Pas de pression. Non, je ne vous parle pas d’une pénurie de houblon au bar du coin, mais bien du parcours des belges de CHROME, qui n’ont aucun point commun avec la légende de San Francisco. Ce CHROME-là est beaucoup plus proche de nous, de l’autre côté de la frontière, là où il fait bon vivre dans un plat pays qui n’est pas le mien. Niveau bio, le groupe va à l’essentiel, et se concentre sur une formulation synthétique, mixant le Rock alternatif des nineties, le Stoner et le Post-Rock, sans réelle distinction et avec un art consommé pour les mélanger avec beaucoup de fermeté. Un peu DEFTONES parfois, souvent éthéré, toujours puissant, ce premier EP est une excellente carte de visite sur papier épais et au lettrage fin, dont les dorures évoquent le soleil promis par ce road trip.
Bertrand De Prins (guitare/chant), Laurent Nelissen (basse), Rodolphe Coonen (batterie) et Timothée Meura (guitare) reprennent donc des principes connus, pour tenter d’y appliquer leurs nuances. Et après quelques écoutes, l’évidence nous frappe au coin du bon sens : The Phoenix n’est ni/ni/ni, et tout simplement un album de musique, sans étiquette, et sans autre prétention que de nous faire découvrir notre planète, qu’on ne connaît finalement pas tant que ça.
CHROME joue simple, évolutif, concis et agressif ou contemplatif. Le son de ce premier EP est parfaitement adapté à son propos, avec un relief très vivant, des guitares qui ont du champ, et cette batterie à la frappe matte et aux cymbales sans artifices. La voix, délicatement posée upfront agit comme un narrateur mélodique prenant en charge les renseignements obligatoires, et la vitesse du bus dépend de l’humeur, et de l’anecdote narrée. La moitié du répertoire prend son temps pour dévoiler les secrets de la balade, entre montée pas si simple et bouchon imprévisible, mais même en mode surplace ou assimilé, CHROME reste mélodique et envisage la lourdeur plus dans le sens d’un ALICE IN CHAINS que d’une vague NOLA.
Sans secouer ses frusques pour paraître plus original et roots qu’il ne l’est vraiment, le quatuor joue, ce qui peut paraître lénifiant couché sur papier, mais beaucoup plus justifié lorsqu’il s’agit d’analyser. Enregistré et mixé par Charles De Schutter au Rec n’Roll Studio à Bruxelles, The Phoenix est aussi mélancolique qu’il n’est puissant et pertinent. Aucune excuse n’est trouvée pour imposer des titres à rallonge qui triturent le même thème jusqu’à l’écœurement, et « The Mojo » se permet même de tremper le Blues dans le marasme des 90’s, lorsque les groupes alternatifs combinaient la puissance de BLACK SABBATH, la Pop des 60’s et ce gros Punk/Hardcore de l’orée des 80’s.
Souple et agréable, avec différents sons, clairs ou distordus, The Phoenix ne renaît pas mais naît de ses propres cendres, sans s’être trop approché du soleil. Il y a pourtant beaucoup de lumière ici, une lumière chaude aux teintes dorées qui darde les chansons de ses émissions. Ainsi, « The Winter » possède le son le plus addictif de cette décennie, avec un mixage admirable, et un triumvirat basse/guitare/batterie tout en retenue, et soutenu par un chant apaisé, et très mature.
Je ne cherche certainement pas à brosser les belges dans le sens du poil. D’abord parce que ça n’est pas mon genre, ensuite parce qu’ils n’en ont pas besoin. CHROME se repose sur ses qualités propres, et applique une règle simple. Un morceau sur deux laisse le Sludge s’insinuer dans les négociations, pour évoquer les transactions entre SOUNDGARDEN et TAD. Et donc, très logiquement, « The Zone » termine le parcours avec une belle emphase, et de façon très classique.
Beaucoup de travail a été abattu pour en arriver là, alors si le succès se pointe sans être invité, ce sera totalement mérité. CHROME donne plus en six morceaux que certains mastodontes en deux albums complets, et s’affirme déjà comme un porte-parole possible du Stoner alternatif européen. C’est vraiment tout le mal qu’on puisse leur souhaiter pour nous avoir fait tant de bien.
Titres de l’album:
01. Voodoo
02. The Pledge
03. The Swamp
04. The Mojo
05. The Winter
06. The Zone
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
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Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
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Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
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Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22
Je milite pour le retour de la k7 et les lecteurs cd dans les voitures . spotify et compagnie
09/02/2025, 10:28