Les deux écoles. D’un côté, les nostalgiques des néons des eighties, de l’autre, les aficionados des candélabres et bâtons d’encens des seventies. On le sait, la mode est une affaire cyclique, et tous les vingt ou trente ans, se repenche sur son passé pour essayer d’en retrouver l’essence et de l’adapter à des attentes contemporaines qui craignent le changement. Qu’on s’accommode ou pas de cette tendance, le fait est là, indéniable, et surtout, inévitable. Musicalement parlant, depuis l’arrivée du nouveau siècle et de son cortège de craintes quant à un avenir incertain, les groupes n’ont de cesse de se replier sur leurs vieux vinyles, disséquant des œuvres pour en comprendre l’essence et tenter d’en reproduire les aspects les plus symptomatiques, et de CARPENTER BRUT à GHOST, en passant par NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, GRAVEYARD, KADAVAR et les BLUES PILLS, tous s’ingénient à recréer la magie, celle qui a illuminé notre enfance et notre adolescence, parfois avec brio, souvent avec talent mais rarement avec génie. Car une copie, aussi fidèle soit-elle ne sera toujours qu’une copie, et les gens préfèreront toujours admirer un Van Gogh qu’une reproduction aussi troublante soit-elle. En parlant des BLUES PILLS, évoquons le cas des suédois de THE RIVEN, qui au niveau de l’image se placent à peu près dans le même créneau, mais qui musicalement vont un peu plus loin que le timide démarcage de figures imposées venues de seventies encore enfumées.
Originaires de Stockholm, mais s’étant retrouvés à Londres, ces quatre musiciens (Totta Ekebergh - chant, Arnau Diaz - guitare, Max Ternebring - basse et Olof Axegärd - batterie) ont d’abord appris la vie de bohème en collectivité, avant de s’adonner aux joies de la composition collégiale après une nuit chargée en alcool. De ce big-bang initial est né un premier EP, Blackbird, plus proche des pérégrinations sudistes des LYNYRD que du merle révolutionnaire de Paul McCartney, mais qui témoignait d’un fort potentiel et surtout, d’une envie de ne pas rester coincé entre le ZEP et GRAND FUNK, mais aussi d’intégrer des éléments de la décennie suivante via quelques allusions à la NWOBHM. On retrouve aujourd’hui ce principe sur le premier longue-durée du groupe, cet éponyme que vous ne manquerez pas d’écouter pour vous convaincre du potentiel d’un quatuor qui ose non s’excentrer, mais prendre suffisamment ses distances pour ne pas être happé par la masse.
THE RIVEN, c’est un peu le principe du balancier, et de l’avant de maintenant. Respectant les standards de production suédois de ces dix dernières années, tout en s’exilant façon STONES en France mais du côté de Madrid, les quatre musiciens se sont offert un enregistrement aux Holy Cuervo studios, histoire de trouver le bon son pour faire briller ces neuf nouvelles compositions. Si la vue d’ensemble ne semble rien révéler de bien nouveau du côté de la nostalgie, c’est l’attention portée aux détails qui frappe à postériori. Globalement d’excellente facture et confirmant les qualité notées à l’occasion de leur premier EP, The Riven est l’éponyme qui permettra d’asseoir définitivement le nom du groupe en tant que tel, et non en tant qu’anecdote passéiste à rajouter sur une bien trop longue liste. Souvent plus Rock qu’il n’est Hard, ce premier LP pose des ambiances, travaille ses atmosphères, et rend une copie presque impeccable, qui permet aux instrumentistes de trouver leur place au sein de la gigantesque confrérie mondiale old-school. Si l’on sent parfois l’importance accordée aux mastodontes des seventies (SKYNYRD, LED ZEP, CACTUS, mais aussi les FANNY parfois), THE RIVEN ne se laisse pas piéger dans l’obsession trop avouée, et butine les fleurs de deux décennies successives, passant allègrement d’un Rock bluesy et émouvant à une pulsion NWOBHM sans paraître incongru ou inconstant, délivrant ainsi un message de pluralité qui fait plaisir à constater (« Finnish Woods », une entame lente et intime pour un final en explosion de guitares qui pour une fois ne gerbent pas du feu Blues par tous les pores).
Le choix de rester la plupart du temps concentré sur une durée raisonnable permet de garder la fraîcheur indispensable à ce genre de projet qui finit vite par sentir le rance prétentieux, et dès « The Serpent », on sent le groupe frais, dispo, et prêt à assumer une vision presque Punk du Rock, en se basant sur les fondamentaux. La voix de Totta, loin des divas du cru qui ne peuvent s’empêcher de penser qu’elles sont la réincarnation de Janis, reste ferme dans les graves, légèrement sensuelle dans les médiums, mais toujours agressive et mordante sur le Rock, et tout sauf vulgaire dans les moments les plus moites. Forts d’une section rythmique au son analogique délicieux, The Riven se situe donc en convergence des tendances, et refuse de choisir son camp, se satisfaisant très bien de cet entre-deux homogène. On pense même parfois à un crossover entre les KADAVAR et PRISTINE, ombre et lumière dans un panaché acoustique/électrique (« Far Beyond », des accents de Led Zep III et de Reboot fondus dans une même émotion), mais finalement, on renonce vite au petit jeu de dupes des comparaisons trop évidentes, puisque lorsque la machine s’emballe, on perd ses repères entre des RUNAWAYS moins juvéniles et un DEF LEPPARD des débuts encore plus provocant que d’ordinaire.
Loin d’un binaire bas du front, même si le tempo en respecte la régularité métronomique (« Shadow Man »), mais loin aussi d’un Blues Rock un peu trop fatigué pour encore convaincre, ce premier album est un concentré d’envie, de plaisir et de fusion, parfois à la lisière d’une Pop-Rock musclée qu’une Benatar allumée aurait pu adorer en compagnie d’anglais musclés (« Fortune Teller »). La guitare de Diaz, volubile mais pas bavarde, parvient toujours à trouver le bon ton, entre intimiste crédible de fin de soirée (« I Remember ») et distorsion grasse sur boogie plombé (« Leap Of Faith »), pour nous offrir une diversité d’approche que les artistes un peu trop obsédés par le passé semblent parfois mettre de côté. L’opération marche donc à plein régime, taquinant parfois le revival 90’s des groupes qui commençaient enfin à se replonger dans la créativité des 70’s en abandonnant l’hédonisme des eighties, les BLACK CROWES, Alannah Myles, pour un final en « Sweet Child », qui s’il n’est pas forcément O’Mine s’impose en clôture fille unique pour une épopée humble, mais certaine de ses qualités. Pas vraiment effronté, le quatuor préfère s’assurer avant d’oser peut-être des choses plus risquées, mais se montre sous un jour flatteur d’hétérogénéité qui n’empêche pas l’osmose et la cohérence. Et si la presse virtuelle a vu en THE RIVEN un des futurs grands de la scène revival, sans avoir à les comparer aux références du genre, The Riven, l’album, ne fera que confirmer leur opinion, discrètement, mais avec talent.
Titres de l'album :
1.The Serpent
2. Far Beyond
3.Edge Of Time
4.Shadow Man
5.Finnish Woods
6.Fortune Teller
7.I Remember
8.Leap Of Faith
9.Sweet Child
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