Les étoiles qui s’alignent, c’est l’histoire de NIGHT SPIRIT. Lorsque le jour s’éteint, tout change. La lune monte dans le ciel, et les créatures de la nuit sortent pour jouer. Une nuit particulièrement étoilée, et immaculée d’une lune très puissante, Joe a fait un vœu. A sa grande surprise, la lune lui a répondu, et a continué de lui parler alors qu’il était dans un demi-sommeil. Son âme s’est embrasée, et Joe savait que la nuit l’appelait, et qu’il devait accomplir de grandes choses.
Joe, c’est Joe Melluzzo, chanteur au registre de baryton, qui très jeune, a du se créer un monde fantasmagorique pour supporter sa réalité d’enfant malade. Surnommé « Animal », Joe était atteint d’infirmité motrice cérébrale qui l’empêchait de faire ce que les autres enfants pouvaient faire, aller jouer dehors et découvrir le monde. Alors, il s’est créé le sien, en regardant des dessins animés, en jouant à des jeux vidéo et en élaborant des scenarii pour ses figurines. Mais il savait qu’un jour la nuit l’appellerait pour prendre la parole, et présenter au monde son univers incroyable élaboré avec la patience d’un enfant malade dont l’imaginaire s’était substitué au physique déficient.
Ainsi naquit donc NIGHT SPIRIT, cet esprit de la nuit qui a guidé les pas artistiques de Joe Melluzzo, vite rejoint par d’autres musiciens au passé chargé. Il s’est retrouvé entouré de sideguns anciens membres de BLUE OYSTER CULT, ou ayant foulé la scène aux côtés de WITHIN TEMPTATION, BUMBLEFOOT ou EPICA. C’est donc avec le batteur capé Dennis "The Dutch Hammer" Leeflang que le chanteur au timbre mystérieux s’est retrouvé à jouer, mais aussi avec Richie Castellano (guitare), suivant leur leader avec une ferveur et une technique appréciables. Après un premier EP publié en 2017 (Eclipse), lui-même suivant une démo proposée trois ans auparavant (Fire), NIGHT SPIRIT a donc décidé de passer à la vitesse supérieure avec un premier longue-durée qui ne fait pas semblant de l’être. Quatorze compositions pour près d’une heure de musique, c’est beaucoup pour un groupe inconnu sorti de nulle part, et il fallait la foi d’un Joe en son talent pour oser tenter l’expérience via ce The Spark qui sera éventuellement l’étincelle déclenchant un brasier de passion atour de ses obsessions.
Evoluant dans un registre de Heavy Metal légèrement sombre mais délibérément accrocheur, The Spark est de ces œuvres naïves un peu trop ambitieuses, qui veulent en prouver trop, trop tôt, et qui finissent par lasser de leur uniformité. Si certains morceaux sont plus que sympathiques, d’autres sont décidément trop statiques, et portés par des riffs d’un formalisme confondant. La voix étrange de Joe ne parvient pas à sauver toutes les tentatives et nous faisons parfois face à un Proto-Goth-Heavy-Metal un peu bancal, utilisant des mélodies Pop pour s’extirper de son imagerie sombre un peu factice (« Event Horizon »). La production, un peu déficiente et trop compressée étouffe les respirations, mais heureusement pour nous, les soli sont sauvés du marasme, et présentent un travail précis et convaincant. Et si l’ensemble se veut et est original, quelque part, le déséquilibre entre les intentions et le résultat est trop prononcé pour que nous puissions vraiment savourer le boulot accompli.
A la rigueur, mieux vaut prendre cet album pour ce qu’il est, un exutoire ou une thérapie musicale entamée par Joe pour se guérir d’une enfance difficile, et retrouver ses amis de l’ombre à un âge adulte. Cette thérapie, pas forcément désagréable est encore un peu trop brouillonne pour être vraiment efficace. Mais nous avons quand même droit à des moments d’émotion vraiment tangibles (« The Night is Ours »), et à des apparitions convaincantes (« Worthy », si tant est que le son de guitare ne blesse pas trop vos tympans de son indécence), ce qui a tendance à moduler notre opinion, sans la rendre favorable pour autant.
L’album est de toute façon beaucoup trop long, pollué par des chansons passe-partout qui répètent le même schéma tout du long, un son beaucoup trop anonyme qui le confine à la démo plus ou moins pro, et The Spark finit par faire long feu, n’évitant son salut de pétard mouillé que grâce à cette alternance entre breaks harmoniques et reprises plus ou moins puissantes. Lorsque le tempo monte dans les tours, la magie, sans vraiment opérer nous montre plus cléments, et « Your Throne Awaits » de faire grimper la tension et de mieux s’adapter au timbre très limité de Joe, autre talon d’Achille de cette réalisation. Très loin de la gravité d’un Andrew Eldritch ou d’un Peter Steele, manquant du charisme d’un Ville Valo ou de l’ironie granuleuse d’un Rob Zombie, Joe fait ce qu’il peut pour nous raconter ses histoires de façon crédible, mais montre rapidement ses limites vocales. Et comme il ne peut pas vraiment compter sur l’instrumental pour le soutenir, on se laisse aller à l’écouter d’une oreille distraite, en attendant cette fameuse étincelle qui finalement ne vient jamais.
Loin de moi l’idée de tuer un projet personnel dans l’œuf, mais ce premier album est encore un peu trop tendre et prévisible pour imposer le nom de NIGHT SPIRIT. Loin des fantasmes nocturnes d’une faune interlope, on pense encore à un gentil rêve en carton-pâte de petit garçon prisonnier de sa solitude, et n’ayant pas encore le courage d’affronter les véritables monstres du monde. Certes, « Child of the Night » fait le job, « Her Raven Black Hair » se veut plus sensible, mais ça ne suffit pas pour nous immerger dans cette réalité nocturne parallèle qui n’est guère plus effrayante ou passionnante que nos jours bien concrets.
Titres de l’album:
01. Tonight
02. Fire
03. Event Horizon
04. The Night is Ours
05. Worthy
06. Enjoy Oblivion
07. Your Throne Awaits
08. Child of the Night
09. From Shadows
10. The Spark
11. Her Raven Black Hair
12. Ring the Bell
13. New Era of Me
14. Next Level
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