Demain, nous serons confinés de nouveau, reproduisant le schéma instauré en mars dernier et nous obligeant à rester chez nous, bien calfeutrés. La faute à quelques inconscients qui ont cru pouvoir défier la maladie, la faute à un gouvernement qui autorise des centaines de personnes sur les quais du métro et dans les centres commerciaux. Alors, pour affronter cette nouvelle période d’isolation en plein automne capricieux et pluvieux, autant prendre un maximum de forces pour se la jouer guerrier qui n’a aucunement peur de rester seul dans son antre. Et quoi de plus efficace qu’une solide dose de Power Metal dans les oreilles pour emmagasiner assez de testostérone pour supporter ce cirque sans broncher ? Utilisant avec finesse la date d’Halloween pour publier son second méfait, le concept ricain NIVIANE nous propose donc une bonne heure de bande-originale d’abdos-fessiers et de soulèvement de fonte pour nous préparer à endurer ce nouveau mois isolé. Formé il y a six ans du côté de Sacramento en Californie, NIVIANE est en quelque sorte un archétype du Power Metal US qui n’a pas oublié de pencher une oreille ou deux du côté de l’Europe. Nous avions eu un large aperçu de ses capacités héroïques via son premier long paru il y a trois ans, The Druid King, mais il fallait à la bande enfoncer le clou pour devenir l’une des références du genre, chose faite avec ce solide et inoxydable The Ruthless Divine. Production profonde et virile, rythmique en avant, guitares en pleine crise d’agressivité, chant lyrique, tout est en place pour se livrer à quelques exercices physiques, et autant dire que les californiens n’ont pas hésité au moment d’enrichir leur méthode d’astuces dramatiques et de gimmicks lyriques.
Ambiance de combat, narration épique, The Ruthless Divine incarne tout ce que le Power Metal à tendance symphonique à de grandiose à proposer. Le sextet (Norman Skinner – chant, Gary Tarplee – guitare, Rick Stallkamp – basse, Mark Miner – guitare, Aaron Robitch – claviers, et Noe Luna – batterie) a donc bandé ses muscles, développé les aspects les plus reluisants et violents de sa musique, mais aussi agencé son second combat pour qu’il ne mette pas KO debout en quelques minutes. Produit par Zach Ohren (MACHINE HEAD, ALL SHALL PERISH) et flanqué d’un magnifique artwork réalisé par Dusan Markovic, The Ruthless Divine est une acmé de virilité en musique, qui sait aussi faire preuve d’une certaine sensibilité lorsque l’atmosphère le réclame. Le groupe n’a pas perdu son efficacité en route durant ses trois années de silence, et nous ressert encore bouillants ces duels de guitare rappelant le meilleur de MAIDEN, accommodé à la sauce MANOWAR, ICED EARTH et FREEDOM CALL. Plus puissant et écrasant que la plupart de ses collègues, le collectif américain se permet donc toutes les audaces en détournant les poncifs les plus éculés du Heavy à tendance symphonique, accentuant ses mélodies, renforçant ses tempi médium pour nous asséner de réguliers coups d’épée qui ne finissent pas dans l’eau. On note un panache certain au moment de composer de véritables hymnes à la foi Heavy, avec des titres qui malgré leur accumulation de plans restent dans la tête, à l’image de cet époustouflant « Fires In The Sky » qui embrase le ciel de notre passion avec ses chœurs judicieusement placés.
On note aussi que la voix extraordinaire de Norman Skinner n’a rien perdu de sa puissance dans les aigus, et de son assise dans les graves, lui qui a pu forger son expérience au sein de combos comme HELLSCREAM, IMAGIKA, SKINNER, MACHINE CALLED MAN, DIRE PERIL, TRAMONTANE, ou UTOPIAN TRAP.
Evidemment, rien de neuf sous le soleil de l’apocalypse, et les spécialistes s’amuseront à recenser les idées empruntées aux plus grands cadors du Heavy Metal des années 80 et 90, mais il y a quelque chose de magique chez NIVIANE qui permet d’oublier qu’ils n’ont absolument rien inventé de neuf. Avec des titres qui atteignent ou dépassent volontiers les cinq minutes, pas le droit à l’erreur, mais en modulant la vitesse, en allégeant les guitares ou au contraire en les alourdissant, le groupe trouve un bon équilibre entre généralisme et individualité, tombant certes dans les classiques dès son intro gigantesque (« League Of Shadows »), mais trouvant toujours la bonne recette pour accommoder ses restes et fédérer un public avide de titres homériques à l’empreinte solide (« Niviane » l’hymne fatal bien placé pour relancer la machine). Beaucoup de pertinence donc, une lucidité qui oblige à dévier un peu des sentiers battus sans trahir la philosophie d’origine, et une capacité indéniable à pondre des titres évolutifs et fascinants, à l’image du long et ambiancé « Sinking Ships » qui visiblement n’a pas oublié la suprématie de MAIDEN dans les années 80. Intro grégorienne, effets sonores discrets mais utiles, ambiance sombre et délicatement chevaleresque, pour un moment d’anthologie qui démontre s’il le fallait tout le savoir-faire d’un groupe qui a tout compris à son créneau pourtant difficile.
Inutile de nier d’un autre côté que question créativité, nous faisons du surplace, et que l’influence allemande se fait ressentir à intervalles réguliers. Mais malgré quelques facilités, des travers plutôt excusables, et une propension à en faire un peu trop parfois, The Ruthless Divine reste assez digeste, même si un peu maladroit lorsque la sensibilité cherche à se faire une place (« Forgotten Centurion », convenu et assez dispensable). Mais les fans du genre seront aux anges, ou plutôt au Walhalla, d’autant que ce second LP se termine par une tranche de violence bien sentie, avec « Like Lions », aux crocs méchamment acérés. Une bonne façon de faire le plein d’énergie avant de refermer nos portes pour la seconde fois de l’année, et surtout, la preuve que les NIVIANE sont prêts à occuper une place digne de leur rang dans ceux du Power Metal emphatique et dramatique.
Titres de l’album:
01. League Of Shadows
02. Crown Of Thorns
03. Dreams Crash Down
04. The Ruthless Divine
05. Fires In The Sky
06. Fallen From Elysium
07. Forgotten Centurion
08. Niviane
09. Psychomanteum
10. Sinking Ships
11. Like Lions
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