« Cet album est un crossover du son Metal qui reviendra à la vie dans les dix prochaines années, nous l’espérons. Un retour aux racines Thrash, aux hymnes au headbanging, et à une écriture testée et approuvée qui a rendu le Metal si appréciable et authentique dans les années 80 et 90 »
Programme simple, mais ambitieux. Et gageons que si nos propres élections nationales concernaient en fait la désignation d’un candidat potentiel au trône de leader d’un Metal incorruptible et sincère, les Hollandais de THE CHARM THE FURY pourraient briguer un portefeuille de premier plan, et pourquoi pas, la place tant convoitée de chef de file d’un renouveau qui pourtant puise dans les racines ses idées et son programme.
Après un premier album sans compromis, mais encore un peu anonyme pour faire la différence (A Shade In My Former Self, 2013), le quintette d’Amsterdam (Caroline Westendorp – chant, Rolf Perdok et Martijn Slegtenhorst – guitares, Lucas Arnoldussen – basse et Mathijs Tieken – batterie) nous en revient donc les crocs acérés et les poings serrés pour une démonstration de force sans ambages, au croisement d’un Metal frondeur, d’un Thrash rageur et d’un Metalcore en fleur, qui ne se veut ni original ni décalé, mais bien focalisé sur les principales obsessions d’un style pur et dur, celui d’un Heavy aux fortes connotations Thrash 90’s, un peu comme si les PANTERA, SOILWORK et AVENGED SEVENFOLD joignaient leur forces pour constituer une troisième voie non diplomatique, refusant les pots-de-vin de la mode pour imposer leur volonté féroce de ne plus se détourner du but ultime de leur musique préférée.
Cogner vite, fort, et repartir la tête haute, persuadés d’avoir converti les foules à leur juste cause, celle d’un Metal en fusion qui ne cherche pas à séduire les masses mais à les faire plier à son message.
Pas d’édulcoration donc, et de la production à l’interprétation, ce The Sick, Dumb & Happy se veut constat d’un monde à la dérive, ou la philosophie globale engluant le plus grand dénominateur commun semble être une certaine tendance à l’apathie, et à l’acceptation de la becquée facilement ingurgitée, sans chercher plus loin que le bout de son nez la vérité.
Laquelle ?
Celle qui affirme que le Metal le plus franc sera toujours l’obole la plus sincère, et la seule à même d’étancher la soif de plaisir qui nous démange jour après jour de frustration. D’ailleurs, Caroline, la féroce vocaliste de ce quintette tout sauf fantaisiste l’affirme elle-même :
« Les médias nous nourrissent de glamour et de célébrité, et nous nous en satisfaisons tous sans chercher à voir plus loin, à souligner la corruption des banques ou noter les guerres en Syrie, ou quoi que ce soit d’autre. Nous sommes focalisés sur nous-même, et nous devenons de plus en plus stupides. C’est une autodestruction mentale et physique, et du monde qui nous entoure ».
Mais alors, que propose donc The Sick, Dumb & Happy pour remédier à cet endormissement des masses ? Des textes socialement et humainement concernés, mais surtout, une musique qui pioche allégrement dans le patrimoine public pour parvenir à ses fins d’éveil de la populace, sans pour autant faire preuve d’innovation, puisque la n’est pas son but.
Alors des éléments connus, des influences ténues, et surtout, une puissance de feu énorme, qui aplanit dès le départ toute aspérité un tant soit peu excentrée pour se concentrer sur une efficacité redoutable, qui malheureusement tend parfois à tomber dans la redite un peu trop calibrée.
Les musiciens y mettent du leur, et la production les aide en ce sens en faisant briller tous les chromes sans trop les polir, bien que la standardisation soir un peu trop évidente sur ces explosions rythmiques plutôt tendance et ces alternances de growls et de volutes vocales en caresses mélodiques fatales.
Un peu SLIPKNOT, un peu KILLSWITCH ENGAGE, parfois légèrement et subtilement MANHOLE, avec quelques touches d’un ARCH ENEMY moins Death le jour que la nuit, THE CHARM THE FURY fait tourner à fond les turbines d’un Thrash/Metalcore assez classique mais cru, qui ne rechigne pas à fédérer autour de riffs bien compressés et de cassures de tempo disséminées.
Le procédé est d’usage, un peu roboratif au passage, mais lorsque les titres fonctionnent, ils débordent de rage, et nous condamnent donc à une autocritique cathartique. Pourtant, impossible de ne pas voir des traces patentes de standardisation dans ce second album beaucoup moins révolté qu’il n’en a l’air…
Les gimmicks sont tous utilisés et usés, des chœurs fédérateurs à reprendre les poings levés en concert (« The Future Need Us Not »), aux alternances violence/mélodie en partance, comme dans tout bon hymne Metalcore qui se respecte (« Blood And Salt », toutefois assez efficace dans sa recherche de climats), mais admettons quand même que les Hollandais s’en sortent à merveille dans leur propre jeu, et qu’ils proposent des morceaux qui accrochent l’oreille sans pour autant provoquer un brutal réveil.
Alors certes, l’ouverture purement Néo Thrash de « Down On The Ropes » rappelle salement les entames diaboliques de « The Great Southern Trendkill/Strenght Beyond Strenght», avec un message plus ou moins similaire d’ailleurs, certes, la métronomie concassante de « No End In Sight » effleure les meilleures heures du Néo Thrash/néo Death scandinave, tandis que son refrain se rapproche du Metalcore le plus vif émanant des côtes US, oui, « Silent War » se permet un faux quart d’heure Américain à la tendresse à fleur de peau, mais au final, ce qu’on retient surtout de ce disque est le talent éclatant de sa vocaliste, Caroline Westendorp, versatile et insaisissable, capable de glisser d’un hurlement qui prend aux tripes à un feulement caressant, et qui de ses interventions transcende des compositions parfois un peu trop classiques dans le fond.
Mais c’est efficace, pour le moins, et on ne peut pas dire que les musiciens fassent les choses à moitié, même si on aurait aimé plus de variété. Car parfois, ça sent salement le recyclé, comme ce « The Hell In Me » qu’on croirait échappé d’un projet de B-sides de SLIPKNOT époque The Subliminal Verses, alors même qu’on sait le groupe capable de se transcender pour oser des déconstructions plus poussées, suggérant tout autant les JANE’S ADDICTION que HATEBREED sur les couplets, pour mieux nous assommer d’une mélodie purement Hard’n’Heavy sur un refrain bien senti («Songs Of Obscenity »).
Pas de déception donc, mais pas vraiment d’épiphanie, juste un disque percutant et violent, qui n’est pas encore la renaissance d’un Phœnix hardant, que les Hollandais semblent vouloir à tout prix incarner.
« Tu dois travailler dur et prendre des risques, faire tout ce qu’il y a à faire pour que ça arrive »
Il est certain que les THE CHARM THE FURY ont sué sang et eau pour obtenir le résultat proposé sur The Sick, Dumb & Happy. Mais il faudra maintenant qu’ils prennent plus de risques pour aller de l’avant et provoquer le choc frontal qu’ils estiment tant.
Titres de l'album:
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24