Un an à peine après m’avoir retourné le cerveau en mode Hyperactive-Thrash, les canadiens d’HYPERIA reviennent finir le massacre avec dix nouveaux morceaux et une reprise. Plus qu’un simple groupe de Thrash nostalgique de plus, le quatuor de Calgary est un proto-monstre de plusieurs tonnes, fils spirituel d’ARCH ENEMY et PALADIN, aussi intense que DETENTE, aussi expansif qu’un DESTRUCTION salement remonté, et aussi démonstratif qu’un ANNIHILATOR piqué par une mouche tsé-tsé.
De fait, The Serpent’s Cycle vous attend au mois de novembre au coin d’une ruelle, prêt à en découdre une fois de plus, avec la ferme intention de vous aplatir. J’ai loué jusqu’à présent cette folie qui émane de cette musique incroyablement énergique et violente, et j’insiste aujourd’hui sur le caractère outrancier de cette approche no limit, avec une fois encore en exergue, des plans hallucinants de précision sur tapis roulant de vitesse incontrôlée. Le meilleur du Death, le meilleur du Thrash, le meilleur du Heavy mélodique, pour un ballet ébouriffant tenant plus du quadrille sous acide que du pas de deux d’un mandrill trop placide.
Colin Ryley, guitariste en chef et époux de la chanteuse/hurleuse Marlee Ryley se montre d’une confiance inébranlable envers cet album qu’il considère comme le haut-fait d’une jeune carrière :
« Nous avons repoussé les limites de notre musique et fait évoluer notre son pour atteindre une sorte d’acmé de création. Nous avons incorporé les éléments utilisés par le passé et nous en avons ajouté, tout en créant une sorte d’osmose générale qui est devenue la signature du groupe. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour HYPERIA. »
Une telle confiance affichée fait indéniablement se dresser les sourcils, l’autosatisfaction promotionnelle étant l’un des travers les plus connus du marché. Mais après une première écoute de l’objet en question, le doute n’est plus permis : Colin Ryley n’a rien exagéré, et le tableau qu’il brosse correspond tout à fait à la réalité musicale de ce The Serpent’s Cycle, qui parvient à surpasser ses aînés tout en les citant avec fierté.
Et il y a de quoi être fier. D’abord, de cette pochette, créée par l’amie proche Caitlin Delaplace. Avec cet Ouroboros symbolisant un éternel renouveau, HYPERIA assume sa métamorphose progressive et permanente, et loin de se mordre la queue, avance à couvert pour mieux sortir ses crocs le moment venu. Premier non-concept album de la carrière du groupe, The Serpent’s Cycle pousse tous les compteurs dans le rouge vif, et nous assomme, nous transporte, nous catapulte dans un monde d’excès, là où tous les coups sont permis, pourvu qu’ils aient les arguments de leur morgue.
La technique des musiciens, déjà salement aiguisée, se voit ici encore perfectionnée pour donner ce sentiment de tête qui tourne à chaque idée, à la manière d’un ANNIHILATOR turbo-nucléé en surplus de férocité. Et en faisant preuve d’imagination, il n’est guère difficile de se dire que Jeff Waters, Angela Gossow et Sabina Classen feraient des parrains tout à fait légitimes pour les canadiens, qui se paient en outre le luxe de la frappe immense de Ryan Idris, batteur de tournée d’HEATHEN qui maltraite sa grosse caisse comme un forgeron son enclume.
Mais alors, si l’optique était de tout faire monter en sauce pour obtenir la mayonnaise la plus savoureuse, a-t-on pour autant envie d’en tartiner son poulet froid ? Oui, et pas avec le dos de la cuillère. La version 2023 d’HYPERIA est une formule qui fait mouche, et tous les morceaux profitent de ce déluge de riffs et de cette cascade de vocaux qui s’arrachent la gorge pour souligner leur propos.
Ambitions, réalisme, confiance et agression. Les quatre mamelles de ce troisième album pendent pour être mieux tétées, et la production réalisée at home par Colin Ryley himself est un vrai modèle du genre. Des saccades qui buzzent comme une tronçonneuse lancée pleine bourre, une double grosse caisse certes compressée mais explosive, un chant parfaitement mixé et une basse qui cimente le tout, pour une farandole folle dans un monde ne l’étant pas moins.
On applaudira des deux mains l’efficacité terrifiante de l’hymne « Automatic Thrash Machine », déclaration d’intention sans ambages qui honore le style de sa drague appuyée et méchamment culottée, et on s’autorisera une génuflexion à l’occasion de « The Serpent's Cycle », folie à quatre explosée par une rythmique extrêmement remontée.
Pour une transparence totale, on ne pourra pas passer sous silence une durée légèrement excessive lorsque les thèmes se répercutent d’un titre à l’autre, mais on dégustera sur le pouce cette reprise totalement incongrue des sœurs Wilson via leur « Crazy on You », qui devient un genre de « Crazy for Anybody » virtuel avec œillades thrashy et jeu de jambes fluide.
Mais le répertoire original des canadiens est suffisamment déglingué pour qu’on se passe de cover, aussi allumée soit-elle. Avec une tendance à emballer les débats en version 235 BPM et des mélodies proéminentes qui n’entament en rien la puissance de l’ensemble, HYPERIA passe l’épreuve du troisième album avec une classe folle. Rien ne semble pouvoir arrêter ces maniaques d’un Metal sauvage et débridé, et m’est d’avis que la campagne live à suivre va être une véritable boucherie.
Titres de l’album:
1. Ego Trip
2. Automatic Thrash Machine
3. Prophet of Deceit
4. Psychosomatic
5. The Serpent's Cycle
6. Trapped in Time
7. Spirit Bandit
8. Eye for an Eye
9. Binge & Surge
10. Deathbringer
11. Crazy on You (HEART cover)
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