The Shadow at the World’s End

Revolting

27/11/2020

Transcending Obscurity

Rogga Johansson, c’est un peu le gars à qui tu demandes s’il a fait la vaisselle, et qui te répond, « oui, juste après avoir passé l’aspirateur, lavé le linge, changé la litière du chat, fait les chambres, repeint le plafond, répondu à tous les e-mails en attente, été chercher le pain et le cassoulet, aidé la voisine à réparer sa fuite, et fondé une amicale des numismates pour occuper les personnes âgées du quartier ». Le mec sympa, débrouillard, mais méchamment hyperactif. Et même plus, car le terme d’hyperactif est une insulte à sa créativité, l’homme affichant un parcours qui ne tiendrait même pas dans les pages de l’ancien bottin du 93. Si l’on en croit sa bio sur The Metal Archives, la résolution de votre écran risque d’être un peu juste pour afficher tous ses méfaits, et sous son nom, on trouve les lignes informatives suivantes :

BLOODGUT, DEAD SUN, DOWN AMONG THE DEAD MEN, ECHELON, EYE OF PURGATORY, FONDLECORPSE, FURNACE, GHOULHOUSE, GOD CRIES, GRISLY, HUMANITY DELETE, JOHANSSON & SPECKMANN, LOBOTOMY DEPT, MASSACRE, MEGASCAVENGER, MONSTROUS, NECROGOD, PAGANIZER, PERMADEATH, PILE OF SKULLS, PUTREVORE, REEK, RIBSPREADER, ROGGA JOHANSSON, SEVERED LIMBS, STASS, SVITJOD, THE CLEANER AND MR. FILTH'S VAN MURDERS, THE DEAD COLD, THE SKELETAL, THOSE WHO BRING THE TORTURE, TO DESCEND, ex-CARVE, ex-DEMIURG, ex-EATEN, ex-FOREBODING, ex-MINOTAUR HEAD, ex-SKELETAL SPECTRE, ex-SWARMING, ex-TERMINAL GRIP, ex-THE GROTESQUERY, TROIKADON, ex-BANISHED FROM INFERNO, ex-GRAVEYARD AFTER GRAVEYARD, ex-SINNERS BURN, ex-SOULBURN, ex-THE 11TH HOUR, ex-DERANGED (live), ex-BONE GNAWER, ex-TO THE GALLOWS.

Rien qu’en cette année 2020, le bonhomme s’est illustré avec de nouveaux albums de FURNACE, GHOULHOUSE, GOD CRIES, HUMANITY DELETE, MEGASCAVENGER, MONSTROUS, REEK et THOSE WHO BRING THE TORTURE, sans oublier bien évidemment ce septième album de REVOLTING. Incroyable de penser que ce grand suédois barbu parvient à ridiculiser en même temps Frank Zappa, Shane Embury, Paul Speckmann, Devin Townsend et Buckethead, se posant de lui-même sur son trône de fer érigé en la gloire d’un musicien qui ne connaît ni la fatigue ni la peur de la page blanche. Alors évidemment, les spécialistes d’arguer que le bonhomme nous refourgue le même album à intervalles très réguliers, et ces mauvais esprits n’en seront pas vraiment. Aussi sympathique soit Rogga, sa musique d’un projet à l’autre ne varie pas beaucoup, et au sein d’un même concept, pas du tout, puisque ce The Shadow at the World’s End ressemble en tous points à Monolith of Madness paru il y a deux ans, soit le laps de temps nécessaire au monsieur pour mettre sur pied deux ou trois groupes et lâcher une bonne dizaine d’albums.    

De fait, inutile de jouer le mystère en vous cachant ce que ces neuf nouveaux morceaux contiennent, puisque REVOLTING est sans doute le projet le plus classique du suédois. Du Swedish Death dans toute sa splendeur ou son horreur, un truc bloqué sur la période damnée de la HM-2, des riffs putrides, des lignes vocales graves, des cassures téléphonées, des breaks qu’on peut aisément anticiper, et une ambiance morbide à souhait, mais néanmoins joyeuse sur les bords. Il devient de plus en plus difficile de trouver les mots au moment de rédiger une chronique d’un des projets du sieur Johansson, tant on les a abondamment employés une bonne centaine de fois auparavant. Alors certes, ce septième tome des aventures cryptiques de REVOLTING est sacrément efficace, sevré des enseignements de GRAVE, DISMEMBER, EDGE OF SANITY, AT THE GATES, ENTOMBED, UNLEASHED, soit la quintessence de la classe internationale suédoise, certes, il renvoie pas mal de représentants de la concurrence dans les cordes de l’éthique et du commerce équitable post-mortem, certes, il s’inscrit donc dans la continuité de qualité des six albums précédents, mais il fait partie de cette caste d’œuvres que l’on connaît sans en avoir écouté la moindre note.

Et pour cause, puisque les notes utilisées ici sont les mêmes que celles usitées dans les autres projets du suédois, qui ne prend même plus la peine de déguiser son inspiration pour la faire paraître différente. Alors, pour le bien de tous, oublions une bonne fois pour toutes que Rogga recycle sévère depuis quelques années, pour admettre que son sens de la composition fait souvent mouche. On a beau connaitre par coeur la moindre de ses exactions, on apprécie toujours autant ces attaques franches et historiques, qui nous rappellent la belle époque de la naissance du Death suédois de la fin des années 80. D’autant qu’au sein de REVOLTING l’homme est méchamment à l’aise, et trouve encore une fois l’équilibre juste entre la première et la seconde vague de Death scandinave, mixant la rudesse des pionniers à la fluidité des élèves, pour parvenir à un dosage parfait entre mélodie maladive et rythmique en coup du lapin.

L’avantage, c’est que l’homme, toujours entouré de ses fidèles comparses roublards (Grotesque Tobias – basse, Mutated Martin – batterie) ne nous saoule pas avec des pavés de cinquante minutes. En une demi-heure, le bousin est plié, et tout le monde a rangé son matos. Du coup, la dose, sévère, passe bien, et on ressort un peu Rogga des uppercuts de groggy, mais heureux d’avoir encore une fois pris une grosse caisse Death savoureuse et artisanale. D’autant plus que la sanction est bien produite, sale comme il faut, mais assez claire pour qu’on comprenne tout ou presque. De temps à autres, la machine s’emballe morbide, avec « Carnage Will Come », plus NIHILIST qu’un pet de Lars Goran Petrov, ou encore plus supersonique qu’un rot lâché par les mecs d’UNLEASHED après une bière bon marché bue au goulot (« Revolted By Life Itself »). Encore une fois, Rogga s’en sort de son côté passionné, et nous range à son avis, qui consiste à affirmer depuis des années que le Death des origines est le meilleur, et que jouer autre chose est inutile et superfétatoire. Attention à la luxation de passion toutefois.


                                                                                             

Titres de l’album:

01. Defleshed

02. 1888

03. The Shadow At The World’s End

04. Sorrow As Companion

05. Daggers That Mimic Life’s Pain

06. Dragged Back To The Cellar

07. To The Bitter Bleeding End

08. Carnage Will Come

09. Revolted By Life Itself


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 14/04/2022 à 14:00
75 %    576

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Winter Rising Fest 2024

Simony 20/11/2024

Live Report

Mars Red Sky + Robot Orchestra

mortne2001 17/11/2024

Live Report

Benighted + Anesys

mortne2001 02/11/2024

Live Report

Dool + Hangman's Chair

RBD 25/10/2024

Live Report

Rendez-vous

RBD 21/10/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Simony

Oui j'ai mes commentaires qui se mettent en double des fois....   

21/11/2024, 09:20

Orphan

"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)

21/11/2024, 08:46

Jus de cadavre

Est-ce qu'ils seront au Anthems Of Steel 2025 ? Pardon Simo   

20/11/2024, 22:29

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Saul D

La relève de Manowar ( vu le look sur la photo)?

20/11/2024, 14:08

Tourista

Quand on se souvient du petit son des années 80...  Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique.   C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure. 

19/11/2024, 21:57

Jus de cadavre

Album jouissif ! Le pied du début à la fin !

15/11/2024, 17:19

MorbidOM

J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)

15/11/2024, 09:51

MorbidOM

@Gargan : ils n'ont pas pu jouer l'année dernière 

15/11/2024, 08:01

Gargan

Oh purée les « clins d’œil » au Hellfest et à Glaciation  

15/11/2024, 07:18

Gargan

Encore Magma!

14/11/2024, 20:20

Tourista

Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément.  (...)

14/11/2024, 09:20

Humungus

Ca c'est de la pochette !

13/11/2024, 09:18

Tourista

Ben voyons. Le mec qui planque des jetons sous la table !

12/11/2024, 17:51

Gargan

QUADRICOLOR 

12/11/2024, 13:23

Humungus

Pas mieux.3 lettres : ÂME.

12/11/2024, 11:14

Tourista

5 lettres : MAUVE. 

12/11/2024, 06:50

Buck Dancer

J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.

11/11/2024, 16:15

Humungus

NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)

11/11/2024, 10:09