant, Sami Virkki & Sami Leppäaho - guitares, Riku Levasmaa - basse et Derek Kinnunen - batterie), dont il est difficile de connaître le parcours, puisque sa page Facebook n’est pas vraiment foisonnante de renseignements. Tout au plus apprenons-nous que leur nouveau/premier EP est disponible sur les plateformes d’usage, et qu’ils arpentent les scènes nationales, convaincus de leur potentiel qui en effet, éclate d’une façon assez probante tout au long des décibels diffusés par ces quatre morceaux assez complets. Mais ne comptez pas sur moi pour vous fournir une bio exhaustive, puisqu’il n’en existe visiblement pas. De fait, difficile de jouer au petit jeu des comparaisons, puisque les influences sont purement occultées, et qu’une éventuelle discographie n’est même pas mentionnée. Il faut donc prendre tout ça de bloc, et assumer sa passion pour un Hard-Rock teigneux et moins mélodieux qu’il n’y paraît, à cheval entre la rudesse de ton alternative des glorieuses 90’s et le Metal mordant de la décennie précédente, le tout enrobé dans une approche moderne qui ne crache pas sur un brin de groove bondissant et certain.
Ce qui l’est aussi, c’est cette énergie que les cinq musiciens injectent à leur musique, et qui les fait passer de références presque Néo Rock du tournant des deux siècles, à des riffs d’acier symptomatiques des premières années de transition entre Rock geignard et Punk en pétard d’il y a plus de vingt ans, sans que le groupe ne sonne passéiste pour autant. Visiblement, nos amis du nord n’aiment pas vraiment se fixer sur un courant en particulier, et sonnent même parfois comme un croisement entre les représentants les plus durs du Rock légèrement électrifié de l’orée des 2000 et une version très light des SIXX A.M ( « Drown In Gold »), tout en imposant une rythmique galopante qui nous rapproche des éléments les plus explosifs d’un Metal ouest-européen. Mais la diversité semble être le mot d’ordre d’un EP qui pourrait aisément passer pour une carte de visite démontrant tout le talent d’une formation qui joue crânement sa carte, sans se poser trop de question. En un peu plus d’un quart d’heure, il est toujours plus facile de concentrer ses idées et de choisir les plus pertinentes, et comme les musiciens ont un potentiel assez prononcé chacun de leur côté, la donne n’est pas changée, et le résultat assez efficacement étalé. Mélodies de guitares qui n’hésitent pas à mordre dans le vif, petits arrangements sobres qui enjolivent, et survol de trente ans de musiques amplifiées, mais adaptées aux exigences d’un public qui veut bien headbanguer, mais pas forcément se décoiffer. Crossover adouci et putassier ? Que non, juste une acceptation des standards, avec toutefois, quelques crises de rage qui font du bien à entendre, comme ce performant et tendu « Human Strain », aux objectifs clairement Néo-Thrash qui dévoilent une autre facette d’un groupe qui ne remise jamais ses harmonies au placard. Subtil mélange d’énergie et de tendresse pas trop adoucie, The Path nous montre la voie d’un équilibre assez stable, et nous séduit de ses gestes qui frappent au hasard, mais qui touchent toujours la cible.
Et alors que « The End Of Slavery », insiste dans la même voie de métissage entre guitares agressives, rythmique impulsive et chant modulé, on commence à comprendre la démarche de liberté d’un groupe qui ne souhaite pas se figer sur un style en particulier, sans rester au milieu de la route, hésitant trop longtemps à traverser. Leur complémentarité fait plaisir à voir, tout comme leur culot qui permet d’incruster des passages en double compressés à une structure plutôt aérée, alors même que les accents d’Antti Lehtinen permettent au groupe de rester ancré dans une tradition de Rock à tendance alternative qui ne trahit pas forcément la cause. Mais quelle cause au juste ? Celle d’un Rock Hard moderne, à l’aise dans ses baskets, mais qui n’hésite pas à assumer des accointances avec le passé pour exister. Et qui n’hésite pas non plus à nous faire tressauter d’un beat méchamment chaloupé et plastifié, histoire de voir si les rockeurs chevelus savent aussi remuer leur joufflu (« The Path »). Engagé, enragé, ce quintette finlandais l’est, et sans faire preuve d’une flagrante originalité, parvient sans peine à nous convaincre de sa pertinence en adaptant la rudesse d’un instrumental tergiversant entre violence et séduction en latence, avant de nous prendre à revers d’un refrain vraiment adapté pour faire fondre des radios pas vraiment préparées. Basse ronde qui gigote, riff qui tricote, batterie qui dépote, et lignes de chant qui vapotent, pour une prise de risque minimale ne mettant pas les poumons à mal. Une musique qui respire, des inflexions qui inspirent, un minimum, pour un statu pas si quo que ça entre des décennies qui proposaient des transitions pas forcément logiques, mais sincères. Et au bout du compte, sans impressionner, les AUREA MENTIS font leur petit bout de chemin pour s’incruster, et cet EP reste dans la mémoire sans vraiment l’imprégner, mais en nous faisant passer un bon moment intelligemment préparé.
Attendons donc de voir si ces finlandais se montreront aussi pertinents et versatiles en version longue, mais avec quatre morceaux bien diversifiés, The Path trace sa propre route sans se soucier d’une quelconque attache à son époque si décriée.
Titres de l'album:
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21/11/2024, 08:46
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