S.P. White, ou A.White selon les projets, est le genre de musicien underground insatiable qui multiplie les concepts pour satisfaire sa créativité et pour combler tous les vides possibles. On retrouve son nom au générique d’un nombre conséquent de formations (CROWN OF ASCENSION, THE NULLL COLLECTIVE, THORAXEMBALMER, UNCERTAINTY PRINCIPLE, AN AUDIENCE OF NONE, ANATTA, DYNAMICAL SYSTEM COLLECTIVE, EDGE OF DARKNESS, THIS EMPTY VESSEL), dans lesquelles il s’occupe bien évidemment de tout, de la composition à l’instrumentation en passant par l’enregistrement et la production. A l’image de Mories ou Rogga Johansson, White est donc de ces artistes à la soif constante, et à la faim dévorante. Et aujourd’hui, il s’en revient à nous avec l’un de ses projets phare, l’abomination THIS EMPTY VESSEL.
THIS EMPTY VESSEL, ce ne sont pas moins de seize sorties depuis 2015, soit une cadence tout à fait excessive, pour un résultat cryptique et une œuvre cohérente. Soutenu par les déviants Sentient Ruin Laboratories, A.White se laisse donc aller une fois de plus à une certaine complaisance bruitiste, entre l’Ambiant, l’Industriel cacophonique et le Black expérimental, pour produire un chaos digne de LUSTMORD, IN SLAUGHTER NATIVES, TERRA TENEBROSA et autres TETRAGRAMMACIDE, SUTEKH HEXEN, CHAOS CASCADE, ou REVERORUM IB MALACHT.
Mais faisons-fi de ces comparaisons pour nous concentrer sur ce nouvel album de la bête, innovant pour plusieurs raisons. D’une, parce qu’il semble être le plus noir et chaotique de son auteur, et d’autre part, parce qu’il utilise pour la première fois une guitare à huit cordes histoire de produire un son encore plus sourd et lourd. Comme vous le constatez, White ne conçoit l’extrême que sous son angle le plus extrême, et ces quatre nouvelles compositions flirtent souvent avec le chaos le plus pur, sans chercher une ligne directrice, à l’image d’un Drone plus agité et moins prévisible.
Adorateurs du culte Noise, soyez prêts à accueillir une nouvelle messe en noirceur majeure. Amateurs de musicalité et d’agencement, fuyez à toutes jambes avant de vivre le pire cauchemar de votre existence. Sonnant parfois comme une version instrumentale de MORTICIAN ou de GNAW THEIR TONGUES, The Path Unseen est au choix, une cacophonie sublime, ou une arnaque montée de toute pièce par un individu sans scrupules tablant sur les instincts les plus vicieux d’une faune dévoyée. Mais quel que soit le cas de figure, le résultat reste le même, et ce nouvel album se veut monolithe indivisible, symphonie masochiste à l’usage des pervers noisy, ou écho d’un monde souterrain où les règles de vie sont très différentes des nôtres.
Ne pas adhérer au propos n’est pas chose condamnable. Après tout, THIS EMPTY VESSEL assume totalement son anti-musicalité, et nous noie sous des informations floues, des sons indescriptibles, quelques notes de guitares éparses noyées dans le mix, et un tapis rythmique mouvant qui roule en arrière-plan sans vraiment soutenir l’ensemble.
Discordance, folie, imprévisibilité, tout est fait pour effacer le moindre repère, et perdre l’auditeur dans un dédale de sons, un labyrinthe de méchanceté sans issue, sans fil d’Ariane pour en retrouver la sortie. Avec plus de sept ou huit minutes au compteur, chacun des chapitres est un cauchemar à rendre les fans de Raw Black totalement fous, mais bien chanceux celui qui pourra distinguer les morceaux entre eux. A la rigueur, « Abyss of Unknowing » est plus facilement indentifiable grâce à son intro, et par son corps plus puissant que le reste du tracklisting, entre Black tortueux et assourdissant et Indus martial et déviant. Mais White garde le même cap jusqu’à la fin, ce qui a le don de produire un effet hypnotique sur l’organisme.
Alors, plaisanterie grotesque ou avant-garde sombre ? La question reste ouverte, et vous seul pouvez y répondre. Ce qui n’empêchera guère notre cher S.P. White/A.White de continuer sa carrière prolifique, et de produire des œuvres inclassables pour les uns, inécoutables pour les autres.
Titres de l’album :
01. Blood Magic
02. The Path Unseen
03. Abyss of Unknowing
04. A Door Once Opened...
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