Ok, je matte la pochette et tout de suite, je pense au légendaire City Baby des GBH. Même genre de trait grossier, mêmes tonalités urbaines vertes et jaunes, même malaise ambiant, et même impression de déliquescence…La comparaison aurait pu être superficielle et grossière, mais finalement, quelques points communs existent et mon parallèle s’en trouve moins déplacé.
Non que la musique des TRUE RIOT se la colle avec celle des anglais Punk, mais lorsqu’on décide d’insuffler à son Metal une bonne dose de Hardcore, on se rapproche forcément des origines. Sauf que le cas de ce quatuor est un peu plus complexe qu’un simple glaviot craché à la face de l’establishment.
Et leur establishment à eux n’est pas royal, mais chancelant, sans mauvais jeu de mot…
Plus concrètement les TRUE RIOT ne viennent pas de la perfide Albion, mais d’Essen en Allemagne. Selon leur bio, le groupe est né des cendres d’une éphémère collaboration Death Metal entre Dittsche (guitare) et Chris (batterie), qui ont vite laissé tomber le local de répétition et leur direction artistique pour former un ensemble plus en phase avec leurs désirs.
Depuis, pas mal de changements de line-up, mais une direction musicale qu’ils ont toujours suivie avec conviction. Aujourd’hui, on retrouve aux postes clés le fameux Dittsche, mais aussi Mike (basse et chant), Paul (batterie) et Sascha (guitare).
Après une première démo (The Riot Begins, 2014), le peaufinage se poursuit, et trouve aujourd’hui sa concrétisation dans ce premier LP, The Riot Goes On, qui décidemment ne semble pas montrer que les Allemands ont abandonné la lutte…
Mais laquelle ?
Celle qui leur procure le droit de jouer une musique à contre-courant, devant autant au Thrash Allemand traditionnel qu’à son Hardcore, sans avoir pour autant totalement abandonnée l’approche Death qui les caractérisait à leurs débuts.
Le cocktail est frappé, fort en bouche, mais un peu amer sur le palais. Malgré une efficacité redoutable, on a quand même du mal à savoir où le quatuor veut en venir parfois. Si les sites abordant leur cas résument l’affaire sous le label « Crossover », les tenants et aboutissants sont un peu plus diffus, même si le terme convient à leur éthique sans vraiment correspondre à sa définition initiale.
Ne vous attendez pas à une adaptation des standards des EXCEL, LUDICHRIST, DRI ou SUICIDAL sur The Riot Goes On, mais plutôt à une sorte de digression Death sur trame Thrash, le tout joué avec la hargne et l’approximation d’un combo de NYHC des années 80.
Première difficulté pour apprécier l’œuvre, la voix très particulière de Mike. Très grave et rauque, souvent fausse et flottante, elle peut parfois handicaper un instrumental solide et glauque, mais lorsque les débats sont plus flottants, elle apporte un cachet étrange à l’ensemble, comme une recherche de style sans vraiment le trouver.
Mais la bande de base n’est pas plus franche que les incarnations vocales qui l’accompagnent. Pas vraiment Thrash, pas vraiment Death non plus, pas totalement Hardcore, les TRUE RIOT semblent patauger dans trois eaux sans jamais vraiment trouver le courant porteur.
Les riffs les plus glauques évoquent le Death primal des AUTOPSY et autres GRAVE, tandis que la rythmique en mid tempo multiplie les allusions à la période de transition entre le Hardcore encore radical des AGNOSTIC FRONT de Victim In Pain et celui plus métallisé des CRO-MAGS de Age Of Quarrel.
Bizarre ?
Oui, c’est indéniable.
Pour l’occasion, le quatuor a retravaillé deux compos qu’on trouvait sur leur première démo, « Bigotry » devenue « Rough Supremacy » et « We Have Arrived » transformée en « Do It », ainsi qu’une extension du titre « Sonic Devastation », métamorphosé en « The New Sonic Devastation ».
La tonalité de cette première ébauche n’a pas vraiment changé, même si le son s’est un peu durci, mais le style est toujours aussi ardu à définir.
Le son global est aussi opaque que la direction artistique, avec une grosse caisse qui cogne comme en live, et permet d’apprécier les approximations à la double de Paul, une basse qui claque discrètement un peu enterrée dans le mix, et des guitares assez linéaires.
En outre, le chant trop placé en avant se fait encore plus remarquer de ses flottements, ce qui accentue cette sensation de peinture Thrash naïve, encore trop floue pour être considérée en tant que tel.
Parfois, le ballet ressemble à un relifting des premières démos de NIHILIST (« The New Sonic Devastation »), jouées par un BULLDOZER un peu éméché, parfois à une ballade main dans la main avec le NYHC adapté par un combo Thrash Allemand des années 80 (« Human Skin »), et de temps à autres, à un hybride indéfinissable, aussi déviant que brutal (« Rough Supremacy », un peu CARNIVORE, un peu SODOM, un peu UNLEASHED, enfin, un peu tout quoi…)
The Riot Goes On exhale d’un parfum très spécial, comme si un peintre naïf avait essayé de copier le trait d’El Greco, sans vraiment avoir les capacités techniques suffisamment fines. Je ne suis pas en train de traiter les TRUE RIOT de Douanier Rousseau de l’extrême, mais il faut avouer que leur technique brute tend parfois vers l’amateurisme, même si certains riffs plus francs et accrocheurs les tirent parfois vers le haut (« Disposer Of Fate »).
Le quatuor peut juxtaposer une thématique Death bien morbide à des chœurs assez joueurs (« Highspeed Hate »), se la jouer purement Hardcore pugnace (« Hey Politician », qui dispose de quelques breaks inventifs, une fois de plus un peu abimés par des chœurs vraiment très enfantins), ou tenter le mariage contre nature entre un Death très simpliste et un Core qui ne l’est pas moins (« Suck My Dick », aussi percutant que son titre est lénifiant), et en fait, ne jamais se fixer vraiment…
En substance, The Riot Goes On est vraiment un LP bancal, qui semble prendre l’eau de toute part, mais dont les musiciens écopent le trop-plein comme ils peuvent.
Pas vraiment Thrash, pas vraiment Death non plus, pas totalement Hardcore mais tout ça à la fois, en doses à la posologie aléatoire, les TRUE RIOT jouent comme ils le sentent, parfois un peu à côté, parfois carrément, mais leur instinct spontané suscite autant la sympathie que l’interrogation.
Attendons de voir où ils veulent vraiment en venir et si leur approche arrive bientôt à maturation.
Titres de l'album:
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