Encore une histoire à base de Heavy Metal chantonnant, chatoyant, ayant chatouillé la première moitié des années 80 en Angleterre. Alors qu’on pensait les connaître tous, des labels passionnés nous en sortent de leur chapeau tous les mois, pour nous faire appréhender la réalité des faits : la NWOBHM a été l’un des mouvements les plus fertiles de l’histoire du Heavy Metal, et continue aujourd’hui d’intéresser la jeune génération qui se repait d’œuvres obscures. Et bien que MILLENNIUM ne fasse pas partie de la catégorie « un single et puis s’en va », son nom n’en est pas pour autant le plus connu de la liste.
Un album, un seul, éponyme et publié sur un label inconnu au bataillon. Tel était le CV de ces anglais avant que la nostalgie ne frappe leur discographie de plein fouet. Originaires de Billingham, les musiciens de MILLENNIUM ont connu un parcours pour le moins erratique aux identités multiples. Evoluant d’abord sous le pavillon que nous connaissons, ils ont ensuite échangé leur drapeau pour celui de TYRONE-POWER, avant de faire marche arrière entre 1986 et 1988, pour finalement déclarer forfait. Il faudra le regain d’intérêt causé par la compilation Caught in a Warzone, et les appels du pied live qui en ont découlé pour que le combo remette le pied à l’étrier pour une nouvelle course d’obstacles plus clémente. Et surtout, mieux gérée et allongée.
Depuis cette renaissance, deux longue-durée sont venus confirmer les options, Awakening en 2017 et A New World en 2019. Et aujourd’hui, c’est donc avec joie que nous accueillons le troisième LP post reformation, toujours promu par les grecs nostalgiques de No Remorse Records.
Pas de quoi être surpris, tout le monde l’a compris. Les MILLENNIUM prouvent avec The Sign Of Evil que la scène anglaise de la première moitié des années 80 a encore sa place sous les feux de l’actualité, et que le Heavy Metal, le vrai, le propre et le tranchant a lui aussi gardé son aura intacte. En écoutant ces dix nouveaux morceaux, l’illusion est parfaite, et on se croirait presque revenu quarante ans en arrière, lorsque la perfide Albion dominait le marché de la tête et des manches. Entre SPARTAN WARRIOR, ELIXIR, TYTAN, BLIND FURY ou CLOVEN HOOF, MILLENNIUM surfe sur la vague rétro des friperies de luxe, et propose une fois encore sa vision hétérogène d’un Heavy Metal sous hydrogène, explosif, mélodique, fluide et mélancolique.
Mais le quintet renforcé (Mark Duffy - chant, Paul Simpson - basse, Liam Mulpetre, Ken Wilson, Kenny Nicholson & Will Philpot - guitares, Chance Mead, Marc Jackson & Nigel Waterfall Brown - batterie) n’a pas oublié une chose fondamentale : on ne convainc personne avec des antiquités si on ne vend pas un article de qualité. En résulte donc un flair imparable au moment de composer de véritables chansons, qui ne sont pas que de simples catalogues de riffs assemblés à la hâte pour flatter les instincts des boomers en mal de souvenirs.
Pertinent de bout en bout, The Sign Of Evil fait montre de qualités indéniables. Outre des guitares qui se complètent et se télescopent avec beaucoup d’intelligence, et une rythmique stable, la force de ce nouvel album repose sur la conviction du chanteur historique Mark Duffy, au timbre rauque et au phrasé agressif. Le chanteur tient sa place, assume son leadership, et profite d’un instrumental solide pour se laisser aller à des invectives mordantes (« The Sign of Evil »), qui deviennent saignantes lorsque le tempo monte dans les tours en mode RIOT moderne (« Thy Kingdom Come », et un sacré clin d’œil à MAIDEN en prime).
Pour être clair, The Sign Of Evil est tout ce qu’on peut attendre d’un album de revival NWOBHM qui ne se fout pas de la gueule du monde. Les ambiances sont travaillées, la production immaculée et juste assez amochée pour sentir l’authenticité, et entre les tierces, une basse qui roule et amasse la frousse, un batteur qui se laisse aller à une frappe chaloupée, et un groove général contagieux, MILLENNIUM assure un décorum plus grand que nature, histoire de valider son retour une bonne fois pour toutes.
Et si l’argument habituel du label souligne le caractère « meilleur album » de cette sortie, il convient de ne pas y voir qu’un argument promotionnel. Car sincèrement, The Sign Of Evil fait non seulement la nique à la concurrence directe, mais domine aussi le podium personnel des anglais de sa variété et de sa solidité.
On se fait plaisir en humant toutes les fragrances de cette époque bénie des dieux anglais, lorsque les meilleurs se disputaient les premières places tandis que les autres assuraient une relève digne. MILLENNIUM n’était alors pas le leader de la bande, mais a pris sa revanche en osant damer le pion aux anciennes gloires. Bien plus intéressant et motivant que bien des disques d’icônes consacrées, jumeau d’un SAXON des années les plus fertiles, MILLENNIUM continue donc en toute humilité son parcours, en prenant bien soin de laisser derrière lui des trésors comme « Fall from Grace », catchy en diable et percutant comme une embardée de Steve Harris, ou « March of the Damned », épique, ternaire et syncopé.
On sort donc grandi de cette nouvelle rencontre. Les anglais nous ont encore réservé un accueil chaleureux, glorieux et valeureux. De quoi accepter son époque sans trop regretter que le temps ait passé si vite.
Titres de l’album:
01. There is a Devil
02. Virus
03. Hell is My Home
04. The Sign of Evil
05. Thy Kingdom Come
06. Hell on Earth
07. No Redemption
08. Fall from Grace
09. Nightmares
10. March of the Damned
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21/11/2024, 08:46
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