Le Chili, la Colombie, le Brésil, l’Allemagne, les Etats-Unis, la France, la Belgique, la Suisse, la Russie, la Thaïlande et maintenant le Paraguay, le Thrash ne connait donc pas de frontières, et c’est très bien comme ça. Après tout, peut-être est-ce ce fameux langage universel, le seul vraiment efficace au-delà de l’Espéranto et du Volapuk, et qui comme les mathématiques se comprend quelle que soit la langue musicale…En tout cas, depuis plus de trente ans, le style fait fi des idiomes et des limitations nationales, envahissant le monde comme un virus extrême, et contaminant tous les instrumentistes ayant le malheur de s’y frotter. Avec plus de sérieux, le genre n’est pas une fin en soi, mais certainement l’un des créneaux les plus populaires du Metal, dont la séduction ne se dément pas au fil des années, et connaît même une recrudescence depuis le nouveau millénaire. C’est ainsi que les originaires de Ciudad del Este au Paraguay de KHYMOR nous proposent donc leur premier album autoproduit, déjà disponible sur toutes les plateformes d’écoute, ce The Place of Chaos qui effectivement joue avec, mais n’y sombre jamais. Se plaçant dans une mouvance raisonnable de Thrash de la Bay Area, les paraguayens ne provoquent jamais l’ire des Dieux en jouant avec les limitations de vitesse et de distorsion, et soignent donc un LP aux entournures rondes et aux motifs gironds, singeant les tics les plus symptomatiques de la Californie de la fin des années 80 pour les reprendre à leur compte. A peu près aussi original que n’importe quelle copie fidèle sortie depuis le début de l’année, mais d’une efficacité redoutable, ce premier jet est donc à ranger sur les étagères des réussites discrètes, de celles qu’on consulte de temps à autres sans en faire une priorité.
Trio (Carlos Duarte - basse, Blas Cardenas - batterie et Elvio Anibal Fleitas - guitare/chant), KHYMOR existe donc depuis 2012 et a sorti son premier EP l’année suivante (Metal Forces, cliché, mais solide), avant de se plonger dans un étrange mutisme pendant six ans. C’est donc avec plaisir que leurs fans les retrouvent aujourd’hui prêts à en découdre, armés d’un répertoire neuf d’une petite dizaine de morceaux, convenus, mais percutants. On reconnaît bien là la patte US d’un genre qui a tout défini et balisé entre 1985 et 1989, avec ces riffs tranchants, ces mélodies qui s’incrustent dans les breaks et les soli, et il n’est pas difficile de comprendre que les paraguayens ont beaucoup écouté EXODUS, ANNIHILATOR, METALLICA, mais aussi SLAYER et d’autres OS de la catégorie afin de composer des titres aptes à convaincre les plus traditionalistes. Pas d’ambition démesurée donc, mais une réelle volonté de proposer des compositions fluides, bâties sur un moule classique, mais qui claquent, et qui font preuve de suffisamment de puissance pour convaincre. Certainement conscients du caractère universel de leur langage, les trois instrumentistes ont d’ailleurs décidé de se cantonner à un timing étonnamment raisonnable pour ce genre d’album, en restant sous la barre Reign In Blood des vingt-huit minutes, histoire de ne pas lasser en se répétant sans arrêt.
Des titres qui ne dépassent que très rarement les quatre minutes, et qui offrent donc leur lot de sensations fortes modérées, avec toutefois quelques allusions Death un peu plus brutales que la moyenne, sur l’entame « The Place of Chaos », qui rappelle par touches fugaces le NO RETURN de début de carrière. Pas de clin d’œil poussé à la scène allemande, un désir d’actualiser des méthodes anciennes, de quoi élaborer une œuvre solide, sinon mémorable. On prend plaisir à headbanguer au son de ces rythmiques saccadées, qui toutefois n’ont pas oublié l’efficience germaine des DESTRUCTION (« Persecution Course »), gardant les BPM sous le coude, mais utilisant un phrasé de chant efficace, et des harmonies dans les riffs appréciables. Même les gimmicks sont à leur place, à l’image de « 91 (Intro) », petit instrumental ludique qui remémore la timide scène suédoise des AGONY, et le temps passe très vite, grâce à des changements de tempo habiles, et des constructions souples. Certes, on aimerait parfois que le tempo s’excite un peu, que les rapprochements avec les canadiens d’ANNIHILATOR soient plus discrets (« Path of Madness »), mais avec des morceaux aussi puissants que « Victims of Dictatorship », et des crises de virilité comme « Punishment », le résumé est complet, et agrémenté de diverses considérations sociales et politiques dans la grande tradition du genre. The Place of Chaos est donc un premier LP très professionnel, qui permettra aux KHYMOR d’asseoir leur réputation au creux de la vague vintage actuelle, avec ces impulsions plus modernes qui tendent parfois vers le Groove Metal. Formel mais appréciable, ce LP assez frais est encore un peu trop coincé dans l’ombre des grandes figures, mais représente un petit pas vers une reconnaissance tout à fait méritée.
Titres de l’album :
1.The Place of Chaos
2.Persecution Course
3.91 (Intro)
4.Path of Madness
5.Victims of Dictatorship
6.Metal Forces
7.Punishment
8.Falsa Democracia
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20